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Cristiano Ronaldo : Les 30 personnes qui ont marqué (ou presque) sa vie

Par William Pereira et Alexandre Pedro
Cristiano Ronaldo : Les 30 personnes qui ont marqué (ou presque) sa vie

Ce 5 février 2015, Cristiano Ronaldo a ajouté une 30e bougie sur un gâteau garanti sans matière grasse. Et comme la vie est d'abord une histoire de rencontres, l'occasion était belle d'évoquer ces hommes et ces femmes qui ont contribué à leur façon à forger le destin du nouveau trentenaire.

Sepp Blatter (el comandante) : Messi est un gentil garçon et Cristiano Ronaldo un commandant qui dépense tout son argent dans ses cheveux. Voilà, à peu de choses près, ce qu’avait déclaré le boss de la FIFA devant les étudiants d’Oxford en 2013, alors que Ronaldo courait encore derrière un deuxième Ballon d’or. Comme d’habitude, CR7 répond sur le terrain en fêtant un but sur penalty d’un salut militaire. Le Portugais est taquin et un rien rancunier. Lazslo Bölöni (triomphe roumain) : C’est au Sporting que Bölöni a connu ses meilleurs résultats. Et son meilleur joueur. Le Roumain a lancé Ronaldo dans le grand bain en 2002 avec une certitude : celle qu’il surpasserait Figo et Eusébio. « J’avais fait ce pari avec mon avocatbenfiquistaqui n’avait pas aimé ma remarque à l’époque » , a-t-il raconté hier au journal O Jogo. Angelos Charisteas (dette grecque) : Un rêve, un corner, un mauvais marquage, une sortie foirée, une tête de bastonneur et des larmes. Beaucoup de larmes. Angelos Charisteas aura offert un trophée à la Grèce, mais surtout une image unique au monde. Celle d’un gamin défiguré par la tristesse comme au temps où son équipe Andorinha prenait des gifles face à Maritimo et au Nacional. Maria Dolorès (cougar town) : Femme de ménage (à Paris), puis cuisinière à Funchal, Maria faisait bouillir la marmite chez les Aveiro pendant que monsieur vivait de foot et de vin blanc local. Aujourd’hui, maman (qui avait pensé avorter de son dernier fils) partage sa vie entre l’éducation de Cristiano Junior et garnir sa garde-robe avec des tissus à motif léopard.
José Dinis (un dernier pour la route) : Ronaldo doit son second prénom à l’improbable admiration de son père pour Ronald Reagan. Jardinier municipal et intendant du club d’Andorinha où débute le fils prodige, José est décrit comme un homme aimable, effacé et trop porté sur la boisson. Même les séjours dans les meilleures cliniques payées par le fiston n’y font rien. Dinis meurt le 7 décembre 2005. Voilà sans doute pourquoi CR7 fête ses Ballon d’or à l’eau gazeuse. Eder (bonne excuse): Hugo Almeida, Hélder Postiga, Danny, Liedson… L’autoproclamé meilleur joueur de la planète a toujours une bonne excuse à avancer pour justifier son absence de palmarès avec le Portugal. La dernière en date est aussi la plus acceptable. Elle a les pieds carrés et le gros cul d’Eder. Comment dit-on chèvre en portugais d’ailleurs ? Alex Ferguson (papa chewing-gum) : Si Jorge Mendes est le Brian Epstein du Portugais, Alex Ferguson serait plutôt son George Martin. Le producteur génial, le mentor avisé, le tailleur de diamant brut, un père aussi fouettard que prévenant et un prophète qui avait annoncé après son premier match que ce gamin allait devenir le meilleur joueur du monde.
Diego Forlán (plaquettes d’origine) : CR7 n’a pas toujours été la machine aux 3000 abdominaux par jour. À ses débuts à Manchester, le jeune homme frêle bloque devant la tablette de chocolat de Diego Forlán. « Il a voulu avoir des meilleurs abdominaux que lui et il les a eus » , raconte Francisco Filho son chaperon à MU. Ce qui peut expliquer son goût pour le combi slip-torse nu.

Nereida Gallardo (ex fâchée) :Diana Chaves, Nuria Bermúdez, Merche Romero ou Luciana Abreu (liste non exhaustive), Ronaldo est un homme au parcours sentimental agité. Conquête de l’été 2011, Nereida Gallardo dresse un portrait à charge de son ex. « Ronaldo est égocentrique, il se prend pour Dieu sur Terre. Là, ce n’est plus un melon qu’il a, mais une pastèque. » Je préfère qu’on reste amis.

Paris Hilton (pause hôtel) : Vanté comme un bourreau de travail, Cristiano « profite à fond du peu de vacances » dont il bénéficie. Lors d’une virée dans un club de Los Angeles, il rencontre Paris Hilton en juin 2011. « Je suis un jeune homme, et Paris est une jeune fille, parler dans un night-club est tout ce qu’il y a de plus normal pour des gens de notre âge. » L’idylle restera sans lendemain, Ronaldo n’ayant pas envie de se lancer dans un amour à distance. Pas un homme de relation épistolaire.

