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Crise Iran-USA : et si le Mondial au Qatar était annulé ?

Par Nicolas Kssis-Martov
Crise Iran-USA : et si le Mondial au Qatar était annulé ?

La montée des tensions entre les USA et l'Iran, à la suite de l'assassinat par drone du général Qassem Soleimani, sur décision directe de Donald Trump, risque d'avoir des conséquences inattendues, au-delà de la flambée du prix du pétrole. Notamment dans le football, où la Coupe du monde qui doit se tenir au Qatar en 2022 peut rapidement devenir la première grosse victime collatérale de ce retour de flamme dans le Golfe. Politique de moins en moins fiction...

Le foot n’est jamais épargné. Un bon exemple immédiat : l’équipe américaine qui se trouve actuellement au Qatar a préféré annuler son entraînement par mesure de sécurité, et le stage de vingt jours, dans cette nouvelle destination à la mode chez nos amis à crampons, devait débuter ce dimanche. La Fédération US a remis à plus tard la visite « en raison de l’évolution de la situation dans la région » . On les comprend fort bien quand défilent les images de la foule qui accompagne à Bagdad la dépouille de Qassem Soleimani.

Le Qatar, un but contre son camp ?

L’Émirat ne se situe en effet pas très loin, géographiquement et politiquement, et est pour tout dire presque au cœur de ce qui est en train de se passer. De fait, depuis 2017, le Qatar subit une guerre froide et le blocus de son puissant voisin saoudien qui lui reproche, entre autres griefs plus ou moins hypocrites (soutien au terrorisme, etc.), une proximité ou une indulgence coupable envers la République islamique d’Iran, principal rival aussi bien régional (depuis la disparition de facto de l’État irakien) que religieux (sunnite contre chiite) des Wahhabites. Or, sur cet immense échiquier, posé sur de gigantesques ressources pétrolières et de gaz naturel, le sport s’avère concrètement un des pions les plus importants et décisifs à utiliser. Ce qui nous ramène inévitablement vers les stades climatisés de Doha.

Le Qatar a tout fait, et même davantage à en croire le Parquet national financier qui a ouvert une enquête à ce propos, pour obtenir cette Coupe du monde. Cette victoire, chèrement payée, et cette reconnaissance sur la scène sportive étaient censées illustrer sa force et son rôle aussi bien au sein de l’espace arabo-musulman qu’à la face de la communauté internationale. Le Qatar n’était plus donc seulement une incongruité étatique validée par les pétro-dollars, il participait à la bataille du soft power en tutoyant la Russie ou l’Oncle Sam. L’escalade à laquelle procède Donald Trump vis-à-vis du régime iranien vient tout chambouler dans ce charmant conte de fée. Bien davantage que d’éventuels boycotts (que la FIFA, contrairement au CIO, a toujours su étouffer) au nom du droit des travailleurs et de leurs cimetières, c’est bel et bien l’instabilité militaire qui peut tout remettre en cause. Et faire vivre à la FIFA une situation, un cauchemar, qu’elle n’a jamais connu auparavant tout au long de sa longue histoire.

Mourir pour du foot ?

Certes, les Coupes du monde n’ont pu se tenir durant la Seconde Guerre mondiale et juste après. Toutefois, la grande maison installée bien au calme en Suisse a toujours su se tenir loin des zones de potentielles tensions ou de réels conflits armés. Les dictatures ne l’ont jamais empêchée de dormir (de l’Italie de Mussolini à l’Argentine de Videla) ni n’ont privé un pays hôte de l’organisation. Aucun bruit de chars ni de bombardiers à réaction n’est jamais venu troubler les hymnes à l’ouverture des matchs. Or pour le coup, l’instabilité qui se dessine autour de Téhéran rend non seulement la compétition – pour rester poli – hypothétique, mais accumule également de nombreux nuages sur ce qui aujourd’hui fonde sa raison d’être : les retombées économiques (droits télé, spectateurs et visiteurs effrayés par les attentats ou les tirs de roquettes, peu importe d’où ils partent, etc.).

À cela s’ajoutent de potentielles absences. Outre les Russes pour l’instant suspendus dans le sillage des affaires de dopage, Saoudiens, Américains, Iraniens, avec un possible effet domino auprès des Européens qui se découvriraient alors une conscience morale dans le foot, pourraient manquer à l’appel. Et même en cas de trêve en l’honneur du dieu football, comment se déroulerait dans ce cas un possible Iran-USA ? Peu de chance aujourd’hui que la photo et le symbole se révèlent aussi beaux qu’en 1998 en France…

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