- Espagne
- Liga
- 38e journée
- Real Madrid/Getafe (7-3)
Cristiano Ronaldo sauve un Real à deux visages
Contre Getafe, le Real Madrid avait l'occasion de finir son année sur une belle note. Si la prestation collective était mi-figue mi-raisin, CR7 s'est à nouveau distingué dans ce festival de buts (7-3). Le Portugais est Pichichi, mais son Real reste énigmatique.
Real Madrid 7-3 Getafe
Buts : Cristiano Ronaldo (13e, 32e et 34e), Chicharito (48e), James Rodríguez (51e), Jesé (71e), Marcelo (90e) pour le Real Madrid / Sergio Escudero (22e), Diego Castro (26e), Lacen (42e) pour Getafe.
On joue la 31e minute de jeu au Santiago Bernabéu. Devant un public médusé, le Real Madrid se trouve mené au score devant son modeste voisin, Getafe. Désireux de s’offrir le scalp de la prestigieuse Maison Blanche, les Azulones concèdent un coup franc à 25 mètres du but. Comme d’habitude, Cristiano Ronaldo prend ses responsabilités. Comme souvent, on imagine devant sa télé que la tentative finira dans le mur ou dans les tribunes. Que nenni. D’un maître tomahawk, le gominé envoie une ogive au ras du poteau de Jordi Codina. C’est déjà le deuxième but du numéro 7 dans cette rencontre sans enjeu, mais à regarder le visage de l’atout offensif merengue, on sent bien que le cœur n’y est pas. Pas de célébration en Super Saiyan, et pas de sourire pour montrer sa satisfaction. C’est écrit, le Real ne fera pas la fête ce soir. Il souhaiterait même être déjà en vacances. Avec cet état d’esprit, logique de voir le Real balbutier son football, donc.
Casillas, capitaine abandonné
Au démarrage, Getafe ne fait clairement pas office d’épouvantail : sur les sept dernières journées, les compères de Pedro Léon ont connu cinq défaites et deux nuls. Une mission plus qu’abordable pour Carlo Ancelotti, soutenu avant la rencontre par de lourds applaudissements. Avides de victoire malgré un maintien d’ores et déjà acquis, les banlieusards démarrent pied au plancher. Toutefois, le premier but du match sera l’œuvre de l’homme de la rencontre, CR7. Sur un centre de Marcelo, Cricri claque sa spéciale « hélicoptère » pour inscrire son quarante-sixième but en championnat (14e). Toutefois, le Pichichi de 2014-2015 va vite déchanter, la faute à la passivité de sa défense. D’abord, sur une première frappe croisée de Sergio Escudero (23e), puis d’une mine aux vingt mètres signée Diego Castro (26e). En trois minutes, le Real laisse son capitaine Iker Casillas complètement seul. Stupéfaction. Depuis le rond central, CR7 semble désabusé, mais pas abattu. Simplement gavé. Grâce à son coup franc, puis suite à un penalty transformé en plein centre (33e), le triple Ballon d’or remet son équipe devant au tableau d’affichage. Crisitiano est une locomotive à 48 buts en 38 journées de championnat. Une machine. Mais tout seul, on ne peut pas gagner les trophées collectifs.
Ødegaard, successeur de CR7
Toujours instable, l’arrière-garde des Blancos craque une nouvelle fois sur corner, à la suite d’un renvoi défensif digne d’un club de foot amateur. À mi-hauteur, Mehdi Lacen fusille une nouvelle fois Casillas, incrédule (42e). La pause sifflée, Diego Castro vient d’ailleurs consoler le capitaine, au moral dans les chaussettes. Sans défense potable, Casillas ne peut pas tout arrêter. Et si le portier espagnol venait à quitter le club en fin de saison, cette première période serait sans aucun doute un manque de respect vis-à-vis de cette légende du club. Sortis du vestiaire, les vice-champions d’Espagne décident de rendre la tâche plus facile à leur gardien. Applaudi par le public sur chacune de ses touches de balle, Iker constate une amélioration dans le placement défensif. Et forcément, ça va tout de suite mieux.
De nouveau servi par Marcelo, CR7 place une tête sur le poteau, Chicharito suit en renard (48e). Puis c’est au tour de James de trouver les filets, d’un coup franc dont CR7 n’avait pas l’exclusivité (51e). 5-3, le match prend la tournure d’un show de fin de saison. Pour acclamer son roi CR7, Ancelotti décide donc de faire entrer son prince, Martin Ødegaard. Plus jeune joueur de l’histoire du Real à évoluer en Liga, le mineur de 16 ans prend part aux festivités et assiste, ô miracle, au second but de la saison pour Jesé Rodríguez (71e). Oui, l’homme préféré à Álvaro Morata l’été dernier. Le délire va même plus loin, puisque ce même Jesé permet à Marcelo de boucler ce festin de buts (90e). La saison s’achève à Madrid, et à vrai dire, il était temps.
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Par Antoine Donnarieix