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Curtis Jones, le jeune enfant du temple béni et de Liverpool

Par Quentin Ballue
Curtis Jones, le jeune enfant du temple béni et de Liverpool

Auteur d’un doublé lors de la balade face à Lincoln City jeudi dernier (2-7), Curtis Jones se fait doucement un nom en Angleterre. Jürgen Klopp tient d'ailleurs en très haute estime le milieu de 19 ans, à qui il accorde de plus en plus de temps de jeu. Biberonné par Liverpool, le Scouser fait l'unanimité au bord de la Mersey. À tel point qu'il semble destiné, dans un futur plus ou moins proche, à en récupérer les clefs.

01/10/2020
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Un patronyme, deux ambiances. « Indi » , lui, boucle volontiers sa valise dès que de nouveaux horizons s’offrent à lui, toujours happé par son insatiable appétit d’aventurier. À côté, Curtis Jones fait figure de casanier. Mais la sédentarité paye, aussi. Un bon contrôle du gauche à la suite d’une remise de Divock Origi, un décalage sur son pied droit et un ballon placé tout en relâchement à quelques centimètres de la lucarne (32e minute). Puis une feinte de corps déconcertante pour envoyer valser son vis-à-vis et se mettre dans le sens du but, un crochet à l’entrée de la surface et une nouvelle frappe du droit détournée qui finit sa course hors d’atteinte du portier (36e minute).

Deux buts contre Lincoln qui ont fait de lui le plus jeune Red à signer un doublé depuis Raheem Sterling (19 ans et 133 jours), en avril 2014. En League Cup, il fallait remonter à novembre 1997 et un certain Michal Owen (17 ans et 339 jours) pour tomber sur un doublé aussi précoce du côté de Liverpool. Pour Jürgen Klopp, pas de place au doute face aux médias : « C’est un talent exceptionnel et nous allons nous amuser avec lui à l’avenir, j’en suis sûr. » Un pur produit du Merseyside, prêt à éclore et à faire le bonheur du LFC.

Toxteth bien faite

Le jeune Curtis grandit dans le quartier de Toxteth, au sud de la ville. Comme un certain Robbie Fowler, un quart de siècle plus tôt. À une différence près : l’attaquant qui finira par inscrire son nom en lettres d’or dans la grande histoire locale – sixième meilleur buteur de l’histoire du club avec 183 réalisations, faut-il le rappeler – était dans sa jeunesse un supporter du rival honni, Everton. Jones, lui, marche pour les Rouges depuis toujours. Arrivé au club à six ans, le Scouser se fait petit à petit une place au soleil sur les rives de la Mersey. Une ascension attendue ces dernières années, et loin de surprendre dans le nord de l’Angleterre.

Incontournable chez les U18 puis les U23, Jones montre l’exemple sur le terrain. Particulièrement en Youth League, avec cinq buts inscrits en quatre rencontres la saison passée. Dont un triplé remarqué, face à Naples. Lancé chez les grands par Klopp en janvier 2019, le milieu de terrain a passé un palier en 2019-2020 en signant douze apparitions au cours d’une saison synonyme de révélation. Jones trouve le chemin des filets contre Shrewsbury en Cup (2-2), ainsi qu’en Premier League contre Aston Villa (2-0).

Auto-apprentissage

Mais surtout, le youngster endosse le costume de héros lors du troisième tour de la Cup contre Everton à Anfield en inscrivant l’unique but du match. Et quel but ! Les fans des Reds s’en souviennent encore, Pickford aussi. « C’est un joueur incroyable et très confiant, il a fait de grands pas. Qu’il marque ce genre de but, ça ne me surprend pas », avait alors lâché son coach, devant la presse. Au poste de relayeur ou de milieu offensif, au cœur du jeu ou occasionnellement sur le côté gauche, Jones a déjà laissé entrevoir sa capacité à casser les lignes et à faire la différence balle au pied. Sans oublier sa qualité de frappe.

