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Courtois-Solari-Morata, les retrouvailles
Ce samedi après-midi, trois hommes vont retrouver leur ex à l'occasion du derby madrilène. Côté Atlético, Álvaro Morata s'apprête à revoir une Maison-Blanche où il n'a jamais véritablement eu sa chance, tandis qu'au Real, Thibaut Courtois et Santiago Solari tenteront de faire tomber des Colchoneros avec qui ils ont vécu de belles aventures par le passé.
Chaque match connaît son lot de retrouvailles. Il demeure en effet assez rare que sur deux effectifs donnés se rencontrant, aucun joueur ne soit passé d’une manière ou d’une autre par l’autre camp. Mais lors d’un Atlético de Madrid-Real Madrid, c’est quelque peu différent. Parce que les deux rivaux, pléonasme, se détestent, et parce que ceux qui ont fréquenté les deux clubs de l’intérieur ne sont pas si nombreux que ça. Voilà pourquoi le derby le plus médiatique de la capitale espagnole comptant pour la 23e journée de Liga et disputé ce samedi sera particulier pour trois hommes.
Leur nom ? Álvaro Morata, Thibaut Courtois et Santiago Solari. Leur fonction et employeur respectif ? Attaquant de l’Atlético, gardien de but du Real, entraîneur du Real. Leur point commun ? Avoir porté les deux maillots qui se feront face ce week-end au Wanda Metropolitano. Deux lignes dans leur carrière de footballeur qui ne sont pas toujours faciles à porter.
Morata, dernier de la liste
Morata, d’abord. Seul Madrilène de naissance parmi le trio, l’avant-centre est le cas le plus récent à avoir choisi de « trahir » une des deux entités de sa ville. Ancien ramasseur de balle de l’Atlético chez qui il a fait ses premiers pas dans le foot avant d’intégrer le centre de formation puis l’équipe première du Real – pour qui il n’a disputé qu’une seule saison pleine, en 2016-2017 –, l’Espagnol vient d’être prêté par Chelsea aux Matelassiers. Dans son nouvel environnement, l’opinion est pour le moment divisée, les supporters ne sachant pas vraiment s’ils doivent accepter un ex-pensionnaire de l’ennemi aussi facilement. Le voir ouvrir son compteur but les aiderait sûrement à faire leur choix, surtout devant des Merengues qui le détestent et dont les cages sont défendues par un certain… Courtois.
Les deux bonhommes se connaissent bien. Il y a encore quelques mois, ils défendaient d’ailleurs le même blason londonien. Sous la tunique bleue, Álvaro et Thibaut ont composé les deux extrémités de la team (quand ils n’étaient pas sur le banc ou blessés) durant une saison, le temps de remporter ensemble une Coupe d’Angleterre. Mais ils se connaissent également très bien en tant qu’adversaires : le dernier rempart s’est mis sur le chemin du buteur à quatre reprises (en 2013 et 2014). Et si le premier, qui gardait alors la maison des Colchoneros, n’a jamais encaissé de pion de la part du second, qui évoluait quant à lui au Real, il ne l’a battu qu’à une seule reprise (pour trois défaites).
Courtois-Solari, chemins pas si similaires
Courtois se doit donc de rééquilibrer ce bilan personnel. Pour que son Real dépasse l’Atlético (qui constitue actuellement le dauphin de Barcelone au classement avec deux points d’avance), mais aussi pour prouver que sa décision de « tromper » les Matelassiers (avec qui il a connu énormément de succès) pour les Galactiques avait du sens sportivement parlant. Sans victoire ni gloire ni trophée, le Belge ne rentrera pas dans les cœurs des fans de la Maison-Blanche, organe vital cassé chez ceux des Colchoneros quand ces derniers pensent au portier qui ne leur inspire plus que de la haine.
Et Solari, alors ? Lorsqu’il était encore milieu de terrain, et bien avant de jouer sous les ordres de Diego Simeone à San Lorenzo, le gaucher a couru ses premières minutes européennes au sein de l’Atlético, où son style argentin séduit. Un année et demie après sa signature, en 1999, le Real rachète pourtant sa clause libératoire pour quelques millions et démarre l’histoire d’amour avec l’actuel successeur de Julen Lopetegui, remportant deux championnats et une Ligue des champions en sa compagnie. De quoi choisir son camp, comme il l’assume face à la presse : « J’étais très jeune quand je suis arrivé à l’Atlético, puis j’ai passé cinq ans magnifiques au Real Madrid. J’ai un grand respect et une grande tendresse pour l’Atlético, mais je ne peux pas nier que je suis madridiste. Ils m’ont tout donné, et c’est ici que j’ai vécu les meilleurs années de ma carrière. » De quoi proposer des retrouvailles cordiales… et potentiellement sanglantes.
Par Florian Cadu