D.Traoré : «Guy Lacombe est un gros râleur»

En cinq mois, l’AS Monaco est passée de la 11e à la 3e place. C’est quoi votre secret ?

En début de saison, on s’est fixé une ligne de conduite commune et jusqu’à maintenant, tous les joueurs la respectent. Sans langue de bois, on adhère au discours de Guy Lacombe. Et puis la préparation physique a été bien dure cet été, on est costauds. On savait que le potentiel individuel était là, suffit de regarder l’effectif, et puis les premiers matches nous ont convaincus qu’on était aussi une bonne équipe.

Vous avez bombé le torse avant Bordeaux en affirmant : « On veut être les premiers à les battre chez eux » . Résultat, la piquette (0-1).

Mais attends, ils ont sorti le gros match les Bordelais ! On a eu raison d’y aller avec beaucoup d’ambition, pour gagner. Quand le 2e se déplace chez le leader, ce n’est sûrement pas pour faire de la figuration et ça, ils l’ont bien compris. Bon d’accord, y a pas photo sur le résultat mais on a bien développé notre collectif, c’est déjà bien.

Gudjohnsen, Puygrenier, Eduardo Costa… Monaco lâche des gros salaires mais ce sont les minots comme Nkoulou et Ruffier qui flambent, non ?

Pas d’accord, chacun mérite son salaire. Dans ce groupe, tout le monde donne son maximum et le rôle dans l’équipe n’a aucun lien avec la fiche de paie. Un exemple ? Nene. Il est à la hauteur avec tous les buts qu’il nous met depuis le début de saison. On doit tous s’inspirer de son implication pour emmener l’ASM le plus haut possible.

La grosse énigme, c’est Pino. José Mourinho est tombé amoureux de lui mais en Ligue 1, il ne fait pas grand-chose, si ?

Pino, c’est un des joueurs super forts de l’effectif. Il tente des choses, débloque les situations quand il entre. Bon, il faut encore qu’il adhère parfaitement au collectif mais il a une grosse qualité. Dès qu’il aura pigé que les joueurs talentueux doivent aussi enfiler le bleu de chauffe pour le bien du collectif, ce sera gagné. C’est un vrai talent.

Tu as connu Guy Lacombe à Rennes. Il a changé ?

Lui, c’est un grand coach mais aussi un gros râleur mais dans le bon sens quoi. Normal, c’est un vrai compétiteur, il essaie de nous transmettre son envie de gagner à chaque seconde, même à l’entraînement. Il ne se repose jamais et du coup, il n’accepte pas une minute de relâchement de notre part. Un caractère pareil à la tête d’un groupe, franchement, ça fait du bien.

Votre troisième place prouve que les footeux ne viennent pas à Monaco seulement pour le casino ou la plage finalement…

Ah mais venez nous voir un de ces jours, vous ne verrez pas un joueur à la plage ni au casino, c’est sûr.

Tu as joué à Liverpool au début de ta carrière alors qu’est-ce qui te plait à Monaco ?

Ça fait du bien d’être immergé dans un groupe aussi jeune. Les gamins ont un super état d’esprit, on se régale vraiment mais tout le monde pense à la victoire. T’as qu’à regarder nos résultats depuis le début du championnat : pas un nul ! Avec nous, c’est victoire ou défaite, un régal pour les parieurs.

N’empêche que ça ronronne toujours autant à Louis-II.

C’est clair qu’on entend plus nos supporters en déplacement que dans notre propre stade. Par exemple à Boulogne, on entendait leurs encouragements en fin de partie et je suis sûr qu’on a gagné grâce à eux. Mais bon, notre jeu commence à attirer du monde à Louis-II, faut pas croire. On fait revivre les gars de la Principauté (sic).