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Coupe du monde U20 : la mondialisation en marche
Débutée le 21 juin à 24, la Coupe du monde U20 ne compte déjà plus que 8 sélections encore en lice, dont la France et pas mal de surprises. Alors que se disputent ce week-end les quarts de finale, il est temps de dresser un premier bilan. Allez zou.
U-ni-ver-sa-li-té !
Deux nations européennes (France, Espagne), deux sud-américaines (Uruguay, Chili), trois asiatiques (Ouzbékistan, Irak, Corée du Sud), une africaine (Ghana) : les huit rescapées qui vont se disputer ce week-end les places pour le dernier quart dessinent une jolie mappemonde de ce qu’est en train de devenir le football : un sport définitivement mondialisé, avec des petits pays décomplexés capables de former de très bons footballeurs. Ça ne veut pas dire que dans quelques années on retrouvera le Ghana en finale d’une Coupe du monde – la vraie, celle des sélections A – ou l’Irak en si bonne posture, car nombre de ces jeunes joueurs en devenir ne vont certainement pas avoir la chance d’être confrontés en club au football de top niveau. Ils ne vont donc pas tous pouvoir progresser et arriver à maturité. Mais au moins cette compétition a le mérite de révéler que, niveau potentiel, des continents présumés mineurs, comme l’Asie par exemple, sont capables de rivaliser avec les grosses calibres européens et sud-américains. Bon, par contre, pour la victoire finale, ça reste l’Espagne la favorite des pronostiqueurs devant la France, faut quand même pas déconner.
Les mini-Bleus se sont enfin réveillés
La France justement, parlons-en. Les mini-Bleus semblent enfin être entrés dans leur compétition au stade des 8es de finale. Il était temps. Laborieux vainqueurs du Ghana en ouverture, ils ont ensuite fortement déçu lors du nul concédé face aux États-Unis – dans le jeu autant quand dans l’attitude, à l’image du capitaine Pogba énervé et énervant – avant de logiquement s’incliner face à une sélection espagnole bien plus sûre de sa force. Donc là honnêtement, ça semblait mal barré comme affaire… Sauf que les protégés de Mankowski ont eu la chance de tomber en 8es contre la Turquie, un pays-hôte plein de bonne volonté, mais trop faible pour rivaliser. Du monde dans le stade (pour une fois), un adversaire tout en hargne, un match à élimination directe : le contexte semble avoir enfin réveillé les Bleuets, qu’on sait capables de grandes choses, à condition que la motivation et la concentration soient là. Mardi ils ont livré un match (quasi) parfait, avec 4 buts au compteur marqués par 4 buteurs différents, Florian Thauvin pouvant même se permettre de rater un pénalty. Avec un Aréola toujours aussi serein dans ses cages, un Pogba retrouvé dans l’entrejeu et un Bahebeck épaulant bien Sanogo en attaque, il y a largement matière à retrouver sourire et ambition.
Mais qui es-tu, l’Ouzbékistan ?
Prochain adversaire de la France en quart ce samedi : l’Ouzbékistan. Une énigme. Et un obstacle a priori très abordable, évidemment. Reste que cette nation d’Asie centrale obtient des résultats vraiment intéressants depuis quelques années. La sélection senior a notamment terminé 4e des derniers championnats d’Asie et reste en lice pour se qualifier pour la Coupe du monde l’an prochain, ce qui serait une première. Le club phare du pays, Bunyodkor (où avait signé Rivaldo en 2008), performe aussi régulièrement en Ligue des champions asiatique. Et chez les jeunes, il y a déjà eu des résultats dans un passé récent, notamment un quart de finale à la Coupe du monde U17 en 2011. Donc inutile de survendre le truc, mais il va quand même falloir faire preuve de méfiance. Florian Thauvin l’a bien compris, rappelant qu’il ne fallait surtout pas « sous-estimer » le prochain adversaire des Bleus. On a trop vu en phase de poules que cette talentueuse mais perfectible équipe de France était parfois capable de faire preuve de beaucoup trop de suffisance pour ne pas se méfier.
En vrac…
– Si des nations qu’on n’attendait pas se sont hissées dans le dernier grand 8, c’est forcément que d’autres ont déçu. C’est le cas bien sûr de l’Angleterre, incapable de gagner ne serait-ce qu’un match et qui termine dernière de son groupe, derrière l’Irak, le Chili et l’Égypte. Oh que c’est vilain. En 8es, c’est l’élimination de la Colombie (par la Corée du Sud aux tirs au but) qui a le plus surpris, tant beaucoup d’observateurs avaient misé sur la possible victoire finale des meilleurs jeunes Sud-Américains du moment.
– Au classement des buteurs, deux joueurs se partagent actuellement la tête avec 5 buts inscrits : le Portugais Bruma et l’Espagnol Jesé. Le premier étant éliminé, le second a de bonnes chances de prendre seul la tête du classement d’ici la fin du tournoi. Juste derrière avec 4 buts, on retrouve l’Uruguayen de la Roma Nicolas Lopez.
– Dernier point concernant les affluences : elles sont pour l’instant franchement décevantes, avec seulement 5250 spectateurs de moyenne par match. Même les 8es n’ont guère soulevé d’engouement populaire, avec moins de 7000 spectateurs de moyenne. Ok, ce n’est « que » la Coupe du monde U20, mais les trois dernières éditions de la compétition avaient bien plus attiré la foule. Que ce soit en Colombie en 2011, en Égypte en 2009 ou au Canada en 2007, on tournait autour des 25 000 spectateurs par match…
Par Régis Delanoë