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Coupet, la grande classe

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Coupet, la grande classe

Crépuscule joyeux et classieux pour Greg. La fin de carrière arrive, mais pas question de faire la gueule et d'en vouloir à la terre entière. Pas question non plus de pourrir Edel, celui-là même qui est devenu titulaire à sa place. Au contraire. Greg pousse Edel à devenir plus grand. Un passage de témoin exemplaire...

La dure fin des gardiens de buts

Comme si c’était hier… Ce mercredi 8 novembre 1979, en 8ème aller de Coupe de l’UEFA, St-Etienne reçoit les Grecs de l’Aris Salonique. Match fastoche que les Verts prennent par le bon bout avec un but de Platoche à la 14ème. Sainté déroule jusqu’à cette 35ème où le gardien de l’ASSE, le Yougoslave Ivan Curkovic, relâche un ballon qui profite à Sermrzidis. Egalisation, 1-1. Stupeur à Geoffroy Guichard : en coupes d’Europe et à dom, le Chaudron est un sanctuaire où les Verts ne perdent jamais et même où se faire remonter et égaliser est inouï… Mais le malaise est ailleurs : la boulette de Curko, idole du Peuple Vert, apparaît comme un signe avant-coureur du déclin inexorable de l’indéboulonnable Curko (Ivan n’a raté que 3 matchs depuis son arrivée en 1972). Le choc reste « intérieur » chez les supporters. D’autant plus que Sainté atomise quand même l’Aris 4-1. Après le match, Curko élude très maladroitement son erreur et plaide le mal pour le bien : grâce à bourde, ses coéquipiers se sont réveillés et à 1-1 ils sont repartis du bon pied… Curko se ment à lui-même et il le sait. A 35 ans, il sait que la fin approche. Mais il ne se résout pas à « lâcher l’affaire » . Orgueil, fierté, peur d’arrêter… Un truc vieux comme le monde : l’angoisse de la fin de carrière. Chez les gardiens, cette angoisse est pire que chez les joueurs de champs puisque que la fin ne s’opère que rarement de façon douce. Elle intervient quand on n’est « moins décisif » . Plus cruel : c’est à l’occasion de bourdes, de boulettes, de ratés bien visibles que la (petite) mort frappe très fort à la porte. Et là, il faut se faire une raison… Dans la douleur.

Stéphanois, franc et loyal

Ivan Curkovic finira cette saison 1979-1980 décevante pour les Verts, seulement troisièmes malgré Platoche, Rep et Zimako. Curko est reconduit pour la saison suivante. Mais il est mis en concurrence avec le jeune Jean Castaneda, 23 ans, qui a grandi dans l’ombre de Curko. Ce dernier a déjà beaucoup appris à son cadet et il s’apprête à lui passer le flambeau. Le 5 août 1980, après une défaite inattendue à Bastia (1-2), lors de la troisième journée de championnat, le grand Curko comprend que tout est fini pour lui. Le match d’après, Castaneda est titulaire : Sainté écrase Nancy 4-1 et cinglera vers son dixième titre de champion de France. Ivan Curkovic jouera le jeu en aidant et conseillant lui-même son jeune successeur. Meurtri mais loyal. La classe… Curko sera du staff des Bleus d’Hidalgo au Mundial 1982, préparateur des gardiens. Fin de l’histoire… Curkovic, Coupet, même histoire ? Un peu, oui : Saint-Etienne, c’est depuis toujours un club « d’hommes vrais » . Le Stéphanois ne ment pas, ne triche pas, ne dissimule pas. Herbin, Jacquet, Larqué, Santini, Sagnol, Coupet : un langage direct et franc. Que ça plaise ou non. Honnêteté et loyauté, droit dans les yeux et droit dans ses bottes. Greg Coupet, c’est lui aussi cet ADN « vert » de la franchise et de la loyauté.

Quand Greg Coupet décline

On ne va pas refaire ici l’immense carrière de Greg, le Vert passé chez les Gones, puis par l’Atletico Madrid et arrivé au PSG il y a deux ans. Greg est en train de passer la main… « Je suis numéro 2 » , a-t-il déclaré hier, allusion au fait que c’est bel et bien son concurrent, le « jeune » Edel (24 ans) qui lui a désormais succédé. Sauf accident d’Apoula, Greg ne jouera plus que les matchs de coupes de France et de la Ligue, comme mercredi soir à Gerland où il a été (presque) parfait. A bientôt 38 ans, Greg Coupet ne veut pas se mentir à soi et aux autres. Son contrat de deux ans s’achève en juin 2011, soit à la fin de la saison. Et sans doute la fin de sa carrière tout court… Une fin qu’il souhaite en pente douce.

Le 28 novembre dernier, il s’était fracturé la cheville gauche au Parc contre l’AJ Auxerre. Une longue absence de 5 mois qui a entamé son indestructible esprit de compétiteur. Et puis, sportivement, il y a eu les deux défaites qui font mal, en début de championnat, fin août : à domicile contre Bordeaux (1-2) et puis surtout à Sochaux (1-3) où sa responsabilité était clairement engagée sur aux moins deux buts… Chez les gardiens, la fin ne s’opère que rarement de façon douce. Elle intervient quand on est « moins décisif » . Plus cruel : c’est à l’occasion de bourdes, de boulettes, de ratés bien visibles que la (petite) mort frappe très fort à la porte. Et là, il faut se faire une raison… Dans la douleur. Dans la douleur ? Non ! Avec Greg, ça ne se passera pas dans la douleur.

