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Course au titre : rendez-vous au premier virage !
À cinq journées de la fin du championnat, le sprint pour le titre commence ce week-end avec un Lyon-Lille aussi alléchant que dangereux. Que le feu d’artifice débute.
C’est une saveur à laquelle les suiveurs assidus de la Ligue 1 n’avaient plus goûté depuis de trop nombreuses années. Habitués aux sacres précoces du PSG dès le printemps, à l’exception d’un exercice 2017 parfaitement maîtrisé par l’AS Monaco de Leonardo Jardim et Radamel Falcao, les supporters vibrent à nouveau devant une course au titre passionnante qui peut basculer chaque week-end. On ne va pas se mentir, cela fait du bien de voir un championnat de France aussi disputé, preuve que le Paris Saint-Germain n’écrase pas tout sur son passage, comme en 2016, lorsque les coéquipiers de Zlatan Ibrahimović avaient raflé l’Hexagoal dès la 30e journée en broyant la pauvre équipe de Troyes au stade de l’Aube (0-9). Le sacre le plus précoce de l’histoire de la Ligue 1.
Quatre ans plus tard, impossible de savoir qui de Lille (70 pts), actuel leader, de Paris (69), de Monaco (68) ou de Lyon (67) terminera champion. Le leader lillois, mené par sa colonne vertébrale Maignan-Fonte-André-Burak Yılmaz, peut-il résister à la pression des trois autres locomotives ? Le PSG, encore engagé en Ligue des champions et en Coupe de France, peut-il gérer ce calendrier infernal ? L’AS Monaco profitera-t-elle de son superbe élan en 2021 pour mettre tout le monde sur le carreau ? L’OL arrivera-t-il à enchaîner des matchs complets pour signer un nouveau sprint démentiel ? Tant de questions qui restent pour l’instant en suspens, mais dès ce week-end, les premiers éléments de réponse pourraient faire leur apparition.
OL-Lille, malheur au vaincu
Pour cette 34e journée, les yeux seront rivés vers le Groupama Stadium, où l’Olympique lyonnais va croiser le fer avec le LOSC de Christophe Galtier. Seule équipe du top 4 à avoir perdu des points le week-end dernier en concédant le nul face à Montpellier (1-1), le leader a vu revenir ses poursuivants à vitesse grand V. À tel point qu’un autre faux pas serait probablement fatal, surtout au vu de la cadence infernale derrière. Meilleure équipe à l’extérieur du top 4 (37 points), Lille reste le roi des confrontations directes, avec neuf points glanés en cinq rencontres. Mais les Lillois auront fort à faire face à une bête blessée. Lésés par l’arbitrage lors du quart de finale de Coupe de France perdu face à Monaco ce mercredi (0-2), les hommes de Rudi Garcia veulent leur revanche sur les Monégasques, qu’ils affronteront le 2 mai. Mais le coach rhodanien l’a répété à de nombreuses reprises : « Les esprits sont tournés vers Lille. »
Pour la troisième fois consécutive, les Lyonnais joueront en dernier et connaîtront donc les résultats des deux autres concurrents (le PSG s’est imposé à Metz, Monaco affrontera Angers ce dimanche après-midi). La pression sera d’autant plus forte qu’une défaite face à Lille, combinée aux potentiels succès parisien et monégasque, condamnerait l’OL à la place du con, synonyme d’absence de Ligue des champions pour la deuxième année consécutive. Cela sonnerait également le glas pour Rudi Garcia, toujours aussi incertain sur son avenir, qui n’est pas sûr de rester assis sur le banc lyonnais même en cas de qualification pour la C1.
Un Monaco glouton
Après l’élimination en quarts de finale de la Coupe de France, les Gones peuvent tout perdre en deux semaines, car le voyage en Principauté s’annonce diaboliquement compliqué face à des Monégasques en pleine bourre. En difficulté dans le premier acte ce mercredi, les joueurs de Niko Kovač ont finalement écœuré leur désormais meilleur ennemi en enchaînant un huitième clean sheet d’affilée toutes compétitions confondues. Ajoutez à cela quatorze pions lors des quatre derniers matchs de championnat et vous obtenez une machine lancée vers un improbable doublé.
Un doublé qui peut être contesté par le PSG, plus que jamais bousculé cette saison en championnat, avec huit revers (du jamais-vu depuis l’arrivée de QSI). Lancés dans leur objectif de victoire finale en Ligue des champions, les Parisiens ne doivent pas pour autant négliger le championnat, sous peine de voir le titre leur filer entre les doigts. Pas brillants lors des confrontations directes (un succès en six matchs) et victorieux sur le gong face à Saint-Étienne dimanche dernier, les protégés de Mauricio Pochettino ont le calendrier le plus soft par rapport à leurs concurrents, mais aussi le plus chargé, avec la double confrontation face à City. Le club parisien va-t-il perdre son titre national pour conquérir l’Europe ? Assurément, en cas de triomphe en Ligue des champions, les supporters sauraient se montrer indulgents sur ce dernier point.
Par Analie Simon