Hugo (de la came au musée) : Si CR7 a échappé aux vices des quartiers de Santo Antonio, ça n’a pas été le cas de son frère. Accro à la drogue et l’alcool, Hugo a été interné à plusieurs reprises dans des centres de désintox jusqu’à se débarrasser de ses démons grâce au porte-monnaie du petit frère à qui il rembourse aujourd’hui sa dette en tenant son musée à Funchal. João Jardim (King of Madère) : Président tout puissant de la région automne de Madère depuis 1978, Jardim ne manque jamais une occasion de s’afficher avec le gamin du quartier de Santo Antonio. De quoi faciliter les choses quand le joueur souhaite investir dans l’hôtellerie de luxe sur des terrains pas forcément constructibles. On ne refuse rien à l’enfant du pays. Kleberson (faux jumeau) : C’est l’autre type sur la photo. Le 13 août 2003, Alex Ferguson prend par les épaules ses deux nouvelles trouvailles. À sa gauche, un Portugais arrivé en provenance du Sporting avec des sortes de spaghettis dans les cheveux. De l’autre côté, un Brésilien champion du monde un an plus tôt et appelé à devenir le nouveau taulier du milieu de terrain. Près de 12 ans plus tard, le type à droite sur la photo termine sa carrière à Indianapolis en 2e division de la MLS. Le destin, man.
Jorge Mendes (agent provocateur) : Ils dînent, jouent au tennis et partent en vacances ensemble. Cristiano et Jorge, c’est aussi une histoire d’amitié. « Jorge fait partie de ma famille, il est comme un grand frère, un père, et c’est le parrain de mon fils. Je n’ai pas peur de dire que je serais prêt à lui confier tout ce que j’ai. J’ai une confiance absolue en lui. » Une confiance estimée à 40 millions d’euros en 2014 entre salaires et revenus annexes. On se fait un tennis, Jorge ? Lionel Messi (le rival) : Les murs de la demeure de CR7 se divisent en deux catégories : ceux qui ont des miroirs, et ceux sur lesquels des posters de Lionel Messi sont accrochés. L’Argentin est à la fois le cauchemar du Portugais et celui qui l’a élevé au niveau qu’on connaît aujourd’hui. Et si Lionel était la personne la plus importante aux yeux de Cristiano ?
René Meulensteen (Hollandais savant) : Quand il arrive à Manchester, Ronaldo n’est qu’une friandise pour les yeux. Il en repartira comme une machine à marquer. Un homme contrinue à la fabriquer : René Meulensteen , adjoint néerlandais d’Alex Ferguson. « Cristiano, je pense que tu peux en mettre plus de 40. Cette semaine à l’entraînement, on va travailler ta finition. Fini le spectacle, il est temps pour toi de mettre aussi de vilains buts. » Sa « jardélisation » pouvait commencer. José Mourinho (total ego) : Même nationalité, même agent, même sang bouillant. Lorsqu’ils se sont côtoyés au Real Madrid, les deux hommes ont appris à mieux se détester. Quand Cristiano se plaignait du manque d’ambition tactique du Mourinho, ce dernier le traitait de gamin mal élevé et de menteur. Les deux boss du foot portugais ne pouvaient pas se blairer au point de ne dialoguer que par l’intermédiaire de l’adjoint Rui Faria. Autant dire que la signature du Mou à Chelsea aura été une bonne nouvelle pour tout le monde.
Rafael Nadal (l’alter-ego) : Des gros muscles, de l’entraînement, ami de la sueur, rival de l’esthète et supporter du Real Madrid. Je suis, je suis, je suis ? Rafael Nadal et Cristiano Ronaldo. Si le corps du Portugais encaisse mieux le temps qui passe, il ressemble en tous points au nonuple vainqueur de Roland-Garros. Ce n’est pas pour rien que ces deux-là s’apprécient. Aurélio Pereira (le recruteur) : Le Sporting lui doit beaucoup de joueurs, et Cristiano n’y échappe pas. C’est lui qui se rend à Funchal pour négocier le transfert du petit génie du Nacional et convaincre sa famille de le laisser partir pour Lisbonne malgré la distance. Une séparation qui aura fait souffrir CR, au point qu’Aurélio admette sans mal que n’importe quel enfant de 12 ans aurait « raccroché les crampons à sa place » . Florentino Pérez (merci patron) : Automne 2012, Cristiano est triste et le dit haut et fort. Il claque toujours des triplés sur commande, mais le cœur n’y est plus. On ne l’aime pas assez, pas comme il souhaiterait au Real. Alors Cristiano flirte ouvertement à la table du Barça, allume le PSG par l’intermédiaire de Mendes. Tout ça pour attirer l’attention de son président. Puis le roi du BTP finit par craquer et lui dire combien (17 millions d’euros par an) il l’aime. « J’ai toujours voulu faire de Cristiano le joueur le mieux payé du monde » , justifie ce grand pudique. Ricardo Quaresma (destins croisés) : Il aurait pu être le premier Cristiano Ronaldo. Il aurait même dû être meilleur. Mais Ricardo Quaresma est la preuve que le football se joue plus dans la tête qu’avec les pieds. Si l’inverse était vrai, Quaresma aurait été trois fois Ballon d’or et Ronaldo un simple bon joueur. Peut-être est-ce le cas dans un épisode de Sliders.
Carlos Queiroz (au revoir professeur) : Au début, Carlos Queiroz et Cristiano Ronaldo s’appréciaient. Puis il y a eu la Coupe du monde 2010, et un certain Espagne-Portugal lors duquel la Seleção n’a fait que défendre. Quand les journalistes demandent à Cristiano Ronaldo des explications, celui-ci répond sèchement : « Demandez à Carlos Queiroz » . Le professeur se vengera en votant pour Messi à l’élection du Ballon d’or. Nelson Reboldo (copain de billard) : Propriétaire d’un bar à côté de l’ancienne maison des Aveiro, Nelson est l’un des meilleurs amis de Ronaldo. De passage par Funchal, Cristiano s’arrête toujours dans l’établissement tenu par Nelson pour une soirée billard. Irina était parfois de la partie. « Tu te rends comptes, Irina Shayk dans mon bar. Bon sang, quel canon ! « Hello, can I have an ice cream ? » « Of course you can ». » Putain de saudade.

