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Cristiano Ronaldo contre les textiles
Ce mercredi soir, le match retour de la Supercoupe d'Espagne se disputera sans le meilleur joueur du monde. La faute, en partie, à un règlement qui interdit aux hommes épris de liberté de s'exprimer en retirant leur maillot.
À l’occasion du premier Clásico officiel de la saison (laissons l’International Champions Cup à sa place), avant de prendre un second carton jaune pour simulation, Cristiano Ronaldo démarrait son show de rentrée en se faisant avertir une première fois, en fêtant sa superbe égalisation. La faute à une célébration tous muscles dehors, avec option maillot au sol et regard possédé. Si les tristes sires ont interprété cette manifestation de joie comme une nouvelle démonstration d’égocentrisme de la part du Portugais, il n’en est évidemment rien.
Si Cristiano Ronaldo tombe si souvent le haut, cela n’a rien à voir avec un souci d’exhibitionnisme. N’en déplaise à ses détracteurs, c’est bien d’une pulsion incontrôlable dont il s’agit. Une pulsion qui habite les hommes épris de liberté, pour lesquels recouvrir son corps d’un quelconque textile est une contrainte quotidienne. Si en plus le tissu en question prend la forme d’une prison d’un turquoise douteux, sa présence devient carrément insupportable.
Un art de vivre
Enfant, déjà, Cristiano Ronaldo Dos Santos Aveiro ne se posait pas de questions dans les rues de Funchal, lorsqu’il s’agissait de choisir son équipe parmi celle avec T-shirt, ou celle sans. Et il ne possédait pas encore ses abdominaux durs comme des clous de cercueil. Preuve que son apparence physique n’a rien à voir dans cette affaire, comme l’explique très clairement Gaby, responsable du Domaine de la Sablière, un camp de naturisme situé à Barjac, dans le Gard.
« Lorsqu’on arrive au camp et qu’on enlève nos vêtements pour la première fois, on ressent un bien-être. On n’est pas là pour s’observer, voir s’il vous manque un sein ou si vous êtes handicapé. Tout le monde est égal. » Un témoignage précieux, qui semble indiquer que CR7 n’est, heureusement pour lui, pas enduophobe (du nom de la condition qui touche les gens victimes de phobie des vêtements), mais plus simplement naturiste. Une passion parfaitement saine, même noble, qui n’est rien d’autre qu’un « art de vivre, une manière de laisser son statut social, en même temps que ses vêtements, au vestiaire. C’est une philosophie » , insiste Gaby.
Critérium de marche, pétanque et paréo
Mais alors, pourquoi un tel acharnement des arbitres envers cette pratique, qui au départ, « a été créée pour soigner les gens. Mettre son corps au soleil permet de soigner les poumons, par exemple » , comme l’explique notre spécialiste, qui s’étonne qu’un tel geste soit puni d’un carton jaune ? « Je comprends les joueurs qui enlèvent leur maillot après avoir marqué. S’ils le quittent, c’est qu’il en ont besoin !, enrage Gaby en prenant connaissance du règlement de la FIFA. C’est une sensation de liberté que vous ne trouvez pas ailleurs. C’est incompréhensible que ce soit puni par l’arbitre. Cela ne correspond à rien. Qu’est-ce que ça change, que vous ayez un T-shirt ou pas ? Si le joueur fait ça, c’est pour exprimer sa liberté, pour signifier au monde qu’il n’a pas besoin de son maillot. »
Cette liberté, à laquelle le quadruple Ballon d’or n’a pas droit sur les pelouses estampillées FIFA, la responsable du camping aimerait bien lui offrir. Mais malheureusement, si le #7 du Real est évidemment convié au Domaine de la Sablière quand il le souhaite, l’endroit ne possède pas de terrain de football. La faute à une pente trop importante, le lieu étant situé au bord des gorges de la Cèze. En revanche, il pourra prendre part, en tenue d’Adam, à de nombreuses activités, comme le célèbre critérium de marche, créé il y a trente-neuf ans, ou à des parties de volley-ball, de pétanque ou de tennis. « Le seul endroit où l’on exige que les gens s’habillent, c’est sur la piste de danse, avertit tout de même Gaby. Par sécurité, par rapport aux enfants. Vous mettez un paréo, et tout le monde est content. » Cela tombe bien, le Real Madrid en propose à 27,50 euros, sur sa boutique en ligne. Et là, personne n’embêtera Cristiano Ronaldo.
Par Mathias Edwards, en paréo