- Top 100 : les buts contre son camp qui ont marqué l'histoire
CSC inoubliables (3e) : Pavol Ďurica, un CSC pour exister
C'est probablement le CSC le plus incompréhensible de ce TOP 100. Un gardien qui repousse et un penalty et qui voit son coéquipier être au rebond pour envoyer une mine en pleine lucarne. L'œuvre est signée Pavol Ďurica est c'est le seul moyen que le milieu slovaque a trouvé pour mettre un peu de piment dans une carrière moribonde.
#3 - Pavol Ďurica - 2008
Debrecen 3-1 Fehérvár, Coupe de Hongrie, 27 mars 2008
Existe-t-il une situation plus rageante pour un gardien que de détourner un penalty et voir un adversaire être au rebond offensif pour pousser le cuir au fond des filets ? Oui. Repousser un penalty et voir son propre coéquipier être au rebond offensif et envoyer une mine en pleine lucarne contre son camp. Une mésaventure qui est arrivée au portier du FC Fehérvár, devenu par la suite Videoton FC puis MOL Vidi FC : Zsolt Sebők. Sauf que dans cette situation, le gardien hongrois n’est que la victime. L’assassin se nomme Pavol Ďurica et même plus de onze plus tard, il est impossible de savoir ce qu’a voulu vraiment faire le milieu slovaque lorsqu’il a mis une praline en direction de son but.
Un CSC puis s’en va
Pour comprendre la tête désabusée de ses coéquipiers, il faut jeter un coup d’œil au tableau d’affichage. Alors que le chronomètre affiche la 85e minute, le FC Fehérvár est en train de s’incliner 2-1 avant ce coup de folie en quart de finale retour de Coupe de Hongrie face à Debrecen. Soit le score en faveur du Fehérvár lors de la manche aller. Alors lorsque Zsolt Sebők repousse le penalty, c’est toute la ville de Székesfehérvár qui croit à une prolongation synonyme d’exploit. Car oui, pour le FC Fehérvár, qui n’a alors qu’une Coupe de Hongrie remporté en 2006 à son palmarès, éliminer le triple champion en titre du championnat hongrois aurait été un véritable exploit. D’autant plus lorsque l’on regarde la suite du parcours de Debrecen qui n’a fait qu’une bouchée du DAC Gyor en demi-finale (4-1, 6-0) et de Honvéd en finale (2-1, 7-0).
Sauf qu’exploit il n’y a pas eu, à cause de ce geste incompréhensible de Pavol Ďurica. Tant pis, le finaliste de la Coupe de l’UEFA 1985 se rattrapera en décrochant une nouvelle Coupe de Hongrie en 2019 et trois championnats hongrois. Autant de victoires que ne verra jamais Pavol Ďurica, pour qui ce match sonnera comme ses adieux au FC Fehérvár. Car oui, quelques jours plus tard, le club hongrois utilisera une absence à l’entraînement des réservistes pour mettre fin au prêt du milieu slovaque et le renvoyer au Artmedia Petržalka. Après 44 jours et 4 petits matchs disputés. Autant dire que la seule image de Pavol Ďurica qui reste dans la tête des supporters du FC Fehérvár est ce CSC totalement improbable.
À jamais le frère de
Malheureusement pour Pavol Ďurica, c’est le monde entier qui ne se rappellera de lui exclusivement pour son CSC. Et tant pis si, dans la foulée de son retour au Artmedia Petržalka, il fait le doublé championnat et coupe de Slovaquie et qu’il dispute deux rencontres de qualifications à la Ligue des Champions la saison d’après. Avant de vagabonder entre l’Autriche et la Slovaquie dans des clubs de seconde zone comme le SC Ritzing, le DSC Orechova Poton ou encore le Rapid Ohrady. Autant de clubs qui ont déjà oublié son passage. Au final, Pavol Ďurica ne restera à jamais que le frère de Ján Ďurica qui, lui, a connu une carrière plus qu’honorable qui l’aura vu être international slovaque à 91 reprises et marquer le Lokomotiv Moscow de son empreinte. Vis ma vie de Mathias Pogba en somme. La danse en moins. Et le CSC en plus.
Par Steven Oliveira