Greg transmet le relais à Apoula

Bien sûr, intérieurement, Greg Coupet va vivre les moments difficiles de la fin de parcours. Sauf que Greg est un gars formidable qui ne se ment pas et ne ment pas aux autres : oui, c’est bientôt fini, mais pas question de faire la gueule, de faire de la provoc devant les journalistes, de plomber le vestiaire, de demander des comptes au coach, de mener une guerre d’usure avec Edel, d’en appeler aux supporters qui l’adorent ! Grégory Coupet est un gentleman stéphanois : loyauté et honnêteté avant tout. Loyauté envers lui-même qui a le courage de s’autoproclamer « numéro 2 » , au grand dam de Kombouaré. Avant le match à Lyon, Antoine s’interrogeait sur les motivations encore réelles ou non de Coupet : « Greg a une mentalité exceptionnelle. Il sait qu’aujourd’hui Edel est meilleur que lui. Il est content de le voir enchaîner les bons matches, il le pousse à donner le meilleur de lui-même. Mais il faut qu’il vienne le titiller davantage » .

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Tout faux, Antoine ! Sur l’affaire, Greg a un coup d’avance sur toi. Greg a encore l’envie mais « trop d’envie » pourrait désormais déstabiliser un Edel en énormes progrès mais encore fragile psychologiquement. Inutile de mettre la pression sur Edel, surtout après le 3-2 encaissé au Parc contre l’AJA… Laisse faire Greg, Antoine : entre Greg et Apoula, c’est une histoire de gardiens, un truc que toi, Antoine, tu ne maîtrises pas. Greg est exemplaire : depuis sa blessure et même quand il est revenu dans les buts parisiens, il n’a cessé d’aider Edel à grandir en le prenant sous son aile. Depuis qu’Edel est passé Numéro 1, c’est pareil. Encouragements, conseils, soutien inconditionnel avant et après les matchs, gros boulot en commun à l’entraînement et partage de son immense expérience. Tout une riche assistance prodiguée et poursuivie depuis que Apoula est devenu titulaire.

Coupet vs Barthez 2006

Greg entend faire passer le flambeau de la façon la plus profitable à son cadet et au club. Honnêteté et loyauté. Un monstre d’exemplarité… Le PSG peut se féliciter de compter dans ses rangs des Coupet, Makélélé et Giuly. Des « anciens » qui transmettent les valeurs basiques du parfait professionnel, loyal à son club. Pas « d’esprit de sacrifice » chez Greg. Plutôt sens des responsabilités, sens de la continuité et de la pérennité du club : le club passe avant tout, avant les petits intérêts perso ou égoïstes qui pourrissent souvent les fins de carrière d’immenses joueurs. Le Raul vieillissant et de moins en moins performant avait foutu la zone dans le vestiaire du Real, s’accrochant pathétiquement à son statut d’ex-grand gloire de la Maison Blanche. A la Juve, un Del Piero en déclin revendique un poste et des prérogatives dans le jeu qu’il peut de moins en moins assumer, mettant la pression sur le coach (forcément moins légitime qu’Alessandro, idole du peuple juventino) et dépréciant le jeu des bianconeri. Idem à la Roma où un autre Grandiosso, ce sacré Totti, plombe le club en se prévalant de son statut de sénateur qu’il pensait être éternel…

Merci à Grégory Coupet de ne servir « que » les intérêts du club avant tout. Il y autre chose qui explique la « noblesse » de coeur et d’esprit de Coupet : l’esprit de compétition. A condition que ladite compétition soit franche et « loyale » . Allusion à l’épisode Coupet-Barthez de 2006…Greg avait livré un duel homérique avec Barthez avant le Mondial 2006. Après une super saison avec l’OL, Greg considérait qu’il devait devenir le numéro 1, à la place du Chauve : « La hiérarchie est faite pour être bouleversée » , clamait-il… Finalement, c’est Barthez que Ray Strange avait choisi. A la grande fureur de Grégory, dégoûté des passe-droit accordées à Fabien (il refusait de faire les escalade, etc..) et des coteries internes aux Bleus (Barthez avait le soutien « indirect » de Zidane). D’où l’épisode de la fuite en voiture de Tignes…

Chapeau, Greg !

Avec le recul, Greg a sûrement du apprendre de cette expérience de 2006, éprouvante et destructrice. Donc, pas besoin d’entamer une guerre d’usure avec Edel, une guerre qu’il aurait facilement gagnée, même en étant pas bon sur le terrain. Surtout, Coupet a sûrement admis après coup qu’il avait perdu son duel avec Barthez parce que Barthez était le plus fort « mentalement » : c’est fabien qui a battu Greg à l’usure au stage de Tignes… Que ce fut avec Barthez chez les Bleus et que ce soit avec Edel au PSG actuellement, Greg a fait le même constat objectif : les deux sont « meilleurs » que lui. Dur à avaler, dur à accepter, mais il faut s’y résoudre. Dans la rage et la fureur (et l’impuissance) à Tignes en 2006, et dans l’apaisement constructif aujourd’hui au Camp des Loge. Edel (comme Castaneda avec Curkovic) a eu la chance immense d’avoir eu Coupet comme prédécesseur. Epargné par un conflit d’ego qui aurait tourné en sa défaveur, Edel a évolué plus sereinement et il se révèle cette saison match après match. « Je ne me projette pas sur le championnat » , déclarait encore Greg, hier. Façon de dire : « A toi de jouer, Apoula ! Maintenant, c’est ton tour ! L’avenir c’est toi, la vie t’appartient ! » . Chapeau, Greg. La super classe.

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