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  • Retraite d'Ousmane Dabo

Dabo : « Ronaldo, c’est un extraterrestre »

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Dabo : « Ronaldo, c’est un extraterrestre »

A 34 ans, à cause de pépins physiques à répétition, Ousmane Dabo a décidé de mettre un terme à sa carrière. Les titres avec la Lazio, la triste période mancunienne, l'Equipe de France : le joueur fait le bilan d'une carrière au cours de laquelle il aura tout de même côtoyé Ronaldo, Baggio, Crespo ou Claudio Lopez. Classe.

Ousmane, vous avez donc annoncé votre retraite hier. Pourquoi cette décision ?

C’est physique. J’ai trop souvent des pépins physiques. Depuis mon arrivée aux Etats-Unis, je n’ai joué que quelques matches. Il y a quelques jours, on a fait un match amical contre Manchester United, j’ai joué et j’ai encore senti une douleur. J’aurais du, encore, m’arrêter plusieurs semaines pour récupérer. Sincèrement, j’en ai un peu assez, et puis surtout, je me sentais mal de bloquer un salaire alors que je ne joue pas. Si j’étais resté, le club n’aurait pas pu engager quelqu’un d’autre. Du coup, j’ai demandé au club de rompre mon contrat.

Et alors, comment se sent-on ?

Bien. J’ai déjà des projets pour l’avenir. Plusieurs choses même. Des projets en rapport avec le football, mais aussi des choses qui n’ont rien à voir. Mais pour le moment, je ne préfère pas en parler, car c’est en développement.

Ca marche. Revenons à l’an dernier. Vous quittez la Lazio Rome pour les Etats-Unis…

(Il coupe) Oui d’ailleurs, cela me fait plaisir qu’avec l’arrivée de Djibril Cissé, on parle enfin de la Lazio en France. Je ne sais pas pourquoi, en France, la Lazio a une mauvaise réputation, ça m’énerve. Moi, j’ai joué cinq ans là-bas, je n’ai jamais eu aucun problème avec les tifosi. Au contraire, on avait un rapport incroyable, un lien très fort. Idem pour Diakité. Il est noir, il n’a jamais eu de problèmes. Là-bas, si tu es bon, tu es bon, peu importe si tu es noir ou jaune ou blanc. Cela m’énerve cette stigmatisation autour de la Lazio. Dans ces cas-là, quoi ? Il faudrait qu’aucun joueur noir ne signe au PSG parce que quelques supporters sont racistes ? C’est n’importe quoi, sérieux.

Et l’arrivée de Cissé peut faire changer les mentalités ?

Je l’espère. Déjà, j’ai vu que lorsqu’il est arrivé à l’aéroport, il a été accueilli par 300 supporters à l’aéroport, c’est génial ! Mais bon, ils sont tous racistes, non ?

En plus de Cissé, la Lazio a recruté du lourd cet été…

Oui, je suis super content. Ils ont fait un recrutement très intelligent, avec des joueurs comme Klose, Cana, Marchetti. Maintenant, l’inconnue, c’est l’Europa League. Il y a deux ans, on l’a jouée, et c’était très difficile d’enchaîner l’Europa League le jeudi et le championnat le dimanche, nous n’avions pas l’effectif adéquat. Cette année, les dirigeants n’ont pas fait la même erreur et ont renforcé l’équipe à tous les postes.

Donc Rome, ce sont de bons souvenirs ?

Evidemment, ce sont mes meilleurs souvenirs sur le plan professionnel. Déjà, parce que j’y suis resté cinq ans, mais aussi parce que c’est là-bas que je me suis accompli en tant que footballeur. J’y ai gagné trois titres, ce n’est pas rien dans une carrière.

D’ailleurs, c’est vous qui inscrivez le tir au but décisif, lors de la finale de la Coppa Italia contre la Sampdoria, en 2009.

Oui, mais je savais que j’allais marquer avant même de tirer. C’était le destin. J’ai joué à la Lazio de 2003 à 2006, ensuite je suis parti en Angleterre. Début 2008, je reviens à Rome alors que l’équipe ne va pas forcément très bien. Un an plus tard, comme par hasard, c’est moi qui tire le dernier pénalty. C’était écrit, je ne pouvais pas rater. Le stade était comble, c’était fou.

Vous avez connu d’autres clubs en Italie, à commencer, dès votre arrivée, par l’Inter de Ronaldo.