Une panoplie travaillée pendant ces longues heures à taquiner le ballon sur Gilbert Street, dans son enfance. « Il n’y avait jamais d’équipe, c’était chacun pour soi. Il n’y avait pas de passe à qui que ce soit, donc c’est là que j’ai appris mes compétences. Tu devais t’assurer que tu pouvais faire des choses avec le ballon, je devais dribbler et tirer si je voulais gagner. C’est le style avec lequel j’ai grandi, et que j’ai toujours aujourd’hui », expliquait-il au Liverpool Echo, cet été.

« La pression ? J’adore ça »

Avec cinq buts, Jones est tout simplement le troisième meilleur réalisateur du LFC en 2020. Derrière Salah et Mané, mais devant Firmino (quatre), Henderson, Wijnaldum, Van Dijk ou encore Oxlade-Chamberlain (trois). Jürgen Klopp a prouvé à quel point il l’estime en le lançant contre Leeds, match ô combien difficile pour le champion finalement vainqueur 4-3. L’Anglais ne s’est pas contenté d’un rôle de spectateur, avec 28 ballons touchés en 24 minutes et 80% de passes réussies (16 sur 20). Soit une passe réussie chaque minute et demie (contre une passe réussie toutes les 2,3 minutes pour Henderson, toutes les 2,6 minutes pour Keita et toutes les 5,3 minutes pour Wijnaldum).

Des performances indubitablement liées, outre le talent, à une confiance en soi à toute épreuve. Avant le début de la saison, l’intéressé ne s’était ainsi pas caché : « La pression ? J’adore ça. Pour n’importe quel jeune qui arrive dans un environnement comme celui-ci, je pense qu’il faut avoir confiance en soi et savoir que tu as un défi qui t’attend. Les garçons avec lesquels nous jouons… C’est la meilleure équipe du monde, je dirais même les meilleurs joueurs du monde. En arrivant ici, il faut être confiant et se challenger. » Jones n’a d’ailleurs pas peur des responsabilités, lui qui, déjà habitué à porter le brassard avec les U23, est devenu le plus jeune capitaine de l’histoire du club à dix-neuf ans et cinq jours lors de la réception de Shrewsbury en février dernier.

Le futur, c’est maintenant

Une trajectoire qui ravive quelque peu le souvenir d’un certain… Steven Gerrard. Les deux hommes ont pu travailler ensemble lors du passage du plus âgé sur le banc des U18, entre 2017 et 2018. Comme un symbole, Jones a aussi troqué le numéro 48 pour le 17 cet été. Impossible de ne pas voir là l’ombre de Stevie G, porteur de ce même maillot avant de s’imposer comme le héros de tout un peuple avec le 8. D’autant que le youngster partage l’attachement au club de son prédécesseur, ainsi que la ferme détermination d’y laisser son empreinte. « Le manager et l’équipe ont cette foi, et cette croyance en nous, clame-t-il. J’ai toujours rêvé de venir ici, et d’y passer toute ma carrière. Je suis ici pour faire l’histoire du club et essayer d’y devenir une légende, je veux que les fans se souviennent de moi. » Ralf Rangnick avait pourtant tenté d’obtenir le prêt du joueur il y a deux ans, quand il entraînait le RB Leipzig.

Peine perdue, comme l’Allemand l’a expliqué à Sky Sports : « Jürgen veut le garder, je pense qu’il sait quel immense talent il a avec Curtis dans son équipe. Il est l’un des jeunes joueurs les plus prometteurs en Angleterre, actuellement. » Liverpool a d’emblée mis les barbelés autour de son protégé, en lui faisant signer un nouveau contrat cet été. Désormais lié au club jusqu’en 2025, Curtis Jones a le temps de voir venir et de s’installer. Il y a onze mois, Anfield était le théâtre d’un rêve pour le teenager, auteur face au kop du penalty synonyme de qualification contre Arsenal en Carabao Cup. Ce jeudi, il retrouve les Gunners, dans cette compétition et ce même stade. Sans public dans les tribunes, mais sous le regard attentif du Royaume. Une occasion en or de prouver que le futur se conjugue, aussi, au présent.

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