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Top 10 : ces causeries qui foutent la honte

Par Enzo Leanni
8 minutes

Cris s’est distingué de la pire des manières en se lançant dans une causerie aux relents misogynes dans le vestiaire de Châteauroux. Que les coachs s’inspirent de cet exemple pour arrêter les discours basés sur le virilisme et que les CM cessent enfin de publier chaque prise de parole de leur entraîneur. Voilà ce qu’il faut éviter pour ne pas se rater.

Top 10 : ces causeries qui foutent la honte

→ La bavure du policier

Dernier de National avec Châteauroux, Cris doit se creuser la tête afin de trouver les meilleurs stratagèmes au moment de motiver ses joueurs. L’ancien défenseur central de l’OL est un adepte de l’aboiement, mais il a choisi une autre façon d’exciter son groupe avant un match décisif sur la pelouse de QRM : enchaîner les métaphores sexuelles et surtout douteuses. « Quand vous allez en boîte pour retrouver une fille, tu regardes la fille, tu as envie de la niquer. C’est ça aujourd’hui. On doit regarder en face pour les niquer. Entre nous, on doit les niquer aujourd’hui », a-t-il théorisé, premier degré façon The Office, dans le vestiaire. Pas très 2025 ? Pas grave, il fonce tête la première en montrant son avant-bras contracté : « La bite, elle doit être comme ça. Je vous le dis, la bite, elle doit être comme ça. » Pari réussi, la Berrichonne s’impose en Normandie, mais la publication de la causerie lunaire sur les réseaux sociaux du club fait, depuis mardi, scandale. On n’aimerait ni être le community manager croisant les doigts pour garder son travail ni un joueur qui doit se forcer pour ne pas rire, et encore moins une femme croisant Cris en boîte de nuit.


→ Only gode can judge Ilzer

Vous aimez les références sexuelles de mauvais goût ? Après Cris, voici Christian Ilzer, entraîneur du TSG Hoffenheim. En décembre dernier, pour son premier match à la tête du club qu’il doit maintenir en Bundesliga, l’Autrichien se serait présenté dans le vestiaire vêtu d’un tablier et coiffé d’une toque à quelques minutes du coup d’envoi face à Fribourg. Surtout, selon SportBild, il aurait tenu un godemichet à bout de bras en lançant à ses nouveaux joueurs qu’ils devaient « être aussi durs que ça ». Si Hoffenheim est sorti de la zone rouge, c’est peut-être grâce aux discours de ce coach puisqu’il se serait aussi distingué en sortant des piments pendant une causerie en réclamant « plus de piquant ». Hoffe Ones ?

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→ Les packs FIFA de la Base FC

Il n’y a pas que le foot à onze qui mérite ses coachs gênants, il y a aussi le futsal. Dans l’Isère, la Base FC est mise en avant sur les réseaux sociaux par son entraîneur, Younes, et ça donne quelques pépites. Pendant les causeries, il use de quelques phrases clichés qui restent collées au corps de chaque manager de n’importe quel domaine : « Je vous donne les clés du camion. Qu’est-ce que vous allez en faire aujourd’hui ? Est-ce que vous allez le démarrer et avancer ou caler et rester à quai ? » Inspirant, mais pas autant que le « pack opening » semblable au jeu vidéo FIFA pour dévoiler sa composition. « Je suis le premier coach à faire ça en causerie d’avant-match », s’est-il félicité, le tout accompagné d’un émoji digne des meilleurs comptes LinkedIn.


→ À la poursuite de l’émotion

« Ne laisse jamais personne te dire que tu n’en es pas capable, pas même moi. Compris ? Si tu as un rêve, tu dois le protéger. Tu verras que les gens incapables d’y arriver feront tout pour te décourager. Si tu veux vraiment quelque chose, t’as qu’à te battre, point barre. » Bla bla bla. Quand Will Smith joue au pauvre avec son fils sur un terrain de basket urbain dans The Pursuit of Happiness, ça donne un film mielleux, qui nourrit le mirage du rêve américain dans lequel on peut perdre sa femme, sa maison et son travail et quand même s’en sortir. Servi sous forme d’histoire vraie et avec cette longue tirade, le film a inspiré les spécialistes du développement personnel et chaque entraîneur de Ligue 1 voulant faire passer quelques émotions à des joueurs qui viennent de déposer leur montre et clés de voiture dans le casier du vestiaire.


→ Maître Renard

Une chemise blanche bien repassée, une coupe de cheveux impeccable et des gouttes de sueur qui font briller sa peau bronzée, vous l’avez reconnu, c’est Hervé Renard. Sur le banc de l’équipe de France féminine, l’ancien sélectionneur de la Zambie, de la Côte d’Ivoire ou encore du Maroc n’a pas changé ses habitudes. Lors du Mondial 2023, il s’est distingué par une causerie pleine de testostérone avant la rencontre contre le Brésil en vociférant pendant plus d’une minute. « C’est un discours dans lequel le gars passe son temps à hurler, le ton est tellement fort que l’oreille sature et ça rend le discours plus creux qu’il ne l’est déjà », avait fustigé l’ancienne internationale Melissa Plaza. Le discours viriliste avait d’ailleurs fait ses preuves sur le court terme avec une victoire, mais les gueulantes sont obsolètes et les Bleues se sont vautrées aussi bien lors de cette compétition que durant les Jeux olympiques à domicile.


