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D1 Arkema : nouvelle formule, nouveaux frissons
Moins d’un mois s’est écoulé depuis la fin d’une Coupe du monde frustrante pour les Bleues. Dans leurs équipes de D1, elles repartent au charbon pour une saison au format inédit : voici la notice de la saison 2023-2024.
Ce vendredi soir, la première division féminine entame sa nouvelle ère, celle d’un format inédit qui a pour but d’attirer les diffuseurs, donc de l’argent, soit des moyens pour le championnat. Fini la saison classique qui sacre le plus régulier, place au système de play-off, un mécanisme sorti tout droit du cerveau de Jean-Michel Aulas et validé par le comex de la FFF. À l’issue des 22 journées de saison régulière, le premier affrontera le quatrième, tandis que le deuxième défiera le troisième. Les deux vainqueurs seront qualifiés pour la finale du championnat de France, les vaincus tenteront d’arracher cette médaille en chocolat pas uniquement symbolique : elle permettra, comme les deux places de finaliste, de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions. Avant de dévorer le match entre le HAC et l’OL de ce vendredi soir (21h sur Canal+), une petite mise à jour s’impose.
Ces équipes qui vont lutter pour le « final 4 »
Deux places sont déjà promises à l’Olympique lyonnais et au Paris Saint-Germain, les deux autres risquent de se jouer entre trois équipes de niveau équivalent qui se sont tiré la bourre la saison dernière. Le Paris FC, fort de son exploit face à Arsenal (demi-finaliste de la dernière C1) qui lui a permis d’entrevoir les barrages de la Ligue des champions, semble prendre une longueur d’avance sur Montpellier et Fleury. Attention toutefois, si Ligue des champions il y a, que cela ne joue pas des tours aux Franciliennes.
Ces équipes qui vont lutter pour leur maintien
Lille et Saint-Étienne sont les deux nouvelles têtes de cet exercice 2023-2024. Ces deux équipes devraient donc batailler pour s’offrir un deuxième round dans l’élite l’année prochaine. Dijon, sauvé de justesse lors des deux dernières saisons, devrait se greffer à la lutte, voire Bordeaux si les Girondines continuent leur roue libre (voir ci-dessous).
Cette équipe qui va se révéler
Bonnes dernières en 2021 pour la première saison de leur histoire en D1, les Havraises sont remontées illico dans l’élite après un bref passage en D2. L’année dernière, les Normandes ont assuré leur maintien rapidement et se sont glissées entre Bordeaux (7e) et Guingamp (9e), des équipes nettement supérieures sur le papier. Pour cet acte III dans l’élite, les Hacwomen peuvent viser encore un peu plus haut. Elles rentreront immédiatement dans le vif du sujet en recevant l’armada lyonnaise, ce vendredi au stade Océane.
Cette équipe qui va se planter
Troisièmes en 2020, pareil en 2021 (et qualifiées en tour préliminaire de C1), puis 6es en 2022 et enfin 7es en 2023. Les Bordelaises se sont séparées de leurs meilleures joueuses ces dernières saisons, et les résultats décevants ont logiquement suivi. Attention à ne pas prendre la même pente que les garçons.
Cette bonne pioche du mercato
À 19 ans, Melchie Dumornay avait illuminé le Stade de Reims la saison dernière. Elle a enfilé les buts comme des perles (11 en 18 matchs), a même rajouté quelques merveilles (six passes décisives) à son collier, avant de figurer parmi les premières Haïtiennes de l’histoire à prendre part à un Mondial, sans parvenir à y briller malgré quelques bribes de bonnes choses contre l’Angleterre.
Débarquée à l’OL – le transfert était conclu dès l’hiver – la recrue s’est mise en valeur dès ses premières minutes avec sa nouvelle équipe, inscrivant le premier but de la saison des Fenottes à l’occasion du Trophée des championnes, brandi par les Lyonnaises devant le PSG (2-0).
Cette joueuse qui va tout casser
Chancelle Effa Effa avait 17 bougies sur son gâteau d’anniversaire ce jeudi, et déjà trois apparitions en D1 à son compteur. Vendredi face à l’OL, il devrait y en avoir une quatrième, puis beaucoup d’autres, car la réussite du Havre passera par l’adresse de la jeune attaquante devant le but. Artisane du succès des Bleues lors de l’Euro U17 cet été, elle avait inscrit quatre buts (dont deux contre la Suisse en demies). C’est moins que les Lyonnaises Liana Joseph et Maeline Mendy (5), mais qui risquent de moins jouer au vu de la concurrence.
Ces noms qui vous diront quelque chose
Leur patronyme est sans doute encore dans un coin de la tête des matinaux qui ont allumé leur TV selon le fuseau océanien cet été. Les Floriacumois(es) se souviendront sûrement de Chantelle Swaby, symbole d’une défense jamaïcaine impériale lors de l’entrée en lice des Bleues, un dimanche midi heure française. A contrario, les Lillois(es) se rappelleront le cauchemar de Nesyrne El Chad et des Marocaines, en huitièmes de finale, face à la bande emmenée par Eugénie Le Sommer. Aussi, la présence de Chiamaka Nnadozie dans la cage du PFC devrait réveiller certains souvenirs chez les téléspectateurs de la séance de tirs au but d’Angleterre-Nigeria, la portière ayant été malheureuse en 8es de finale du Mondial (avant de voir la chance lui sourire face à Arsenal, dans ce même exercice, en tour préliminaire de C1).
Si Haïti a conquis des cœurs cet été, ceux-ci s’y retrouveront un peu partout : Roselord Borgella au Havre, Batcheba Louis et Nerilia Mondesir à Montpellier, Kethna Louis à Reims, ou encore Melchie Dumornay à Lyon. À l’OL, justement, et au PSG, c’est l’expo internationale : les Lyonnaises Diani, Le Sommer, Renard, Bacha (France), Van de Donk (Pays-Bas), Horan (États-Unis) ou encore Carpenter (Australie), entre autres, ont brillé cet été, de même que les Parisiennes Geyoro, Karchaoui (France), Martens, Groenen (Pays-Bas), Payne (Nigeria), Bachmann (Suisse) et Vangsgaard (Danemark).
Par Clément Barbier