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Courbis : « On n’a marqué que six buts, mais cinq sur coups de pied arrêtés, c’est déjà ça ! »
Montpellier est dans le mal. Pire, Montpellier ne marque quasiment pas. Dix-huitièmes de Ligue 1 avec la quatrième plus mauvaise attaque, les Héraultais n'ont marqué que six petites fois en dix journées, sauf qu'aucun de ces buts n'a été inscrit par leurs attaquants. Mauvaise passe ou vrai problème de fond ? Décryptage avec Rolland Courbis.
Septième de la dernière édition du championnat de Ligue 1, Montpellier était à deux doigts d’une Ligue Europa. N’en déplaise à Rolland Courbis, qui ne voulait pas en entendre parler, et qui avait même annoncé une descente aux enfers en cas de qualification. Et le coach héraultais avait presque vu juste. Cette saison, c’est loin d’être bien. Pourtant, Montpellier n’a pas terminé sixième et ne joue qu’une fois par semaine. Mais le club a été quelque peu secoué pendant l’intersaison. Des petites discordes entre dirigeants, mais surtout un mercato mitigé, au cours duquel Montpellier aura laissé filer des cadres comme Barrios ou Mounier. Le club de la Paillade doit retrouver ses marques, coincé dans une période de transition, entre maladresses et coups du sort.
Mercato, blessures et méforme
« Notre début de saison est raté, et il est raté dans tous les secteurs. » Rolland Courbis n’a pas l’habitude de se voiler la face, et pour le coup, c’est assez clair. Oui, Montpellier a perdu son efficacité de la saison passée, au même titre que ceux qui la créaient. « Notre trio offensif, qui comprenait Barrios, Mounier et Sanson, n’a pour le moment pas été remplacé. Que ce soit à cause de la blessure de Bérigaud ou de l’intégration de Yatabaré, qui est arrivé carrément hors de forme physique » , explique le coach. Montpellier ne semble pas s’être remis de ces absences, d’autant plus que, sur les quarante-six buts inscrits par le MHSC l’an dernier, la triplette Barrios-Mounier-Sanson en a planté vingt-cinq, et était impliquée dans 87% des cas. Forcément, ça pique. L’autre problème, ce sont les recrues du mercato.
Si Sanson est « seulement » blessé, et devrait faire son retour d’ici quinze jours, les autres, eux, ne reviendront pas. Yatabaré, arrivé cet été de Turquie, ne trouve pas encore ses marques et n’a toujours pas ouvert son compteur but après avoir été sur le terrain à quatre reprises. L’autre recrue, c’est Casimir Ninga, jeune Tchadien arrivé de D1 gabonaise, qui n’a joué que soixante minutes, sans l’ombre d’un pion. Et pour ceux qui étaient déjà là, c’est aussi le néant. Aucun but non plus pour Camara, Bakar ou Cornette, alors qu’ils ont tous joué au moins quatre rencontres cette saison. Très inquiétant, mais pas de quoi mettre le feu aux poudres pour Rolland Courbis : « On n’a que cinq points en dix journées, c’est abominable et catastrophique, mais nos matchs ne le sont pas. Si on analyse bien la physionomie des rencontres, c’est cinq défaites avec un but d’écart qui se sont jouées avec des faits de jeu limites limites, ou à la dernière minute. Est-ce que c’est la faute à la malchance ou à des erreurs de notre part, je ne sais pas… »
« Si une mouette passe et fait une merde, elle est pour moi »
Aucun but en dix matchs pour des attaquants, ça, cela aurait plus tendance à faire partie de la catégorie des erreurs. Pourtant, ce n’est pas la principale préoccupation de coach Courbis : « Nos attaquants ne marquent pas, c’est un constat précis, mais un constat qui ne m’intéresse qu’à moitié. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est qu’on n’a marqué que six buts. Si on avait pu en mettre trente grâce au gardien, ça me convenait ! » C’est certain, un but est toujours bon à prendre, peu importe celui qui le marque. Mais même si ces maladresses empêchent les buteurs de faire parler la poudre, le technicien préfère ne pas s’affoler, et tire même quelques conclusions positives : « Quand je regarde certains matchs, où on fait 1-1 par exemple, et que je vois qu’on a eu dix occasions, je suis content. Je me dis qu’on en a marqué un et que le reste viendra tout seul. Pour ce qui est des attaquants, ils ne marquent pas, mais je peux dire qu’on s’est amélioré sur les coups de pied arrêtés. Cette saison, déjà cinq de nos six buts proviennent de là, alors que ça n’était arrivé que trois fois l’année dernière. On a fait mieux sur un point, c’est déjà ça. »
Malheureusement, Montpellier devra faire mieux sur bien d’autres points s’il veut en récolter un maximum. Parce qu’en fin de compte, avec cet enchaînement de mauvaises péripéties, la Paillade a presque l’air d’une poupée vaudou à laquelle on aurait jeté un mauvais sort. En tout cas, c’est ce que préfère croire Rolland Courbis : « Même si je n’étais pas superstitieux, je le serais devenu après ces derniers mois. En ce moment, si une mouette passe et qu’elle fait une merde, je peux te dire qu’elle est pour moi. » Il est temps de regarder vers le haut.
Par Benjamin Asseraf