- Serie A
- J36
- Juventus-Sampdoria (2-0)
Cristiano Ronaldo offre le neuvième Scudetto de rang à la Juventus
C'est fait ! La Juve remporte le Scudetto au terme d'un match de veaux, rempli de testostérone et de contacts rugueux quasi charnels. Une rencontre où Ronaldo a montré la voie à ses partenaires, avant que Bernardeschi ne délivre les siens. Les Turinois ont désormais sept points d'avance sur l'Inter, et peuvent sabrer le champagne pour fêter leur neuvième titre consécutif.
Juventus 2-0 Sampdoria
Buts : Ronaldo (45+6) et Bernardeschi (66e) pour la Juventus
Neuf. C’est un beau chiffre, neuf. Il s’agit d’un paradoxe, aussi. Car ce dimanche soir, le neuf représente la longévité de la Juventus qui a encore gagné à l’ancienne. Neuf, c’est le nombre de titres consécutifs que les Turinois viennent de remporter. Mais neuf, c’est le contraire de vieux. Et pourtant, la Vieille Dame n’a jamais aussi bien porté son nom : expérimentée et sereine, mais sans folie, elle a battu la Sampdoria pour avoir le droit de soulever son trophée. Ni plus ni moins. Qu’importe : la Juve est championne d’Italie, et c’est tout ce qui compte à ses yeux.
Rude bataille
Des longueurs, du sang, puis de la joie à la fin. Ce premier acte ressemble étrangement aux tranchées de 1917. La Vieille Dame fait dans l’à-peu-près, à l’image de Rabiot qui envoie une vieille passe dans les guibolles de Ronaldo (9e), de Szczęsny qui offre des corners aux méchants Génois (12e), puis de Pjanić qui peine à lever ses ballons. Et d’un coup d’un seul, commence l’hécatombe : Jeffrey Chabot se flingue la cheville en voulant tacler Ronaldo et laisse sa place à Mehdi Léris (23e). Encore ? Ramírez vient démonter la tête de Danilo, en pensant reprendre la gonfle à la suite d’un centre de Quagliarella : le latéral brésilien voit les canards en plastique et est contraint de laisser sa place à Bernardeschi (29e).
Du foot ? Non, il s’agit d’une demi-heure de MMA. Mais voilà enfin un peu d’action, toujours sans ballon : Maurizio Sarri allume sa huitième garo (36e), et crame son jogging avec une cendre. De son côté, Dybala se tient la cuisse et sort à son tour pour Pipita (40e). Bien que Bernardeschi se fasse plaisir avec une frappe de plombier-serrurier (44e), les débats semblent se diriger vers la fin de 45 premières minutes tristounettes… Eh non ! Ronaldo sort de sa boîte au bout du temps additionnel, profitant d’une jolie combinaison sur coup franc pour expédier une frappe sèche dans le petit filet génois : 1-0 (45+6e).
Tenir, comme d’habitude
Reprise compliquée, pour Cuadrado et ses potes : la Sampdoria pousse, par l’intermédiaire de ses grands gabarits devant. Tonelli débarque dans la surface comme un Viking, et place un coup de crâne trop décroisé pour faire mouche (54e). Rabiot continue de faire le fayot avec Ronaldo et lâche son ballon à destination du Portugais, pourtant en moins bonne posture que lui pour dégainer. La Juve souffre, mais sur un contre opportun, Ronaldo enroule une frappe qui retombe dans les pieds de Bernardeschi. Celui qui n’a plus marqué depuis un an en Serie A pousse le ballon au fond des filets, golazo (66e) ! Szczęsny montre de son côté qu’il est bien présent, et rassure ses défenseurs en sortant quelques ballons bien placés par les attaquants de la Samp.
Thorsby se dit alors que la rencontre manque désormais de saveur et sèche Pjanić après avoir perdu le ballon : deuxième carton jaune, synonyme d’expulsion pour le Génois (77e). S’ensuit un autre soufflé de Depaoli qui, pris de vitesse par Alex Sandro, taillade le Brésilien en deux. Cristiano Ronaldo s’avance pour tirer le péno, mais exécute comme un porcinet et fait trembler la barre (88e). De quoi faire oublier au Portugais, très perfectionniste, qu’il a remporté un titre. Le chrono tourne, et la messe semble dite : sri-sri-sri ! L’arbitre siffle la fin du match : les Turinois peuvent exulter de leur neuvième couronne.
Sampdoria (3-5-2) : Audero – Depaoli, Chabot (Leris, 23e), Yoshida – Augello, Jankto (Gabbiadini, 73e), Tonelli, Thorsby, Linetty – Quagliarella, Ramírez. Entraîneur : Claudio Ranieri.
Juve (4-3-3) : Szczęsny – Danilo (Bernardeschi, 29e), De Ligt (Rugani, 78e), Bonucci, Sandro – Rabiot, Pjanić (Bentancur, 78e), Matuidi – Cuadrado, Dybala (Higuaín, 40e), Ronaldo. Entraîneur : Maurizio Sarri.
Par Arthur Baudin