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Dabbur, sortez les tambours
Meilleur buteur de Coupes d'Europe en 2018, Munas Dabbur succède aux années Lionel Messi-Cristiano Ronaldo. Pas rien pour l'attaquant israélien du Red Bull Salzbourg, dont la carrière ne lui promettait pas forcément un si haut siège.
Il n’y a pas que le classement du Ballon d’or qui a vu son trône être abandonné par les fesses de Lionel Messi ou le postérieur de Cristiano Ronaldo. Après de longues années à échanger le siège de meilleur buteur de Coupes d’Europe sur une année civile, les deux monstres ont laissé les cuisses de Munas Dabbur (ou Moanes Dabour) se poser sur ce confortable fauteuil. Munas Dabbur, oui, le numéro neuf du Red Bull Salzbourg.
Top marquers in all European matchs of the last 5 calendar years: 2014 Cristiano Ronaldo 2015 Cristiano Ronaldo 2016 Lionel Messi 2017 Cristiano Ronaldo 2018 MUNAS DABBUR @FCRBS_EN #Dabbur
— Gracenote Live (@GracenoteLive) 13 décembre 2018
Meilleur buteur actuel de la Ligue Europa devant Luka Jović de l’Eintracht Francfort, l’Israélien a collé six pions en autant de parties dans la compétition (dont deux penaltys). À cela, il faut ajouter deux réalisations inscrites au cours de l’édition précédente du même tournoi, et quatre autres marquées en qualifications pour la Ligue des champions. Ce qui fait au total douze goals rien que pour l’année 2018. Personne ne peut en dire autant.
Un curriculum vitæ qui commence à ressembler à quelque chose
Également auteur de neuf caramels en 17 matchs de championnat, Dabbur est en pleine ascension. À 26 piges, ses statistiques parlent pour lui. Depuis ses débuts au Maccabi Nazareth à seulement 17 ans, l’attaquant démontre qu’il adore entendre les filets bouger. Lesquels tremblent grâce à la force de son pied ou de celui d’un de ses partenaires qu’il sert régulièrement : il n’a pas achevé une saison sans au moins dix buts à son actif depuis 2010-2011 toutes compétitions confondues (son record s’élevant à 28 en 2017-2018), et son côté altruiste permet à ses camarades de profiter régulièrement de ses caviars (douze passes décisives en 2015-2016 par exemple, neuf en 2017-2018).
Technique, le bonhomme n’a exercé que dans des « petits » clubs avant de se pointer au Red Bull Salzbourg pour six millions d’euros : Maccabi Nazareth donc (l’équipe de sa ville natale où son père a été entraîneur et son grand-père président), Maccabi Tel-Aviv entre 2010 et 2014 et Grasshopper Zurich, qui l’avait acheté 300 000 euros, entre 2014 et 2016 (sans compter sa petite pige en 2017). Mais en réalité, l’international (douze capes) qui serait aujourd’hui courtisé par Villarreal aurait déjà pu intégrer l’un des cinq grands championnats européens. Il y a quelque temps, Lille était sur les rangs. En janvier 2016, l’Olympique de Marseille le suivait également attentivement. Et deux ans plus tard, c’est Lyon qui se demandait s’il ne représentait pas une bonne affaire, la Fiorentina et le FC Séville étant aussi sur le dossier.
Se lever, s’envoler, puis revenir
« Il s’est beaucoup amélioré ces derniers mois, assurait alors en toute objectivé son agent Miloš Malenović sur TMW. Il a élevé son niveau en championnat, mais aussi en Coupe d’Europe. Beaucoup d’équipes sur la scène européenne le suivent. Il a toutes les qualités pour rejoindre l’une d’entre elles. Munas a un bon contrat avec Salzbourg et il y est très heureux. Mais il aimerait jouer dans un grand championnat. Nous avons eu des offres en janvier. Mais son objectif est de terminer la saison, de remporter le championnat et la Coupe. Et d’être le meilleur buteur. »
Doté d’un bon état d’esprit et coté aujourd’hui à environ treize millions d’euros, Dabbur ne cache donc pas ses espoirs de grandeur. Même si le début de toute nouvelle aventure s’avère souvent difficile pour ce joueur très attaché à sa famille et supportant mal la solitude de ceux qui partent loin de chez eux pour grandir. Mais le double champion d’Autriche (2017 et 2018) le sait pertinemment : s’il souhaite réellement concurrencer les talents de buteur des hommes les plus efficaces de la planète, il va devoir encore bouger. Avant, peut-être, de réaliser un autre de ses rêves : terminer à Nazareth.
Par Florian Cadu