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  • Les restes du monde – Belgique – Bilan de mi-saison

Course de côte en Belgique

Par Régis Delanoë et Martin Grimberghs
8 minutes
Course de côte en Belgique

En trêve depuis fin décembre, le championnat belge reprend ce samedi avec encore 9 journées à disputer avant la fin de la saison régulière. L'occasion est belle pour un premier bilan, avec le Standard dans le rôle de l'équipe à battre, Anderlecht et le FC Bruges en chasseurs et quelques belles bagarres à tous les niveaux.

L’échappée au long cours : Standard de Liège

L’intersaison avait été pour le moins agitée du côté du Standard, avec la fronde menée par les supporters contre le président Roland Duchâtelet, accusé d’avoir piqué dans la caisse et d’avoir fait partir l’entraîneur en place au printemps, le Roumain Mircea Rednic, malgré son bon bilan. Il y avait en plus de quoi être dubitatif concernant son remplaçant, l’inexpérimenté Israélien Guy Luzon, chahuté par quelques fans dès sa conférence de presse d’intronisation. Malgré ce contexte délicat, le nouvel arrivant a tout de suite pris la mesure de l’équipe dont il avait la charge. Heureusement pour lui, il a eu la chance de bénéficier d’un effectif de très bonne qualité et les victoires se sont enchaînées dès le début du championnat : 9 de suite lors des 9 premières journées de championnat. En tête depuis la 3e journée, les Rouches ont ensuite eu un gros coup de mou en octobre, mais leur avance était telle qu’ils ont pu garder la tête même en ces instants difficiles, avec la meilleure doublette d’attaque du pays, composée de Michy Batshuayi (14 buts) et d’Imoh Ezekiel (8 buts). Points noirs : un fonds de jeu pas toujours à la hauteur et un parcours catastrophique en Ligue Europa. Reste que sur le papier et avec des joueurs du calibre des deux cités au-dessus, de Mpoku, Mujangi Bia, van Damme, Kanu, Opare ou Vainqueur, le Standard a les moyens de viser un 11e titre en fin de saison, même si la configuration actuelle du championnat avec le système des play-offs risque de les désavantager.

Les poursuivants : Anderlecht et Bruges

Le charme de la Belgique, c’est qu’on peut faire une première partie de saison en dents de scie, licencier son entraîneur, proposer un niveau de jeu bas de gamme et être encore en course pour les lauriers nationaux. C’est la vérité d’un championnat où il est parfois préférable de rester en embuscade jusqu’au printemps et le début des play-offs plutôt que d’attirer naïvement la lumière des projecteurs. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est que les Bruxellois comme les hommes de Michel Preud’homme n’ont pas pris leur rôle à la légère.
Sur un tempo de sénateur, Anderlecht a pourtant séduit en début de saison avant de petit à petit perdre confiance. La faute à une équipe trop jeune, à la blessure de Mati Suárez, aux raclées ramassées en Ligue des champions, mais aussi à un milieu de terrain tout sauf sexy. Pas facile de faire rêver avec un longiligne Américain à poils longs (Klestjan), un vice-champion du monde hollandais empâté et sur la fin (De Zeeuw) et un Serbe combatif, mais pas très attractif (Milivojević). Heureusement, les Bruxellois bénéficient à nouveau d’un serial killer patenté devant en la personne de Mitrović et d’un nouveau génie séduisant, mais toujours puceau, Youri Thielemans, pas encore 16 ans et demi, mais déjà éblouissant.

Plus au Nord au FC Bruges, une conclusion s’impose : quand on n’a que l’amour du maillot, cela ne suffit pas. Terne et sans éclat, le jeu moribond déjà présent sous Garrido n’a pas vraiment évolué sous Michel Preud’homme. Moins folichons, plus réalistes, les Blauw en Zwart ont cependant appris à gagner sous la direction de colonel Michel. Une bonne chose, car avec un peu de travail, ce Bruges-là pourrait bien aspirer au Graal. Sevrés de titres depuis 2007 et une maigre Coupe de Belgique, les hommes de la Venise du Nord ont cette année la chance de pouvoir compter sur un Maxime Lestienne arrivé à maturité et un Tom de Sutter à la confiance retrouvée. Le tout, combiné à l’expérience de Timmy Simmons et aux talents des jeunes mais séduisants Mathew Ryan, Björn Engels et Thomas Meunier, pourrait faire du Club la très bonne surprise du mois de mai.

En chasse-patate : Zulte Waregem

La révélation de la saison dernière continue de jouer les poils à gratter cette saison, se trouvant dans une position d’embuscade qui lui va bien. Zulte Waregem a encore réussi quelques jolis coups depuis cet été (victoires contre Anderlecht et le Standard notamment) et dispose dans son effectif d’un joyau en pleine progression, en la personne de Thorgan Hazard, frère de, auteur de 9 buts et de 11 passes décisives en 21 matchs. L’élimination de justesse en Ligue Europa peut être un mal pour un bien, elle permettra de se concentrer sur le championnat, avec un cadre en moins sur qui compter pour l’entraîneur Francky Dury : l’attaquant Habib Habibou, transféré à La Gantoise.

