S’abonner au mag
  • Ligue des champions
  • 8es de finale retour
  • Chelsea/PSG

Damon Albarn, Chelsea boy

Par Alexandre Pedro
5 minutes
Damon Albarn, Chelsea boy

Il est le génie derrière Blur, Gorillaz et pas mal d'autres projets, mais Damon Albarn est aussi un homme qui vibre pour Chelsea. Un supporter tardif mais fidèle qui garde quelques anecdotes sous le coude entre invasion de pelouse, chaussures perdues et l'amour d'une fille pour Fernando Torres.

Entre le PSG et Chelsea, le match se dispute aussi en tribunes invités. À l’aller, Jay-Z et Beyoncé ont vu leur nouvelle équipe de cœur limiter les dégâts (1-1) depuis la corbeille présidentielle du Parc des Princes entre David Bekcham et Jamel Debbouze. Une belle opération d’image pour le club parisien, même si monsieur et madame Carter sont presque aussi crédibles en supporters du PSG que ce gros coquin d’Ezequiel Lavezzi en apôtre de l’abstinence. Entre Michael Caine, Sebastian Coe, Sienna Miller, John Major, Guy Ritchie, Madonna (le temps de son mariage avec ce dernier) ou les Pistols Steve Jones et Paul Cook, les Blues ont aussi du répondant au niveau des fans célèbres. Mais aucun ne rivalise avec Damon Albarn, un homme qui pèse lourd dans l’industrie musicale et a contribué à rendre un peu plus glam un club qui ne l’était pas vraiment au milieu des années 90.

En couv’ des Inrocks avec le maillot de Chelsea

L’histoire remonte à une époque où l’Angleterre croit encore que le monde de la musique gravite autour d’elle. En 1995, la britpop atteint son acmé, et le pays a envie de se déchirer en deux camps. D’un côté, il y a les prolos d’Oasis, et de l’autre, les petits bourges de Blur. On caricature, mais l’époque n’aime pas s’embêter avec la subtilité. Et comme souvent là-bas, le foot n’est jamais trop loin. Les frères Gallagher ne passent pas une interview sans revendiquer leur amour pour Manchester City, un club alors promis à une éternité de lose et dont on dit que ses fans « viennent au stade pour voir pousser le gazon » . En face, Damon Albarn ne jure que par Chelsea. Si les autres membres du groupe penchent plutôt discrètement pour Arsenal, le leader de Blur met volontiers en avant son amour des Blues. « Personne ne l’avait poussé à poser avec son maillot en couverture des Inrocks » , explique Jean-Daniel Beauvallet rédacteur en chef du mensuel devenu hebdomadaire. Beauvallet connaît bien le personnage pour le pratiquer en interview depuis une vingtaine d’années. Il sait que le garçon n’a pas grand-chose en commun avec les frangins Gallagher dans le fond. Fils d’un animateur de radio de la BBC et d’une décoratrice de théâtre, Albarn a vécu une enfance « bobo » avant l’heure. « Il jouait un peu au lads pour faire comme les frères Gallagher, alors qu’il était 100 fois plus malin qu’eux. Porter un maillot de Chelsea faisait partie du jeu, mais je crois qu’il était sincère. »

Damon Albarn, Liam Gallagher et un gros Robie Williams dans leurs œuvres sur un terrain.

Vidéo

Et tant pis si cette amour renforce l’idée que les membres de Blur ont grandi avec une cuillère en argent dans la bouche, alors qu’ils viennent tous de la classe moyenne. « En revanche, pour Chelsea, c’était du pain béni d’avoir un des mecs les plus cools du pays comme fan à une époque où le club ne l’était pas vraiment » , souffle JD Beauvallet. Remonté en Division One au début des années 90, Chelsea commence tout juste à redevenir sexy avec l’arrivée en 1995 de Ruud Gullit comme manager et Gianfranco Zola à la création un an plus tard. Damon Albarn a raconté l’an dernier à Chelsea TV une anecdote personnelle qui en dit long sur l’exigence des fans du début des 90’s. « Je me souviens avoir participé à la dernière invasion de la pelouse à Stamford Bridge. Je crois que c’était contre Wolverhampton en ¼ de finale de la Cup. Vous vous rendez compte, on était comme des fous après une victoire contre Wolverhampton. »

