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D1 Féminine, une vague à prendre

Par Julien Duez et Mathieu Rollinger
D1 Féminine, une vague à prendre

Quelques semaines après l’énorme coup de projecteur de la Coupe du monde, le football féminin français retrouve les affaires courantes avec la reprise du championnat ce samedi. L’occasion de savoir si les festivités de l’été peuvent avoir une réelle suite ou si tout cela n’était que le coup d’un mois. Une chose ne devrait en tout cas pas bouger : la domination de l’Olympique lyonnais, qui paraît insatiable.

Mondial : quelques pas en avant, mais combien en arrière ?

Les plus belles enceintes du pays, une dizaine de millions de téléspectateurs sur TF1, des ouvertures de JT, quelques noms de joueuses qui s’immiscent dans les discussions, comme les débats mêlant questions sportives et sociales… Avec cette Coupe du monde, le football féminin français a été propulsé dans des sphères qui lui étaient inconnues jusqu’ici. Certes, les Bleues n’ont pas pu prolonger l’engouement populaire au-delà des quarts de finale, mais le match le plus important semble finalement avoir été gagné : les femmes du foot ont gagné une légitimité et de la reconnaissance aux yeux d’un public nouveau. Mais vient aujourd’hui l’heure du match retour, celui de la confirmation.

Brigitte Henriques, vice-présidente de la FFF, parlait de ce Mondial comme d’une « rupture et un tournant » , comme si on ne pouvait plus reculer après le bond réalisé. Plusieurs signes laissent penser qu’une nouvelle ère s’ouvre pour les filles : le groupe Canal+ diffusera l’intégralité des matchs de D1, le groupe de chimie Arkema s’est offert le naming du championnat pour trois ans (ce qui rapportera 80 000 euros à chacun des douze engagés), le professionnalisme se développe (des salaires revus à la hausse, dix-huit clubs de D1 et D2 sur 37 sont rattachés à un club professionnel masculin), tout comme les infrastructures. Les héritages du Mondial permettront aussi au monde amateur d’en profiter et de pouvoir accueillir les 200 000 licenciées attendues (elles sont déjà 180 000). De là à voir des stades remplis chaque week-end pour un Fleury-Soyaux ou même un PSG-Montpellier ? Rien n’est moins sûr. C’est désormais aux joueuses d’embarquer tout ce petit monde dans la suite de leur aventure.


Lyon, une forteresse imprenable ?

La saison dernière, seul le PSG a fait illusion dans la course au titre en terminant à cinq petits points de l’OL. Sur la troisième marche du podium, on retrouve Montpellier, loin, très très loin derrière, à 23 longueurs des Fenottes. Les cartes seront-elles rebattues cette année ? Rien n’est moins sûr puisque comme chaque été, Jean-Michel Aulas est parvenu à signer quelques gros noms pour venir renforcer son effectif à la fois expérimenté (27,2 ans de moyenne d’âge) et international (94,2% du groupe). Cette année, les plus clinquants sont ceux des internationales anglaises Nikita Parris (ex-Manchester City) et surtout, d’Alex Greenwood, pourtant capitaine du Manchester United tout juste promu en Women Super League. Comme d’habitude, l’objectif est clair : tout rafler. Reste à voir si le Paris SG, seul véritable concurrent affiché des Lyonnaises, parviendra à gâcher la fête. Les autres, comme d’habitude, essaieront de ne pas ramasser une valise au moment d’affronter les sextuples championnes d’Europe.


Où en sont les outsiders ?

Si Montpellier est un habitué du podium, cette saison ressemble à un joli test. Frédéric Mendy récupère un groupe délesté de ses Suédoises Stina Blackstenius, rentrée au pays, Sofia Jakobsson, partie en Espagne tenter le pari du futur Real Madrid et Linda Sembrant, passée pour sa part de l’autre côté des Alpes, à la Juventus. Pour épauler les trois mondialistes Valérie Gauvin, Sakina Karchaoui et Marion Torrent, les Héraultaises compteront sur des recrues chipées à la concurrence de D1, dont la prometteuse Elisa de Almeida (21 ans, ex-PFC), tout juste appelée en équipe de France par Corinne Diacre. Suffisant pour viser plus haut ?

Bien installées dans leur nouveau centre d’entraînement d’Orly, les coéquipières de Gaëtane Thiney ont enregistré cet été le renfort des Allemandes Marith Prießen (Francfort) et Claire Savin (Sand) pour tenir la barre en défense. Mais la marche semble encore trop haute pour faire revivre au Paris FC les plus belles heures juvisiennes et le groupe de Sandrine Soubeyrand devrait logiquement viser la troisième marche du podium et surtout, un parcours en Coupe de France au moins aussi bon que le précédent (élimination en demi-finale).