Les suceurs de roue : Lokeren et Genk

Faciles en Coupe d’Europe, à la peine en championnat, les Limbourgeois de Genk ont confirmé la mauvaise habitude d’un football belge qui a souvent du mal à jouer la carte de la régularité. Mais cette année, les hommes de Mario Been ont une excuse, et une bonne. Pas facile d’être performants sur tous les tableaux quand vous ne disposez que de onze joueurs. Derrière les certitudes que sont les Köteles, Kumordzi, Gorius, l’indémodable Buffel ou le toujours percutant Vossen, les Limbourgeois ont souvent éprouvé bien des difficultés quand il leur fallait se rabattre sur leurs remplaçants. Pas aidé par la longue blessure de « Petit Pelé » Mboyo – transféré pour la somme record de 4,5 millions d’euros à l’été dernier – Super Mario Been devra cibler des renforts justes ou compter sur la vélocité de son collectif pour ne pas couler devant l’avalanche d’échéances (ouf plus de Coupe) des mois de janvier et février. Géographiquement coincé entre Gand et Anvers, Lokeren, lui, ne fait a priori pas le poids. Pourtant, depuis 2010 et l’instauration des play-offs, les hommes de Peter Maes s’amusent à jouer les empêcheurs de tourner en rond. Comme cette année où, après avoir battu Anderlecht à domicile lors de la première journée, connu quelques passages à vide et terminé en boulet de canon, les Waeslandiens risquent bien de s’inviter à nouveau dans le top 6. Pas étonnant lorsqu’on peut compter sur le milieu de terrain le plus rafraichissant du championnat avec les Vanaken, Persoons, Overmeire, De Pauw et Patosi.

Le gruppetto : Courtrai, La Gantoise et le Cercle de Bruges

Calés dans le ventre mou, ceux-ci devraient composer le noyau dur du groupe des play-offs II. Il s’agit de Courtrai, de sa colonie de Français et de son attaquant croate Ivan Santini (12 buts), de Gand et de son nouvel entraîneur Mircea Rednic (ex-Standard), qui a remplacé Victor Fernandez début octobre, et du Cercle de Bruges, déjà tout heureux de pouvoir vivre une saison moins flippante que la dernière, passée sans discontinuer dans le bas du classement.

L’élastique : Charleroi et Ostende

Ils étaient nombreux à penser en début de saison qu’avec Charleroi et Ostende, la Jupiler League tenait là deux favoris de poids pour la descente. Cinq mois de compétition plus tard, une conclusion s’impose : avec des renforts intelligents, un jeune promu et un éternel descendant peuvent se transformer en bonnes surprises du ventre mou. C’est le cas du Charleroi séduisant de Felice Mazzu et d’un Ostende volontaire – et il est vrai bien aidé par un président qui ne regarde pas à la dépense, l’exubérant Marc Coucke. Pourtant, et malgré les renforts intéressants de l’été dernier, le défi des côtiers de Vanderbiest n’était pas gagné d’avance. Pas évident, en effet, de parvenir à convaincre Franck Berrier de se défoncer à nouveau comme un gamin, de redonner la confiance aux Anderlechtois (Lukaku et Canesin) et de réussir à persuader Laurent Depoitre qu’il avait le niveau requis pour le premier échelon national. À Charleroi, Felice Mazzu bénéficiait, lui, par rapport à ses nombreux prédécesseurs, d’un environnement plus en phase avec une certaine ambition. Au Pays Noir, l’intérêt sportif supplée enfin le financier. L’ancien Lensois David Pollet, belle révélation de cette première partie de saison avec 11 buts en 20 matchs, pourrait d’ailleurs ne pas s’en aller tout de suite. Une aubaine pour un public plus habitué à voir partir ses ouailles vers de cieux plus rémunérateurs dès leurs premiers éclats. Au final, Vanderbiest et Mazzu devraient vivre une première saison parmi l’élite étonnamment tranquille. Grand bien leur fasse.

Les attardés : Lierse, Malines, Louvain et Waasland-Beveren

Pour eux, c’est dur de prendre les roues et il va falloir essayer de rallier la ligne d’arrivée sains et saufs, en évitant de passer par les play-offs de relégation : Lierse et sa défense en bois, Malines, qui n’a gagné qu’un seul match depuis fin octobre, Louvain, qui n’a toujours pas gagné le moindre match à l’extérieur, et Beveren, avec une attaque en berne.

Devant la voiture-balai : Mons

Mains sur les cocottes, le rictus de douleur qui déforme le visage et cette foutue voiture-balai qui guette la moindre de vos défaillances et le moment où vous allez poser le pied à terre, déchirer le dossard et monter dans le van pour pleurer votre échec : telle est la situation de Mons, et ce, quasiment depuis la ligne de départ cet été. En septembre, Enzo Scifo a fait les frais des mauvais résultats et a été remplacé par l’ancien sélectionneur de la Macédoine Čedomir Janevski. Un changement qui n’a d’abord eu aucun effet, avant une lueur d’espoir cet hiver, avec les trois premières victoires de la saison acquises face à Lokeren, Charleroi et La Gantoise. Malgré ce sursaut, Mons reste quand même bien lâché et peut déjà préparer les play-offs 3.

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