RedOne ( « tu connais ma sœur ? » ) : Chez les Aveiro, on demande la sœur. Surfant sur la notoriété de son cadet, Katia tente une carrière dans la chanson. Fan revendiqué, Cristiano a sorti le chéquier pour offrir à sa grande sœur la possibilité d’enregistrer son dernier album avec Redone, producteur de Lady Gaga. Quincy Jones ne devait pas être libre.

Luiz Felipe Scolari (papa jogging) : Scolari est l’homme du 7-1 pour beaucoup de Brésiliens et d’Allemands, mais c’est aussi un second père pour CR7. Un substitut qui a offert son épaule pour recevoir les larmes du jeune Portugais qui venait de perdre son paternel. Fernao Sousa (le parrain) : Capitaine d’Andorinha à l’époque où Cristiano venait de naître, Fernao Sousa respirait le football à pleins poumons. À deux heures du baptême de son futur filleul, Andorinha avait un match à un peu plus d’une heure de route de Funchal. En bon capitaine et exécrable parrain, il y est allé. « On est arrivés bien en retard. Heureusement, le prêtre était aussi supporter d’Andorinha, donc il ne nous en a pas trop voulu. » Dwayne The Rock Johnson (l’amant) : Cristiano Ronaldo aurait plaqué la belle Irina Shayk à cause de sa mère, mais aussi en raison d’un supposé flirt avec Dwayne the Rock Johnson. L’histoire ne précise en revanche pas avec qui le Rock flirtait. Sacré Cristiano.
Tonito (première passe) : Il paraît qu’on n’oublie jamais sa première fois. Celle du pas encore CR7 remonte au 29 septembre 2002 contre Moreirense avec le Sporting. Mais Ronaldo pense-t-il encore à celui qui a été à l’origine de ce déniaisement. « C’est moi qui lui donne la passe décisive sur son tout premier but » , revendique Tonito, milieu espagnol qui a terminé sa carrière à Chypre en 2009. « Bon, il lui restait encore trois joueurs à dribler derrière. » C’est l’intention qui compte. Tony Vairelles(club échangiste) : Tony Vairelles > Cristiano Ronaldo + un autre joueur. En tout cas d’après Jean-Michel Aulas, à qui on peut difficilement donner tort. En effet, qui pouvait croire qu’un jeune Portugais de 17 ans deviendrait meilleur que le légendaire Tonygoal en aussi peu de temps ? Ruud van Nistelrooy (au nom du père) : S’il y avait bien un type à qui Ronaldo ne plaisait pas dans le vestiaire de Manchester, c’était bien lui. Le buteur hollandais reprochait constamment à CR de ne pas lâcher le ballon suffisamment tôt. Un jour, il a pété un plomb et envoyé un « go talk to your dad » au Portugais. Ferguson n’a pas aimé et le Hollandais s’est barré quelques mois plus tard. Cristiano Ronaldo (meilleur ami) : Cristiano n’a jamais caché la haute estime qu’il avait de lui-même. Un jour, il a même lâché un aveu qui fascinerait n’importe quel psychanalyste. « J’ai toujours préféré dormir seul. » Mais qui est véritablement cet homme qui dort toutes les nuits avec son meilleur ami ?
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