Dada Maravilha en 5 anecdotes
Enfant des rues, technicien médiocre, amateur d'ovnis, d'aphorismes et d'onanisme, notre légende So Foot d'avril n'a jamais vraiment joué au foot, mais est devenue bien mieux : un buteur et une légende brésilienne. Car Dada Maravilha est tout amour et anecdotes.
Fausse convocation et tournée générale
A peine six ans après avoir claqué son premier pointu, Dada sort d’une année 1969 fructueuse au cours de laquelle il a secoué les filets à 69 reprises. De quoi lui ouvrir la route de la Seleção qui part disputer le mondial mexicain. Dada, qui joue alors à l’Atletico Mineiro, s’attend donc à recevoir la convocation du nouveau sélectionneur, Mario Zagallo. Un matin, à l’entraînement, son coéquipier Tiao Cavadinha arrive tout excité, porteur de la bonne nouvelle. Dans la soirée, les joueurs de Mineiro commencent à arroser l’événement et embrigadent Dada dans un bar pour lui faire cracher sa tournée. Lui qui prétend ne jamais boire part en vrille et rince à l’œil.
Après plusieurs tournées, Dada se rend compte qu’il vient de lâcher un bras dans l’affaire. Mais le pire est à venir. En fin de soirée, un dirigeant du club lui apprend que la fédération n’a rien envoyé. Dada est effondré, la blague de son pote ne passe pas du tout.
Le lendemain, il reçoit le télégramme tant attendu mais n’a plus le cœur à savourer une sélection pourtant miraculeuse : « Je n’ai ressenti aucune émotion à l’annonce de ma convocation, j’avais trop souffert la vieille et ce con de Tiao avait trouvé le moyen de me faire cracher toutes mes économies » .
Rencontre du troisième genre
Lors d’une rencontre à Porto Alegre, les joueurs de Mineiro remarquent une brune « exceptionnelle » selon les propres termes de Dada. La créature tourne autour de leur hôtel et lance des œillades aux joueurs.
Lors du dîner, ces derniers n’ont que la brune incendiaire à la bouche. Leur entraîneur, Tele Santana, passablement énervé, les renvoie dans leur chambre.
A cette époque, Dada partage la sienne avec Bibi, fils du légendaire Didi. La fameuse brune vient alors taper à la porte, elle veut faire plus ample connaissance avec Dada. Bibi exige de rester, sinon il ira tout cafter auprès de Santana. La brune s’installe donc dans le lit de Dada, sous les yeux de son compagnon.
On laisse la “finition” à Dada : « J’ai commencé à lui enlever sa veste, à passer ma main sur sa poitrine. Je commence à l’embrasser puis je descends vers ce coin merveilleux et là j’ai eu un choc horrible : c’était un travesti. Je me suis mis à le frapper, mais le pire c’est qu’il aimait ramasser. Cette petite brune me paraissait pourtant une femme si parfaite » .
L’origine de la branlette d’avant-match
La branlette d’avant-match a beaucoup fait pour la légende de Dada. Le principal intéressé revient sur l’origine de ce rituel de préparation : « Avec Campo Grande, un jour où nous jouions contre Fluminense en 1968, les gens pensaient que nous allions en prendre 12, parce que déjà sur notre propre terrain nous avions perdu par six buts d’écart. En arrivant au stade, nous étions passés devant une piscine où j’avais aperçu des superbes femmes à poil. Une fois dans le vestiaire, je n’arrivais pas à oublier ces femmes. Alors pour vaincre l’anxiété, j’ai fait une chose qui va choquer pas mal de monde. Je me suis masturbé. Sur le terrain, j’ai senti que j’étais léger et que je courrais comme le vent. Nous avons gagné 2-1 et j’ai inscrit les deux buts. Alors j’ai pris l’habitude de le refaire avant chaque match » .
Emeute à Guanhaes
En fin de carrière, alors que Dada joue pour Bahia, son équipe, en tête de son championnat régional, se rend à Guanhaes, bon dernier.
Le match a lieu un dimanche, le préfet souhaite l’annuler car il n’a pas de personnel disponible pour assurer la sécurité. Le chef des pompiers vient en toucher un mot à Dada, qui lui explique qu’il n’a aucune influence.
Toutefois, il accepte de suivre le pompier dans son camion. Sur le chemin, Dada se saisit du haut-parleur et commence à chauffer la population locale : « Attention aujourd’hui 7 septembre, Dada va inscrire sept buts. C’est l’occasion ou jamais pour vous autres de voir le roi Dada » .
Il réussit à provoquer un véritable attroupement, le Préfet renonce même à annuler le match. Dada se contente de six buts. Fiers d’avoir déjoué sa prophétie, les défenseurs adverses s’enlacent à la fin du match.
Dada a raté son coup et le public le traite de menteur. Enfermé dans sa chambre, Dada saute le repas et tire la tronche, quand une émeute gronde au loin. Les habitants de Guanhaes veulent le voir. La fille du préfet parvient à le convaincre de sortir de sa chambre. Devant l’hôtel, il est finalement ovationné par une foule qui lui crie son amour.
Dada mord la main de Dieu
Lors d’une interview accordée au magazine Revista do Correio en 1997, Dada raconte l’événement qui l’a amené à rompre avec l’Eglise : « Jusqu’à décembre dernier, j’étais catholique, mais maintenant je ne suis rien. Ce jour-là, j’étais allé communier dans la Cathédrale de Campinas et le Prêtre n’a pas voulu me donner l’hostie car je ne m’étais pas confessé. Je lui ai répondu que je m’étais confessé, mais il a continué à distribuer les hosties et à m’ignorer. Alors j’ai pensé : “Je vais rester planté ici pour voir”. Il a continué à distribuer ses hosties à l’église entière mais toujours pas à moi. Quand il a vu que je n’étais pas près de sortir, il s’est résolu à me donner l’hostie. Alors, j’ai planifié de lui donner une petite morsure lorsqu’il me tendrait sa main. Je me suis avancé avec ma bouche grande ouverte, mais il a retiré sa main juste avant. Ce fut sa chance. J’ai terminé la cérémonie très en colère. C’est à partir de ce moment que j’ai cessé d’être catholique. Aujourd’hui, je crois juste en Dieu. Pas plus » .
Par Alexandre Pedro
Cet article vient en complément de la légende consacrée au Roi Dada dans le So Foot 53.
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