Oui, d’ailleurs, Ronaldo, c’est sans aucun doute le joueur le plus fort avec lequel il m’ait été donné de jouer. Ce mec est un extra-terrestre, je n’ai jamais vu ça. Dans cette équipe, il y avait aussi Roberto Baggio. Lui, c’est la classe. Quel joueur. Mais dans l’ensemble, toutes mes expériences en Italie ont été positives. Parfois, il s’agissait de périodes très courtes, des prêts de six mois. En Italie, lorsqu’un joueur est jeune, on aime bien l’envoyer quelques mois en prêt pour qu’il grandisse. Parfois, j’ai fait six mois par ci, un an par là, mais cela s’est toujours bien passé. C’est comme cela qu’on s’enrichit en tant que joueur.

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Après l’Italie, vous partez en Angleterre, à Manchester City. Pas forcément un très bon souvenir ?

Non, ça c’est sûr. Déjà, sur le plan footballistique, ce n’était pas bon. Le jeu ne me convenait pas. La stratégie, c’était des longues balles en avant, pas du tout le jeu que j’aime. Je passais mon temps à voir des balles passer au-dessus de ma tête. Ce n’est pas terrible. Et puis il y a eu un enchaînement de mauvaises choses. J’ai été suspendu plusieurs matches, et enfin, il y a eu cette histoire avec Barton. Cela ne m’était jamais arrivé dans ma carrière, et forcément, cela tombe sur moi. Ce type m’a attaqué lâchement, il y a eu un procès et il a plaidé coupable, c’est réglé. Bref, on ne va pas encore revenir dessus car c’est de l’histoire ancienne, mais tu penses bien qu’après ça, j’ai dû partir du club. Ils l’ont vendu (à Newcastle) et ils m’ont vendu aussi.

Un vrai tableau noir.

(Il rit) Oui, dit comme ça, oui. Mais attention, en Angleterre, j’ai tout de même appris des choses. C’est un championnat très relevé, avec un super niveau. Et surtout, dans les stades, il y a une véritable communion avec le public. Ca, c’est incroyable.

Après, c’est le retour en Italie, donc.

Retour à Rome, oui. J’avais d’autres possibilités. Mais le dernier jour du mercato de janvier 2008, grâce à des contacts que je m’étais fait lorsque j’étais là-bas, j’ai eu la possibilité de revenir. J’ai plaqué toutes les autres transactions et j’ai signé. Pour moi, c’était comme un retour à la maison.

Petite parenthèse Ligue 1. Hormis vos débuts à Rennes, et un bref passage à Monaco, vous n’avez jamais souhaité tenter une grande expérience en France ?

J’aurais aimé, mais l’occasion ne s’est jamais vraiment présentée. Il y a parfois eu des contacts, mais passé un certain âge, passé 30 ans disons, lorsque tu joues à l’étranger, tu n’es plus la priorité d’un club de Ligue 1. Et cela se comprend.

En parlant de Ligue 1, l’arrivée de Leonardo et des Qataris au PSG, cela vous inspire quoi ?

Moi je trouve ça super. Leonardo, c’est quelqu’un de super, il a une immense expérience. Paris mérite d’avoir un grand club. Il faut vraiment des grands joueurs dans cette ville.

Et l’Equipe de France, vous n’avez pas l’impression d’être passé un peu à côté ?

Franchement non. Je compte trois sélections en Equipe de France, mais ce sont trois capes qui valent beaucoup plus pour moi. A l’époque, la concurrence était impossible à mon poste. Il y avait des Vieira, des Deschamps, des Petit, des Lamouchi, des Boghossian, c’était injouable. Pendant la Coupe du monde 1998, j’ai 21 ans, mais les joueurs qui évoluent en Equipe de France sont déjà tous des titulaires indiscutables dans les plus grands clubs européens. Je suis déjà fier d’avoir eu ces trois sélections, quelques années plus tard, cela veut dire que l’on m’a considéré au même niveau que ces monstres. C’est flatteur.

Vous pourrez tout de même vous vanter de deux chose: avoir pris votre retraite la même année que Ronaldo, et avoir joué en Equipe de France avec Zidane.

(Il rit) Oui, ce n’est pas faux. Par contre, Zidane, je l’ai surtout côtoyé en tant qu’adversaire. Quand j’étais en Italie, à l’Inter, à Vicenza ou à Parme, lui jouait à la Juve. D’ailleurs, je voudrais lui rendre un petit hommage en disant que c’est l’adversaire le plus fort contre qui j’ai joué. Il était impressionnant, vraiment.

Si vous regardez derrière vous, vous voyez quoi ?

Je ne vois que des belles choses. J’ai eu une magnifique carrière. Un peu chaotique, avec quelques blessures de trop, mais belle tout de même. J’ai eu la chance de jouer dans des grands clubs, d’évoluer aux côtés de grands joueurs, et de gagner des titres. Cela ne peut que me rendre fier.

Propos recueillis par Eric Maggiori

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