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Coutadeur : « Simone n’est pas là pour nous fliquer »
Pour son retour en France, après un bref exil à Chypre (AEL Limassol), Mathieu Coutadeur (trente ans) va devoir se battre pour aider Laval à rester en Ligue 2. Les Tangos et leur milieu de terrain ont vu débarquer Marco Simone il y a une quinzaine de jours. L’Italien aux costards impeccables a réussi son entrée en scène : un succès en Coupe de France face à Concarneau (2-1), et un autre à Reims en championnat (2-0).
Alors, cette première quinzaine avec Marco Simone, ça donne quoi ?Bien. D’abord, j’ai trouvé que son attitude était classe. Il est arrivé et a rapidement parlé de Denis Zanko, son prédécesseur, et du travail qu’il avait accompli. Il a fait des compliments sur ce qui avait été réalisé auparavant. Puis il a exposé ses idées, ce qu’il voulait mettre en place : un bloc-équipe solide, de la solidarité, bien défendre pour mieux attaquer. Et il a tout de suite demandé à ce qu’il y ait beaucoup d’intensité lors des entraînements. Au début, il a pas mal observé, tout en intervenant régulièrement. En fait, nous n’avons pas eu beaucoup de séances avant le match en Coupe de France à Concarneau (2-1).
Une semaine plus tard, Laval tapait Reims (2-0), pourtant invaincu à domicile en championnat cette saison…Nous avions eu un peu plus de temps pour travailler ensemble. Tout le monde a été surpris par notre victoire à Reims, mais nous, on se préparait pour prendre trois points. L’idée, c’est de s’occuper davantage de nous que de nos adversaires. De jouer. Il va falloir prendre encore beaucoup de points pour nous maintenir, dans un championnat serré. On doit apprendre de nos erreurs du passé pour progresser. À Laval, il y a toujours eu une volonté de pratiquer un jeu offensif. Je pense que c’est avec cette mentalité qu’on s’en sortira.
Simone, au quotidien, cela donne quoi ?Il nous responsabilise. Il nous parle beaucoup. Il est attaché aux règles de vie du groupe, mais il n’est pas là pour nous fliquer. On comprend tout de suite qu’il a évolué dans de grands clubs, très structurés. Il est très professionnel, exigeant.
Tu es revenu en France après une saison à l’AEL Limassol, mais on ne s’attendait pas forcément à te voir débarquer à Laval…Je restais sur une bonne saison à Limassol (37 matchs, 4 buts, 11 passes décisives, ndlr).
J’aurais pu rester à Chypre, puisque j’avais une proposition de l’APOEL Nicosie. Ou aller en Grèce. J’ai eu des contacts assez poussés avec le Legia Varsovie. La Pologne, ça m’intéressait, car j’aurais pu jouer un Coupe d’Europe pour la première fois de ma carrière. Mais il fallait attendre. Et je n’avais pas envie, comme à l’été 2015, de faire une préparation en solo et de devoir partir à la fin du mercato. Je souhaitais, c’est vrai, rejouer en Ligue 1. Revenir en France était une priorité sportive, mais également familiale, car je suis marié et j’ai deux enfants. Laval m’a contacté, et après une conversation avec Denis Zanko, j’ai accepté. Laval, c’est à côté de chez moi, puisque je suis né au Mans. Et contractuellement, j’ai signé deux ans, à des conditions très satisfaisantes.
Puisque tu évoques Le Mans… Le club est aujourd’hui en CFA 2, loin, très loin des objectifs européens annoncés il y a quelques années…Oui… Je n’ai pas tous les éléments pour expliquer les raisons profondes de cette chute, mais ce qui est évident, c’est que le club a voulu grandir trop vite. La construction du nouveau stade était sans doute prématurée. On aurait pu rester un peu plus longtemps à Léon-Bollée, le rénover. Sportivement, financièrement, le club n’était pas aussi solide qu’on le croyait. Tous les ans, il vendait ses meilleurs joueurs et parvenait à recruter malin. Mais cela finit par avoir ses limites. C’est dommage… Il faudrait vraiment que Le Mans monte rapidement en CFA, puis en National, afin de se rapprocher du niveau professionnel. J’y reviendrai peut-être un jour, pour aider un club qui m’a beaucoup donné. Pas maintenant, car j’ai encore beaucoup d’ambition. Après les blessures de ces dernières années, je ne pense qu’à une chose, jouer…
Tu es presque un joueur neuf, finalement…
On peut voir les choses ainsi… Ce qui m’a bousillé, c’est le synthétique de Lorient. Cette surface ne me convenait pas. Les blessures aux adducteurs, au tendon fibulaire, cela m’a pourri la vie pendant des années. À Chypre, je n’ai pas eu de blessures de ce genre. Aujourd’hui, je suis en super forme. Physiquement, je crois même que je suis encore mieux que lors de mes plus belles années au Mans ! Je suis bien dans ma tête. Je ne suis pas usé. Je ne veux pas faire de plan de carrière, et ce qui m’importe, c’est Laval. Mais j’aimerais rejouer en Ligue 1…
Propos recueillis par Alexis Billebault