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Dall’Oglio : « Dijon est amené à grandir »

Propos recueillis par Arnaud Clement
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Olivier Dall'Oglio, c'est avant tout un parcours à faire se replonger la France du foot des nineties dans les archives et livres d'or. Ancien défenseur de clubs poussiéreux comme l'Olympique d'Alès, le RC Strasbourg ou le Perpignan Canet FC, il est celui qui mène la barre du Dijon FCO, actuel leader de Ligue 2. L'occasion d'évoquer avec lui son baptême sur un banc en pro, la formation à la dijonnaise, Benjamin Corgnet, cette saloperie de mercato ou l'école buissonière à la sauce Younousse Sankharé.

Après six journées, Dijon est en tête de L2 avec trois points d’avance sur la quatrième place. Ils ont l’air facile vos débuts sur le banc dijonnais.

Au niveau des résultats, c’est sympa. On ne s’y attend pas trop non plus. Bon après, on est vraiment en début de saison. Pour faire un vrai bilan sur le plan comptable, on verra autour de la dixième journée. Mais pour ce qui est du niveau et de la qualité du jeu, on a beaucoup de travail. Nos matchs ont tous été difficiles. Ça a viré du bon côté.

Cette réussite actuelle, c’est grâce au prolongement du travail entrepris par Patrice Carteron ou à un changement de méthode et de personnes ?La saison dernière, j’étais directeur du centre de formation, donc j’étais à l’écart du groupe. Mais je dirais que c’est un travail différent, avec des personnalités différentes. En début de saison, j’ai proposé aux joueurs un projet de jeu inséré dans un projet global de club. A partir de là, j’attendais une réaction. Certains ont adhéré rapidement. Ce que j’aime, c’est trouver un maximum de jeu et de plaisir.

Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?La saison dernière, je l’avais avec le centre de formation, avec des principes comme le jeu, la relance de derrière, la récupération rapide… L’idée, c’était donc de l’étendre à l’équipe première. Il y a une reconstruction à faire après une saison en L1 bien démarrée et mal terminée. Ce club est amené à grandir. Nous avons fait une demande d’agrément pour être un centre de formation. Après, ça va aussi au-delà du sportif. Il faut donner des valeurs au football et aux footballeurs. Au-delà de Dijon, il y a une image à reconstruire. Avec des règles, un mode de fonctionnement, de la discipline, on peut travailler aisément.

A la fin de saison dernière et après la double-relégation bourguignonne, l’ancien gardien de but Fabien Cool nous avait confié que Dijon était sur une pente ascendante et pouvait remonter beaucoup plus facilement qu’Auxerre. Votre avis sur la question ?

Je ne connais pas assez Auxerre, même si je pense qu’ils ont quelques soucis en interne. Quant à notre club, il est en progression. Malgré la relégation, on peut apprendre de nos erreurs pour l’asseoir en première division si on peut remonter sous deux ou trois ans. Nous avons besoin d’un peu de temps pour cela. Bon, il faut savoir qu’il n’y a pas de pression particulière à ce niveau-là chez nous. Il faut remettre des hommes en place avec une certaine philosophie, des valeurs. Après ça, on pourra prétendre à être un bon petit club de L1. Mais ça ne se fera pas du jour au lendemain.

N’est-ce pas aussi car votre club s’est bien structuré et a avancé sur le plan de la formation et du professionnalisme ?

Au niveau de la base, oui. Le centre de formation, ce sont les racines. Si on s’enracine dans la région, sans avoir un trop gros centre, on peut garder nos meilleurs éléments. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. On fournit les clubs pro avec nos jeunes. Sans l’agrément de centre de formation, ils partent à 15, 16 ou 17 ans. Alors que si on arrive à s’imposer avec les joueurs du cru, c’est pas mal. On peut avoir une équipe première forte, sans y mettre n’importe quel prix.

Vous êtes devant au classement de L2 mais pour autant, si on s’attarde sur la physionomie de vos récentes rencontres contre Le Havre (2-2) ou le Gazelec (2-1), on a l’impression que c’est presque du trompe-l’œil…

C’est clair. On est conscients qu’on a encore beaucoup de fragilités dans le jeu. On a certaines certitudes, au niveau offensif notamment, où on est capables de marquer à tout moment. Défensivement, on est aussi capables de prendre des buts à tout moment. Donc en ce moment, on travaille particulièrement ce point-là.

Le prochain match contre Monaco est très attendu pour juger qui est le patron. Pouvez-vous lutter avec eux sur la durée ?

