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Croatie-Angleterre : les clés du match

Par Adrien Hémard
Croatie-Angleterre : les clés du match

D’un côté, une grande nation qui réussit enfin une compétition internationale pas forcément l’année où on l’attend. De l’autre, une équipe qui séduit autant qu’elle vacille lors des matchs à élimination directe. Au bout du duel, un vainqueur surprise, forcément outsider face au premier finaliste.

Les Croates sont-ils meilleurs que ceux de 1998 ?

« L’objectif maintenant, c’est de faire un peu mieux que 1998 » , affirmait Danijel Subašić à la suite de la qualification contre la Russie. Pour faire « un peu mieux » , la Croatie – qui avait perdu 2-1 au même stade il y a vingt ans – doit soit se qualifier, soit perdre 1-0, soit arracher la prolongation, soit arriver aux tirs au but. Mais la cuvée 2018 est-elle plus aboutie que celle de ses aînés ? « Nous respectons la génération de 1998. C’est l’équipe croate qui a eu le plus connu de succès, et ils ont mis la barre tellement haut, prévenait Dejan Lovren en début de Mondial. Notre équipe est très forte, et nous avons une chance de la dépasser. »

Difficile de donner tort au défenseur de Liverpool qui, au même titre que Luka Modrić, Ivan Rakitić ou Mario Mandžukić, symbolise cette génération dorée dont les joueurs régalent les grands clubs européens. Sauf deux. Tout le contraire de 1998, lorsque seulement deux joueurs évoluaient dans un grand club européen (dont Šuker au Real Madrid). D’ailleurs, la doublette Šuker-Bilić de 1998 adoube elle-même ses successeurs : « Modrić et Rakitić forment la meilleure paire de milieux de la Coupe du monde. Mais ne sous-estimez pas le reste de l’équipe non plus. Pour moi, Dejan Lovren et Domagoj Vida ont été des défenseurs centraux fantastiques, parmi les meilleurs de la Coupe du monde » , affirme Slaven Bilić. Sur le papier, tout le monde s’accorde donc à dire que le cru 2018 dépasse celui de 1998. Ne reste plus qu’à voir l’Angleterre déguster.


Harry Kane peut-il être aussi juste que Fontaine ?

« Je veux faire mes preuves dans un gros tournoi, je veux être là-haut avec les meilleurs du monde » , avait prévenu Harry Kane avant le Mondial dans les colonnes du Telegraph. Avec zéro but à l’Euro 2016, HurriKane ne pouvait faire que mieux. En début de Mondial, il explose : avec six buts en quatre matchs, le capitaine anglais a déjà battu le meilleur buteur du précédent Mondial (James Rodríguez et ses cinq pions). Mieux, s’il en inscrit un de plus, il rejoindra Ronaldo, seul joueur à avoir inscrit plus de six buts en une seule édition lors des quarante dernières années. Mais peut-il être décisif à ce stade de la compétition ?

Kane est arrivé au mondial en pleine bourre. Si bien qu’en quatre matchs disputés – il a été laissé au repos contre la Belgique –, il a inscrit six buts, dont un du talon et deux penaltys. Cette propension à bien frapper les penaltys a aussi rassuré l’Angleterre contre la Colombie. Ses deux autres buts, inscrits de la tête, achèvent de compléter la panoplie de l’attaquant complet, capable de porter à lui seul son pays comme il l’a fait avec Tottenham. Muet contre la Suède, le Lacazette anglais va devoir prouver qu’il peut aussi répondre présent à ce stade de la compétition. Si le record de Just Fontaine (treize buts) semble inaccessible, égaler les huit buts de Ronaldo paraît dans les cordes d’HurriKane. S’il y parvient, l’Angleterre ne sera pas loin de sa deuxième étoile.


La Croatie va-t-elle trouver un second souffle ?

Une entrée en matière réussie contre le Nigeria, une démonstration contre l’Argentine avec une frappe limpide de Modrić en guise de second but, puis un turnover efficace contre l’Islande : la Croatie et son capitaine chevelu ont réussi leur phase de poules, s’emparant sans conteste de la première place du groupe D promise à l’Argentine avec neuf points. La suite ? Plus compliquée pour l’équipe comme pour son capitaine. Contre le Danemark, les hommes au damier ont été à la peine et semblaient fatigués, alors que dix des onze titulaires avaient été laissés au repos contre l’Islande. À l’image de son équipe, Luka Modrić a ce soir-là peiné à briller.

En s’avançant face à Schmeichel lors de la séance de tirs au but alors que le gardien danois venait d’arrêter sa tentative dans le jeu, le capitaine croate a, toujours à l’image des siens, fait preuve de courage pour arracher la qualification tant attendue depuis 1998. Mais contre la Russie, alors qu’on pensait voir une Croatie libérée et de nouveau joueuse, Modrić et les siens ont encore déçu. La demie contre l’Angleterre marquera-t-elle le retour du jeu flamboyant des Croates ? « Vous savez, nous avons toujours démontré que nous pouvions réussir contre les grandes nations » , avance Slaven Bilić au Daily Telegraph. Écrasée 4-1 puis 5-1 en éliminatoires du Mondial 2010 par les Three Lions, la Croatie a en tout cas une revanche à prendre. Et la presse croate l’a bien rappelé.


Que désigne le « It » de « It’s coming home » ?

D’après la chanson créée pour l’Euro 1996 et le retour du football dans le pays qui l’a inventé, c’est le football lui-même qui rentre à la maison. Sauf que depuis quelques jours, les réseaux sociaux anglais sont devenus complètement euphoriques autour de ce chant de ralliement qui annonce une deuxième étoile au-dessus des Three Lions. Considérée comme favorite de sa demi-finale, l’Angleterre peut y croire. Emmenée par une solide colonne vertébrale made in Tottenham (Walker-Trippier-Alli-Kane) autour de laquelle s’exprime l’insouciance de sa jeunesse (Pickford, Lingard ou Rashford), le tout encadré par des vieux loubards (Henderson, Maguire), l’équipe de Gareth Southgate a toutes les cartes en main.

Sauf qu’en réalité, les supporters anglais sont en train d’attirer le mauvais sort. La finale est encore loin, malgré ce que pensent les auteurs des nombreuses demandes de report de la finale masculine de Wimbledon – pour ne pas empiéter sur celle des Three Lions. Surtout, ce chant est en réalité un running gag puisqu’il est devenu le symbole des échecs répétés des Anglais. Interrogés par la BBC, les auteurs de la chanson confient eux-mêmes qu’elle représente en fait toute la frustration du pays inventeur du football incapable de briller. De fait, reprendre cette chanson est déjà un mauvais présage. Alors, porte-bonheur ou pas ? En tout cas, dans la série chat noir, Jordan Henderson (invaincu depuis trente matchs avec l’Angleterre) devrait bien tenir sa place.


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