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Course de Draxler
À bientôt 20 ans, Draxler porte un club sur ses épaules et, avec, les espoirs de tout un peuple bleu et blanc en mal de sensations fortes depuis son parcours en Ligue des champions 2011 et surtout le titre manqué pour quelques minutes en 2007. Histoire d’un joueur qui ne pouvait pas partir cet hiver.
Cet hiver, Julian Draxler est devenu un des sujets préférés des journaux anglais. Le nom du jeune milieu offensif allemand a alimenté la rubrique mercato et écoulé quelques tirages supplémentaires. Pourtant, côté allemand, le transfert n’a pas été pris plus que ça au sérieux. Draxler est trop important dans l’effectif de Schalke, trop prometteur en Nationalmannschaft – avec toutes les chances de s’envoler au Brésil et d’y tenir un rôle de joker de luxe, au pire, malgré Götze, Schürrle, Müller, Özil… – pour partir maintenant.
Le visage de Schalke
Quand Draxler commence à frapper dans le onze titulaire de Schalke, un autre s’approche de la fin de sa carrière : Raùl, idole de la Maison Blanche, vient de rejoindre Gelsenkirchen. La situation est idéale. Draxler apprend plus vite que prévu à ses côtés. Les deux joueurs échangent sur le terrain et gardent contact après le choix de l’Espagnol de filer au Qatar. « Quand il est parti, je lui ai demandé s’il pouvait me donner son numéro et son mail. Il m’a tellement soutenu à Schalke qu’il m’était important de garder l’opinion d’un joueur de classe mondiale » , explique Draxler à 11Freunde.
Avec Raùl, le petit prodige avait déjà pris du temps de jeu. Sans Raúl, son aisance technique, sa frappe de balle et ses accélérations permettent à Schalke 04 de grappiller de nombreux points et d’obtenir la Ligue des champions. Mieux, sa panoplie s’étoffe avec dix buts au total. À 19 ans à peine tassés, il renverse quelques cœurs de l’Arena Auf Schalke, qui se retrouve dans l’élégant poupon. La direction du club comprend que son joyau peut devenir un symbole très fort. « Le visage de Schalke » , comme le qualifie le boss du club Clemens Tönnies. D’ailleurs, le joueur apprécie la situation : « Si le club est heureux que je continue de jouer sous ses couleurs, je m’en réjouis aussi. »
Le Real, Barcelone ou Arsenal
Toutefois, Draxler ne cache pas ses ambitions. Même pas cent matchs de Bundesliga que se pose la question d’un départ. L’été dernier, Schalke y répond avec un nouveau contrat jusqu’en 2018 – et une clause libératoire à plus de 45 millions d’euros. Quand la question est posée à Draxler directement par Ksta, il estime possible un départ, mais uniquement pour un « grand club européen » , soit « le Bayern, le Real, le FC Barcelona, Manchester United, Chelsea ou Arsenal. » Tonton Arsène veille bien et enregistre l’info. Le joueur est placé dans la mire, sondé, prospecté. Début 2014, le timing est bon pour Arsenal. C’est maintenant ou jamais.
Mais pour Draxler comme pour Schalke, cela tombe mal. Le transfert capote. Dans quelques semaines, son club a un huitième de Ligue des champions, et pas n’importe lequel. Les siens se déplacent à Madrid. L’occasion est trop belle pour Draxler de rendre hommage à son idole Raùl sur le terrain même où il faisait ses premières gammes. Cette fois-ci, c’est à son tour de faire de Bernabeù son jardin. Avant de profiter de la Coupe du monde pour augmenter sa valeur de quelques millions d’euros. Puis partir, peut-être, l’été prochain. Soyez sûr que « Dragster » va continuer d’avancer, tout droit, au plus vite.
Par Côme Tessier