Ça me semble compliqué. Au niveau des individualités, ils sont au-dessus. Ils sont à la recherche d’un collectif, mais ils ont un bon coach, donc ça va forcément se mettre en route à un moment donné. Après, pour eux non plus ce n’est pas simple, c’est l’équipe à abattre donc elle joue un match de coupe chaque week-end.

Comment avez-vous pensé le DFCO pour le rendre armé en L2 ?

Ce qui intéressant, c’est que certains cadres on adhéré, et ce qui est nouveau, c’est la fraicheur amenée par de jeunes joueurs ou d’autres qui arrivent de divisions inférieures. L’élan est prometteur. Le championnat de L2 est difficile, on est bien placés pour en parler puisque tous nos matchs ont été des combats jusqu’à présent. Ce qu’il faut, c’est poser les bases d’une bonne défense, se positionner solidement. Mais se préparer pour ça n’est pas évident puisque le mercato vient de se finir, donc on fige tout juste les effectifs. Avec ce système actuel, les joueurs sont sollicités jusqu’en septembre. C’est délicat pour les staffs comme pour les joueurs.

Que préconisez-vous question mercato ?

Le faire plus court. Si on pouvait avoir avec les effectifs arrêtés quand le championnat démarre, ça serait plus simple à gérer. Là, les joueurs sont sollicités par d’autres, l’herbe est toujours plus verte ailleurs, il y a des doutes. Donc le garçon a des touches et reste au club sans y être. On l’a vu avec Benjamin (Corgnet) qui a joué le jeu, mais qu’on vient de perdre. Ça fait six mois qu’on lui dit qu’il va partir. Or, pour devenir un bon joueur, il faut à la fois être bien dans sa tête et dans sa vie. Aujourd’hui, j’ai parfois des joueurs bien dans leurs pompes mais qui ont la tête ailleurs.

Justement, vous avez surfé sur ce début de saison avec Benjamin Corgnet. Son départ tardif chamboule forcément vos plans…

Un peu, oui. Il a été décisif et a marqué trois fois, même s’il a débuté blessé. On perd une plus-value, mais on va continuer. On se doutait bien qu’il nous quitterait de toute façon.

Il y a forcément des options de votre jeu que vous allez moins pouvoir voire ne plus pouvoir exploiter sans lui ?

Le remplacer, c’est compliqué, c’est un joueur de talent. Pour autant, on s’est adaptés depuis le début de saison lorsqu’il n’était pas là. On a d’autres cartouches.

Le faire partir si tard, c’était aussi l’assurance de ne presque pas pouvoir se retourner…

Il y a un coup d’arrêt, le mercato est morose, les clubs font attention. Même les gros puisque dans le cas de Benjamin, on sait que Lyon le suivait. On a travaillé du coup pour voir s’il y avait des prêts intéressants. J’ai regardé ce qu’il y avait, mais je ne voulais pas prendre un joueur juste pour le prendre. Il en restait un ou deux qu’on a ciblés, dont le Lorientais Mulumba, mais ça n’a pas suffi.

L’autre dossier chaud du DFCO, c’est Younousse Sankharé, qui sèche les entraînements depuis fin août. Avez-vous de ses nouvelles ?

Younousse a été très déçu de ne pas partir. On a longuement discuté ensemble. Il voulait s’en aller. Mais il a été en quelque sorte victime de cette crise du mercato. Nancy l’avait suivi et était très intéressé, tout comme Valenciennes. Mais il n’y avait pas de répondant financier. Younousse le comprend aujourd’hui. Il a réintégré le groupe ce matin avec d’autres intentions. Il s’est rendu compte que le Dijon FCO avait la volonté de respecter sa progression de carrière mais pas au détriment du club. Le mieux pour lui, c’est de s’exprimer sur le terrain. C’est un joueur qu’on reverra sur les terrains de L1. Mais pour le moment, il doit jouer. C’est lui notre recrue finalement, étant donné qu’on n’a pas pu l’utiliser jusqu’à présent.

Dernière question, qui vous semble bien costaud en L2 cette saison ?

De ce que j’ai vu, ça sera compliqué. Sur le dernier match, on voit qu’on a les pires difficultés à battre Ajaccio, aujourd’hui classé dernier, donc la différence est minime. Guingamp joue bien au ballon. Le Havre peut être intéressant aussi. Tout le monde n’est pas encore dans son rythme de croisière, mais ce sont des équipes qui risquent de se détacher. Parce qu’ils ont à la fois des arguments et proposent du jeu.

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Propos recueillis par Arnaud Clement

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