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CR7, machine en acier
Expulsée au match aller face à Valence, la machine portugaise va une nouvelle fois avoir à cœur de briller dans sa compétition favorite. Car aujourd’hui, elle affiche une forme exceptionnelle aussi sur le plan comptable après un premier début de saison à la Juve où elle a mis du temps à terminer sa mise à jour. Une durée visiblement suffisante pour la mettre hors course, selon la presse italienne, du podium du Ballon d’or.
Assis sur la pelouse d’un Mestalla chauffé à blanc, Cristiano Ronaldo est plongé dans un cauchemar. Comme si le monde venait de s’effondrer autour de lui, au bout d’à peine vingt-huit minutes de jeu. Il n’y croit pas, et n’a pas envie d’y croire. Des cris, rapidement suivis de pleurs, sortent à un rythme saccadé de sa gorge et provoqueraient presque chez le spectateur un sentiment de culpabilité injustifié pour autant : celui de ne pas pouvoir venir donner un peu d’affection à la star portugaise. Oui, Ronaldo a été victime ce soir-là de l’injustice et du vice de Jeison Murillo, comme n’importe quel autre footballeur avant lui. Sa réaction totalement démesurée face au premier carton rouge de sa carrière en Ligue des champions (en plus de 150 matchs de LDC) est néanmoins loin d’être anodine. À ce moment de la saison, à 33 ans passés, Ronaldo jouait son premier match de Coupe d’Europe avec la Juventus et avait débloqué son compteur trois jours plus tôt avec un doublé face à Sassuolo. Après plusieurs mois d’efforts et de dur labeur qui lui permettent aujourd’hui de rayonner à Turin, comme il l’a fait ailleurs avant.
Mise à jour terminée
Depuis cette expulsion à Valence, Cristiano Ronaldo a remis les pendules à l’heure et fini d’enfiler une Botte qui n’attendait que son pied. Hormis à Old Trafford où il était certainement trop ému pour faire autre chose que distribuer les sourires, la machine CR7 s’est montrée décisive à chaque match auquel elle a pris part. Huit buts et cinq passes décisives en onze matchs toutes compétitions confondues, voilà la vie que Ronaldo a décidé de mener. Dans le lot, on pense évidemment à ses trois passes décisives face au Napoli, à son doublé assassin contre Empoli ou encore à sa volée classieuse lors de la réception de Manchester.
« Cristiano a fait grimper le niveau de compétitivité aux entraînements » , se gargarisait volontiers en conférence de presse un Max Allegri aux anges. Et même si la Vieille Dame n’a pas attendu l’arrivée de CR7 pour se muer en ogre affamé, la cadence infernale quotidienne que s’impose le Portugais aide la Juve à maintenir le cap. En plus d’impressionner ses partenaires, Blaise Matuidi le premier : « C’est le meilleur joueur du monde, et c’est beaucoup de bonheur de jouer avec lui. C’est un monstre de travail. Il arrive le premier et repart le dernier. il bosse, il bosse… Je n’ai jamais vu ça et je comprends mieux pourquoi il a cinq Ballons d’or. » Paroles de champion du monde.
Des records insuffisants pour le Ballon d’or ?
La course au Ballon d’or, Cristiano Ronaldo ne semble pourtant pas avoir reçu de dossard pour y participer cette année. Et ce, malgré une victoire en Ligue des champions au printemps dernier, un excellent début de saison en Serie A et des records qui continuent de tomber. Le dernier en date : ses neuf buts en treize matchs de championnat, une performance à la Juventus que seul Pietro Anastasi avait réalisée lors de la saison 1968-1969. Snobé par la cérémonie The Best et pour le titre de « Meilleur joueur de l’année UEFA » , CR7 serait aussi derrière Modrić, Varane et Mbappé dans le sprint final pour le Ballon d’or. Et donc hors du podium de la récompense ultime selon la presse italienne.
« Cinq Ballons d’or et un affront » , titrait le Corriere dello Sport ces derniers jours, appuyé par Tuttosport qui enfilait déjà sa robe d’avocat pour défendre le quintuple Ballon d’or en expliquant que « le Portugais répondra comme à son habitude, en augmentant encore le rythme à l’entraînement et sur les terrains, pour démontrer à ceux qui l’ont ignoré qu’ils se sont trompés » . Mais si ces prédictions sortent déjà du chapeau, c’est aussi car certaines cases n’ont pas encore été cochées par l’attaquant turinois. Celle de la Coupe du monde, où son Portugal s’est arrêté en huitièmes. Puis celle de sa régularité cette saison en Ligue des champions, où il n’a pour le moment planté qu’un pion. Nul doute que Cristiano va avoir à cœur de s’en charger dès ce mardi soir contre Valence. Et tant pis si cela ne compte pas pour le Ballon d’or.
Par Andrea Chazy