→ L’honneur de Roger Lemerre bafoué

L’entrée en matière est toujours un moment redouté, mais elle doit souvent être réussie pour s’assurer une suite convenable. C’est plus vrai que jamais lors d’une Coupe du monde, ce ne sont pas les Bleus de 2002 qui diront le contraire. À quelques minutes d’affronter le Sénégal avec un peu trop de décontraction, Roger Lemerre tente de mobiliser son groupe en nommant chacun de ses joueurs « Marcel (Desailly), je t’ai donné un maillot, je t’ai donné un numéro, tu dois l’honorer. » La liste est longue et d’autant plus barbante que le sélectionneur n’y met pas vraiment d’entrain. La voix quelque peu enrouée, il récite un discours auquel il ne croit pas lui-même et endort chaque joueur assis sur les chaises face à lui. Papa Bouba Diop et Les Guignols de l’Info ont su en profiter.

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→ Le calvaire de l’équipe B du Luart

À l’image de Roger Lemerre, Emmanuel Jeudon, entraîneur de l’équipe B de Luart-Lombron-Thorigné, dans la Sarthe, fait ses discours avec la mort dans l’âme. Après quatorze défaites en autant de matchs lors de la saison 2023-2024, 68 buts encaissés, et -2 points en raison de forfaits, c’est délicat de motiver les joueurs quand on n’a soi-même pas envie d’être là. Suivi par Le Maine Libre, le coach leur demande de « ne pas être à la ramasse » et de « faire leur meilleur match possible ». Après avoir fait le dos rond face aux très nombreuses offensives de Champagné, l’équipe B du Luart a réussi à glaner un match nul et son premier point de la saison. Le résultat aurait même pu être meilleur avec un penalty envoyé sur la barre. Mais, pour cela, il aurait sûrement fallu un peu plus de peps dans le vestiaire.


→ Quand le fond et la forme ne vont pas

« Parce que c’est nooootre prooooojet !!! » Voici comment Emmanuel Macron est devenu président de la République. En 2022, Valérie Pécresse a rêvé de l’imiter, mais son meeting à Paris est, au contraire, resté dans les annales pour le malaise que sa voix égosillée a provoqué. Que les entraîneurs de district ne s’inspirent pas de la candidate LR à la dernière présidentielle, marquer de longs silences après une phrase choc fait rarement un bon effet. Encore moins quand ils suivent des formules comme « pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au grand remplacement », qu’il vaut mieux éviter dans un vestiaire (et même dans la vie en général).


→ Le Guardiola de Club Pro

Jouer à FIFA avec ses potes est censé être une partie de plaisir, sauf quand l’un de vous prend la chose trop à cœur et se transforme en tyran. L’un des joueurs de l’équipe fictive Seleção e-sport s’est mué en Pep Guardiola à la mi-temps d’un match en invectivant ses coéquipiers : « Je veux juste qu’on observe la stat, 36% de possession parce qu’on recule et qu’on balance devant à la récup. On fait tout le contraire de ce qu’on doit faire. Deux mi-temps : on se réveille, on monte le bloc dès l’engagement. » L’un des moments les plus drôles de cet extrait rapidement devenu viral est évidemment le moment où il se fait couper par quelqu’un qui tousse dans le micro avant de lui asséner : « N’hésite pas à parler aussi… Bon du coup tu m’as coupé. » Moins de quinze secondes après l’engagement, son équipe prend un but sans avoir touché le ballon. La légende dit que personne n’a osé parler depuis.


→ Ne vous foutez pas à poil !

Il faut bien que quelqu’un le dise, et puis neuf ans plus tard, il y a désormais prescription : non, le discours de Pascal Dupraz avant Angers-Toulouse n’est pas si dingue que ça. La performance sportive a fait entrer cette causerie – émouvante, certes – dans la légende de la Ligue 1, mais le Haut-Savoyard cherche un peu trop à imiter Al Pacino dans L’Enfer du dimanche pour qu’on y croie. « Je vais me foutre à poil devant vous », commence-t-il, attirant ainsi directement le regard de Cris. « Moi, je vous aime. Vous comprenez ? Je vous aime. Je vous aime parce que vous êtes des dignes représentants d’un sport, d’une corporation. Ce que vous faites, ce que vous accomplissez, c’est juste gigantesque, enchaîne l’entraîneur, au moins un peu plus poétique que son rival Hervé Renard. C’est maintenant qu’il faut le faire. C’est pas demain. C’était pas hier. C’est maintenant ! » Dans le même style, on préfère les cris de joie de Marc Madiot, plus spontanés, devant l’exploit de Thibaut Pinot. Mais dans les deux cas, les réseaux sociaux ont trop usé jusqu’à la moelle ces phrases qui n’avaient pas forcément vocation à rester dans l’histoire, ne provoquant donc que des parodies ou des pâles copies. Quant aux causeries d’avant-match, messieurs-dames chargés de la communication, merci de les laisser dans le cadre du privé. Tout ce qui se passe dans le vestiaire doit rester dans le vestiaire, au risque de créer beaucoup plus de malaises que de moments épiques.

Tchouaméni : milieu à plat

Par Enzo Leanni

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