- Groupe E
- Pays-Bas/Danemark
Cuisine à l’Oranje
Dans Hollande-Danemark, c'est bien la première partie de l'affiche qui flashe. Oranje fluo. Après trois premiers jours de compétition bien médiocres, les Pays-Bas pourraient offrir la première démonstration de puissance de la Coupe du Monde (parce que bon, gagner contre des Wallabies). De là à ce qu'ils emportent la compétition...
Où avait-on laissé les Pays-Bas ? A Bâle, après une leçon reçue par une filiale du groupe football total, (dé)localisée à Moscou. Le big boss Guus Hiddink avait fait ravaler son tableau noir au jeune cadre dynamique, Marco Van Basten. Depuis ? Pas grand chose. Les Pays-Bas cartonnent toujours : ils ont bouclé les éliminatoires de la zone Europe les premiers, avec huit succès en autant de matches, et +12 de différence de buts. Peu de dire que leur explosif secteur offensif détonne, même en l’absence du déclinant Van Nistelrooy. Leur dernière démonstration ? Un set sec (6-1) face à la Hongrie, pour boucler la phase préparatoire.
Autant dire qu’après un début de compétition morne, les Pays-Bas sont presque attendus comme “Le Messie”, l’équipe à qui on lancera des tulipes du haut des tribunes, comme après le plus beau duo des Duchesnay, frère et sœur. Le Danemark, pour sa part, et comme tous les pensionnaires du groupe E, se contentera de ne pas payer une note trop salée. Les hommes de Morten Olsen ont beau avoir réussi une phase éliminatoire convaincante en mettant à l’amende Suédois et Portugais, la plus technique des sélections scandinaves reste sur deux défaites en matchs préparatifs (face à l’Afrique du Sud et l’Australie). Surtout, les Danois devront selon toute probabilité faire sans leur meilleur buteur, Nicklas Bendtner. Et qui pour le remplacer ? Ce bon vieux John Dal Tomasson, 33 ans, cotisant au Feyenoord Rotterdam.
Côté hollandais, Robben est tout aussi incertain que Bendtner. Important au vu de la saison de feu du sprinter-dribbleur-buteur du Bayern, mais un détail au vu de l’arsenal offensif des Bataves : Sneijder, Van der Vaart -jamais aussi bon qu’en tunique Oranje- Kuyt et Van Persie, sans parler d’un Ibrahim Affelay en pleine maturation, ou de la révélation Eljero Elia. Tous ces assaillants, par-delà leurs différences, se caractérisant par une capacité à prendre la verticalité sans égal. Au milieu, Mark Van Bommel ne doit évidemment pas sa sélection à sa situation familiale -il est le bof du sélectionneur- mais bien à sa capacité à maintenir haute la ligne de flottaison, avec usage de la violence si nécessaire.
En reculant d’un cran, là le feu vire à l’oranje. Aucun joueur de classe mondiale dans le back four ni entre les trois poteaux, si ce n’est les restes de Giovanni Van Bronckhorst, 35 ans. Alors même si l’anonyme sélectionneur, Bert Van Marwijk, a annoncé vouloir une équipe capable de l’emporter en bafouillant son football, la réussite devrait passer par la traditionnelle brillante expression offensive des Bataves. Surtout, une fois la première phase passée (une formalité, non ?), plus que de leur défense, les Hollandais devront se méfier d’eux-mêmes, de leur capacité à admirer leur football resplendissant dans le miroir, de se laisser porter par les louanges de la presse. A l’Euro 2008, après avoir liquidé Français, Italiens et Roumains, les Hollandais s’étaient avancés fanfarons devant les Russes. Pour repartir amers, comme toujours. Ou presque.
Par