Finalement, c’est de Gironde que pourrait bien venir la bouffée d’air frais. Sous l’impulsion du nouveau proprio américain Joe DaGrosa, les Marine et Blanc se sont constitué une jolie équipe qui pourrait faire des interférences sur la ligne Lyon-Paris. En plus des prometteuses Estelle Cascarino (ex-PFC) et Ouleymata Sarr (ex-LOSC), on retrouve la rassurante Charlotte Bilbault et surtout, la fusée jamaïcaine Khadija Shaw qui a tout pour être l’attraction de cette saison. La mondialiste a déjà fait parler six fois la poudre lors de la très réussie campagne de préparation des Girondines, lesquelles n’ont essuyé aucun revers en cinq rencontres. Et après trois saisons passées à monter les échelons au classement, les Bordelaises ont désormais les moyens de grimper enfin sur le podium.


Marseille, parti pour rester ?

Deux ans après avoir quitté l’élite à la place de lanterne rouge et un piteux bilan comptable (douze points et seulement seize buts marqués en 22 journées), l’Olympique de Marseille est de retour en D1 après avoir coiffé l’ASSE sur le poteau au terme de l’exercice écoulé. Et cette fois-ci, l’objectif est de s’imposer au plus haut échelon du football français, mais sans flamber pour autant. Pour preuve, le groupe de Christophe Parra a relativement peu changé lors du mercato estival, bien que les départs de la gardienne canadienne Geneviève Richard et de l’ancienne Parisienne Charlotte Lozé puissent se faire ressentir. Cependant, la capitaine Caroline Pizzala (31 ans) est toujours là en défense, et les Phocéennes pourront compter sur l’apport offensif de Nadjma Ali Nadjim, de retour chez elle à Marseille après avoir enchaîné trois clubs en trois ans. Pendant sa préparation, le meilleur club du Sud de la France a enchaîné quelques victoires encourageantes contre des clubs de D2 (Orléans et Nice), mais aussi un succès de prestige contre Montpellier, dépourvu de ses internationales cependant. En revanche, les Olympiennes ont essuyé un revers cuisant face au FC Barcelone (5-0) et tenteront de ne pas autant boire la tasse lors de leur match d’ouverture contre les ogresses lyonnaises.


Et s’il n’y avait qu’une joueuse à suivre ?

Que les nostalgiques de Louisa Necib se rassurent : la relève arrive. Car le Paris Saint-Germain a recruté cet été une toute jeune meneuse, qui pourrait rapidement briller par ses dribbles et ses ouvertures. Léa Khelifi a 20 ans et a profité de sa première saison en D1 avec le FC Metz pour éclabousser tout le monde de son talent. À Paris, la gauchère rejoint un groupe jeune, mais très ambitieux. « Un gros challenge » qui a déjà quelques répercussions puisqu’elle a été appelée pour la première fois en équipe de France A ce jeudi par Corinne Diacre. Les choses sérieuses commencent.


Où en est-on avec la compétitivité de la D1 ?

Contrairement au foot des garçons, personne ne contredira le fait que la D1 française appartient au Big Five européen. Et même si Lyon et le Paris Saint-Germain ont encore de beaux jours devant eux aux sommets du classement, derrière, la concurrence se fait de plus en plus homogène. Avec Montpellier, Bordeaux et le PFC, c’est un véritable subtop qui s’est construit dans l’Hexagone. Sans oublier les résistantes de Soyaux, toujours présentes dans la première moitié du tableau malgré un budget et des infrastructures largement en deçà des grosses écuries soutenues par un club masculin. Au vu des multiples arrivées de noms prestigieux cet été, l’élite du football français a encore une solide réputation sur le Vieux Continent. Mais attention à ne pas se reposer sur ses lauriers pour autant. En Espagne et surtout en Angleterre, le niveau général augmente année après année, et de nouveaux challengers ne tarderont pas à éclore sur la scène européenne. À tel point que les joueuses françaises sont désormais de plus en plus nombreuses à sortir de leur zone de confort et à tenter le pari d’une expérience à l’étranger. Les exemples de Maéva Clemaron (Everton), Léa Le Garrec (Brighton), Julie Debever (Inter) ou encore Aurélie Kaci (Real Madrid) illustrent bien cette tendance et apporteront leur savoir-faire tricolore à l’étranger. Reste à voir quel championnat remportera à terme la palme de l’homogénéité.

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