Zola l’idole

Le chanteur de Blur n’a pas trop à se plaindre pourtant. Il débarque presque au bon moment. À la différence des Gallagher, il n’est pas né supporter, mais l’est devenu. « Enfant, je n’avais pas vraiment d’équipe. Un peu West Ham parce que ma famille venait du Nord-Est de Londres à Leytonstone. Je n’étais pas spécialement un fan de foot. J’ai commencé à m’intéresser à Chelsea quand j’ai quitté Colchester pour revenir étudier à Londres en 1989. J’avais des copains qui supportaient Chelsea et j’ai commencé à les suivre à Stamford Bridge. » Les années suivantes, Chelsea se cherche encore, ce qui correspond bien à la carrière de Blur qui doit attendre son troisième album (le parfait Parklife) pour décrocher le jackpot. Par la suite, alors que la britpop s’essouffle et que Blur renonce à sa guéguerre contre Oasis pour se réinventer sur les albums Blur et 13, Chelsea garnit enfin une armoire à trophées qui prenait la poussière. Damon vit aux premières loges la victoire en Coupe des coupes face à Stuttgart en 1998 à Stockholm avec un but de son idole, Gianfranco Zola, « le joueur avec qui tout a commencé » . Il garde surtout un souvenir assez impérissable du vol retour sur Londres. « J’étais dans un avion avec 600 fans, c’était l’anarchie. Je me souviens de rien, juste que je me suis retrouvé à Heathrow sans mes chaussures, ni mon passeport. »

Aujourd’hui, quand il ne parcourt pas le monde avec un de ses multiples projets, Albarn fréquente toujours Stanford Bridge le week-end avec sa fille Missy ( « inconsolable depuis le départ de Fernando Torres, son idole » ) et prend parfois un verre avec Petr Čech, batteur émérite et grand fan de Blur. L’an dernier, le club l’a même invité à passer la journée au centre d’entraînement de Cobham. L’occasion pour le musicien de discuter avec José Mourinho, dont il ne rate jamais une conférence de presse. « Parce qu’elles sont parfois plus intéressantes que les matchs. » Dernièrement, JD Beauvallet a eu l’occasion de discuter avec lui du retour de Blur pour son huitième album, mais aussi de l’incident du métro parisien avec des fans de Chelsea racistes. « Je sentais qu’il était gêné, il condamnait à 100%, mais il m’expliquait qu’il s’agissait d’un incident isolé, que les supporters de Chelsea n’étaient pas tous racistes. Chelsea a toujours été un club de droite, voire très à droite, et lui franchement à gauche. Mais il est tombé dedans, et en Angleterre, quand vous supportez un club, c’est pour la vie. » Il ne pourrait pas en être autrement pour un type à qui Claude Makelele a un jour demandé pendant un mix s’il pouvait passer Tomber la chemise. « Il ne me connaissait pas visiblement et m’a filé un pourboire » , a raconté Albarn dans So Foot (numéro 29). Il devait bien être le seul…

Dans cet article :
Tiens, le Rongier nouveau est arrivé
Dans cet article :

Par Alexandre Pedro

À lire aussi
Articles en tendances
10
Revivez le défaite du PSG au Bayern  (1-0)
  • C1
  • J5
  • Bayern-PSG
Revivez le défaite du PSG au Bayern (1-0)

Revivez le défaite du PSG au Bayern (1-0)

Revivez le défaite du PSG au Bayern (1-0)
21
Revivez Marseille-Monaco (2-1)
  • Ligue 1
  • J13
  • OM-Monaco
Revivez Marseille-Monaco (2-1)

Revivez Marseille-Monaco (2-1)

Revivez Marseille-Monaco (2-1)
11
Revivez le nul entre le PSG et Nantes  (1-1)
  • Ligue 1
  • J13
  • PSG-Nantes
Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Revivez le nul entre le PSG et Nantes (1-1)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Luis Enrique va-t-il finir 2024 au PSG ?

Oui
Non
Fin Dans 4j
104
52

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Actus LDC