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D’Alessandro, la tête à l’endroit
Élu meilleur joueur d'Amérique du Sud par un jury de journalistes du continent, Andrés D'Alessandro, alias “El Cabezon” (le cerveau, mais aussi la forte tête...), revient sur le devant de la scène. Après une décennie d'errance.
C’est l’histoire d’un grand gâchis. A l’été 2001, Andrés D’Alessandro survole le championnat du monde juniors organisé en Argentine aux côtés de Javier Saviola. Si “El Conejo” plante onze buts, dont un triplé contre les Bleuets en quart de finale, “El Cabezon” est le détonateur de l’Albiceleste, celui qui met sur orbite le petit attaquant. Ses coups de patte gauche dans le dos de la défense sont un régal et son répertoire technique ainsi que sa vision du jeu sont alors très au-dessus de la moyenne pour son âge. L’avenir de D’Alessandro s’annonce radieux et souriant comme le soleil qui trône au milieu du drapeau argentin. Et puis, première stupeur, l’enfant de River Plate s’engage à l’été 2003 avec Wolfsburg pour seulement huit millions d’euros, alors qu’un an auparavant, la Juve proposait plus de vingt millions.
La Juve ? Non, Wolfsburg…
Au sein d’une piètre équipe de Bundesliga, il dispute une bonne partie de la première saison sans briller, avant de sombrer sur le banc des remplaçants. Au milieu de trois saisons insipides, il est sacré champion olympique à Athènes, où il casse la baraque derrière Tévez. Mais rien n’y fait, après un accrochage avec ses dirigeants, il est prêté à Portsmouth au mercato d’hiver 2006, où le résultat n’est guère plus probant. Le rayon de soleil du Mundialito finit donc par atterrir là où il aurait dû commencer : en Espagne, au Real Saragosse. Il évolue alors aux côtés de ses compatriotes Pablo Aimar et Léo Ponzio, sans oublier les frères Milito. Alors que les conditions semblent enfin réunies pour que le Cabezon s’impose, il pète un câble dès le début de sa seconde saison en Aragon. Il s’en prend à Pablo Aimar -qu’il avait eu la lourde tâche de remplacer à River Plate- puis avec son entraîneur, un bien mauvais calcul.
El Cabezon, stratège et forte tête
Il fait une pige à San Lorenzo avant de signer à l’International Porto Alegre en 2008. Vainqueur de la Sudamericana dès sa première saison, puis de la Libertadores cette année, après une demi-finale bouillante durant laquelle il provoque, sur le terrain et par les mots, ses compatriotes d’Estudiantes, et finit par déclencher une bagarre générale, D’Alessandro fait un come-back inespéré à 29 ans. A tel point que les Brésiliens le considèrent comme l’un des meilleurs joueurs de leur championnat avec Dario Conca et Walter Montillo, deux autres Argentins. Sa renaissance n’a pas manqué d’attirer l’attention de Batista, qui l’a rappelé en sélection pour épauler Messi et projette de lui donner une nouvelle chance lors de la Copa America organisée en juillet prochain en Argentine. Avant un retour triomphal au Brésil en 2014, avec le maillot albiceleste sur les épaules ?
Alejandro Carbone
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