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Coutinho, le retour permanent
Irrégulier en raison de son corps fragile, Philippe Coutinho souffle le chaud et le froid cette saison. Souvent blessé depuis ses débuts, le Brésilien réussit néanmoins toujours à revenir avec brio. De quoi rendre fou Liverpool.
Il appartient à cette catégorie à part, composée de joueurs capables de faire plaisir à n’importe quelle paire d’yeux. De ces joueurs qui donnent toujours envie d’acheter un billet, malgré son prix qui ne fait qu’augmenter. De ces joueurs qui ont considéré que le football était avant tout un jeu où les calculs avaient moins leur place que le spectacle. Mais de ces joueurs, aussi, qui sont contraints de vivre beaucoup trop dans l’ombre quand ils devraient passer l’essentiel de leur temps dans la lumière. Avec un corps et des os pas à la hauteur de leur génie. Et ça, c’est terriblement frustrant. Pour nous, pour lui, pour Liverpool. Pour tout le monde, en fait.
S’il n’est plus à démontrer, le talent de Philippe Coutinho se fait rare sur les terrains de football. La raison ? Ce traître d’organisme, qui éloigne régulièrement le Brésilien des pelouses. Cette saison, ce dernier a été victime de quatre blessures (tendon par deux fois, cheville et cuisse), dont une qui l’a soumis au repos forcé pendant 44 jours (entre le 26 novembre 2016 et le 9 janvier 2017). Depuis ses débuts en Europe, soit l’année 2010, le milieu de terrain a également dû composer avec neuf blessures sérieuses, lui faisant à chaque fois louper de trois à treize rencontres.
Des absences regrettées
Résultats : dans l’esprit des spectateurs, ses prouesses, trop souvent dissimulées à l’Inter ou à l’Espanyol Barcelone, mais fréquentes en Angleterre, sont gâchées par la peur de ne pas les voir la semaine suivante. Ainsi, les fans des Reds restent actuellement sur leur faim alors que leur petit bijou a planté douze fois et réalisé sept passes décisives en 27 titularisations en Premier League. Comme s’ils savaient qu’avec un Coutinho en super forme constante, l’exercice 2016-2017 aurait été bien plus emballant.
Mais c’est aussi ce qui participe au charme du bonhomme. Après une fin d’année 2015-2016 décevante (il n’a pas été décisif une seule fois lors des sept derniers matchs de Liverpool, que ce soit en championnat ou en Ligue Europa) marquée par l’absence de titre, le Sud-Américain revient comme un boulet de canon après la Copa América où son Brésil a été éliminé dès les phases de poules. À tel point qu’il représente peut-être le meilleur joueur du Royaume avant la mi-novembre et son pépin physique à la cheville droite. De retour en janvier dernier, durant une période où son club multiplie les mauvais résultats, Coutinho semble en dedans et bien inférieur au niveau entrevu avant sa blessure. Et alors que les Reds commencent à flipper pour leur qualification en Ligue des champions, revoilà le natif de Rio qui explose tout. Celui qu’on aime et qu’on avait presque oublié. Six goalset deux assistsen huit parties de PL : Philippe réenfile son costume de chef du gouvernement.
Barcelone pour ne plus jamais éteindre la lumière ?
Alors forcément, devant une telle insolence, Liverpool se pose des questions. Surtout que les sollicitations ne manquent pas. Faut-il considérer que Coutinho n’est pas l’homme qu’il faut pour passer un cap (c’est-à-dire remporter des trophées) et le vendre au plus offrant en échange d’un gros paquet de billets (Barcelone proposerait 70 à 90 millions d’euros), ou doit-on au contraire estimer que le magnifique footballeur n’est pas franchement remplaçable et apporte déjà beaucoup trop pour envisager un départ ? Jürgen Klopp a visiblement choisi la seconde option.
« Il n’y a absolument aucun plan pour le vendre, a assuré le technicien allemand face à la presse. Ce que les propriétaires du club disent, c’est qu’il n’y a pas besoin de vendre si nous ne le voulons pas. Nous avons une équipe stable avec une bonne base. » Sauf que selon le journal catalan Sport, pas forcément fiable quand il est question de transferts, le principal intéressé aurait quant à lui déjà choisi de quitter les siens pour l’Espagne. « Cela me rend heureux qu’on parle de moi, n’a-t-il d’ailleurs pas caché sur ESPN Brasil. C’est bien qu’un grand club comme Barcelone s’intéresse à toi. C’est une reconnaissance de ton travail. Le FC Barcelone est l’une des meilleures équipes du monde. » Qui aime les intermittents du spectacle.
Par Florian Cadu