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L'Italie se porte bien, merci pour elle

Par Andrea Chazy
L'Italie se porte bien, merci pour elle

Avec la qualification aisée du Napoli face à l’Eintracht Francfort (3-0) ce mercredi, l’Italie comptera trois représentants en quarts de finale de C1. Une première lueur d’espoir pour la Serie A qui récompense le bon travail entamé depuis plusieurs années.

Ce n’est un secret pour personne que l’année 2006 fut décisive dans l’histoire récente du Calcio. En l’espace de quelques semaines, la Nazionale soulevait sa quatrième Coupe du monde à Berlin, tandis que la Juve, empêtrée dans le scandale du Calciopoli, se retrouvait reléguée en Serie B. À ce moment-là, le ballon rond transalpin ne se doutait pas non plus qu’il allait devoir attendre dix-sept ans pour revoir trois de ses champions dans le top 8 européen. Oui, Milan, l’Inter et Naples seront au rendez-vous des quarts de finale de la Ligue des champions de cette saison 2022-2023, faisant de la Serie A le championnat le plus représenté à ce stade de la compétition. Devant la toute-puissante Premier League et la très régulière Liga sur la dernière décennie. Un simple alignement des planètes ?

Naples vole, Milan et l’Inter revivent

En réalité, pas vraiment. Si le tirage au sort avait été plutôt ouvert pour les écuries italiennes en huitièmes, encore fallait-il se débarrasser de Tottenham pour Milan, de Porto pour l’Inter et donc de Francfort pour Naples. Soit l’actuel quatrième de Premier League, un client régulier des huitièmes et le dernier vainqueur de la Ligue Europa. Le job a été fait, cliniquement, si bien qu’à l’heure de faire les comptes, tous les voyants sont au vert : les trois locomotives n’ont pas encaissé le moindre but sur les six matchs, et le Napoli est la meilleure attaque de cette C1 avec 25 buts inscrits. Difficile de faire mieux. Un succès national, d’autant que les trois formations sont entraînées par des coachs italiens (sans oublier le Real d’Ancelotti qui sera aussi au rendez-vous des quarts) ce qui, derrière les chiffres, chante l’évolution récente de la Serie A au reste de l’Europe : après une décennie noire, sauvée par la Juve et ses finales perdues puis par les étoiles filantes qu’étaient la Roma et l’Atalanta, les deux équipes de Milan reviennent peu à peu au premier plan. Et puis Naples, comme en championnat, donne le sentiment de voler à la même allure en Europe, d’avoir les cannes pour rêver plus grand. Un souffle nouveau qui tranche avec les dernières campagnes moroses, où l’écart entre les meilleures ligues et le championnat italien semblait s’être creusé. Reste que cinq ans après la remontadesque Roma d’Eusebio Di Francesco en 2018, l’Italie n’a jamais été aussi proche de retrouver un ou plusieurs représentants en demies de Ligue des champions. Ce n’est pas rien.

Un 7/7 en vue ?

Dans le sillage du couronnement de la Roma en Ligue Europa Conférence l’an dernier, qui avait mis fin à douze ans de disette, les performances des clubs italiens en C1 sont également suivies en C3 et C4. En Ligue Europa, la Roma est en ballottage favorable face à la Real Sociedad (2-0), et la Juve peut toujours espérer bonifier son succès de l’aller à Fribourg (1-0). Du côté de la C4, la Fiorentina a pris l’avantage face aux Turcs de Sivasspor (1-0) et il n’y a que la Lazio, battue chez elle par Alkmaar (1-2), qui est en réel ballottage défavorable. Dans un monde idéal, il y aurait encore sept représentants italiens engagés dans trois compétitions au mois d’avril. Un cas de figure dernièrement plutôt réservé aux Anglais. Un constat qui frappe et qui fait mal, tant sur d’autres aspects, pour le football français qui semblait rattraper son homologue transalpin ces dernières années. Le révélateur européen est pour l’instant sans appel : même avec seulement 30% d’Italiens dans son championnat, même en ayant refusé in extremis l’argent magique de CVC – qui doit pourtant permettre à la Ligue 1 d’être « d’ici cinq ans sur le podium européen, aussi bien en matière de résultats sportifs que de revenus » selon Vincent Labrune, même en ayant des stades vétustes, la Serie A semble avoir encore un bon train d’avance et pas mal d’idées en stock. L’ultime preuve que l’Europe ne s’achète pas : elle se mérite.

Par Andrea Chazy

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