- Coupe du monde – Présentation des équipes – Groupe E
Coupe du monde : la fiche du Honduras
Le premier adversaire de la France le 15 juin à Porto Alegre va disputer la troisième Coupe du monde de son histoire, la deuxième de rang. Objectif : gagner enfin un match dans la compétition et offrir pour une poignée de semaines bonheur et fierté au peuple hondurien, d'ordinaire habitué à pas mal galérer.
* Le onze type et le sélectionneurNoel Vallarades, Bryan Beckeles, Víctor Bernárdez, Maynor Figueroa, Emilio Izaguire, Oscar « Boniek » Garcia, Andy Najar (ou Luis Garrido), Wilson Palacios, Roger Espinoza, Jerry Bengtson, Carlo Costly. Sélectionneur : Luis Fernando Suárez, de nationalité colombienne, en poste depuis 2011
* Comment ils devraient jouerLa sélection du Honduras évolue dans un bon vieux 4-4-2 à tendance défensive, avec la discipline et la solidarité pour priorités, au détriment de l’audace. S’ils peuvent se permettre de faire les malins dans la faible zone Concacaf, surtout lorsqu’ils évoluent à domicile (8-1 contre le Canada par exemple), Los Catrachos devraient avoir plutôt tendance au Brésil à jouer à fond leur rôle de petit Poucet, à laisser jouer l’adversaire et à balancer de longs ballons devant, d’abord pour se dégager, puis éventuellement pour se créer quelques occasions si ça veut bien sourire. Leurs atouts principaux sont l’expérience des cadres (Valladares, Figueroa, Bernardez, Palacios… tous trentenaires ou presque) et la réussite des attaquants Jerry Bengtson et Carlo Costly, 16 buts à eux deux en 16 matchs de qualification.
* Le portrait-robot– 30% du régime de champion café/bananes (les principales richesses du pays)
– 25% de religion (catho évidemment)- 40% de cocaïne (gros pays de transit vers les USA)
– 5% de tatouages faciaux (la marque des membres de la Mara Salvatrucha, premier gang de la région)
* La stat à la con2 : le petit nombre de victoires que la sélection hondurienne est allée obtenir à l’extérieur au cours de son parcours de qualification (3-0 contre Cuba à La Havane, 2-1 contre le Mexique au stade Aztèque).
* Trois bonnes raison de les supporter– Parce que le Honduras possède certainement l’un des maillots les plus « classes » de la compétition : un blanc tout simple à liseré bleu, avec le grand H de Honduras au poitrail. Une pièce intemporelle d’inspiration Olive & Tom, signée de l’équipementier Joma. – Parce que le Honduras compte dans ses rangs Oscar Garcia, dit « Boniek » , en hommage à Zbigniew le magnifique, ancien partenaire de Platini avec la Juve et 3e du Mundial 82 avec la Pologne.- Parce qu’en voyant jouer le Honduras, la « bravitude » chère à Ségolène Royal prend tout son sens.
* Trois bonnes raisons de les détester– Parce que leur premier adversaire est la France. Non mais oh !!!
– Parce que les Honduriens devraient être aussi chiants à jouer qu’à voir jouer. Leur bilan en Coupe du monde pour l’instant, c’est 6 matchs joués pour 2 buts marqués et 6 encaissés.- Parce qu’ils ont l’air un peu susceptibles sur les bords. Un récent docu Canal+ intitulé – pas très finement il faut bien le reconnaître – « Les misérables du Honduras » a failli créer un incident diplomatique.
* Ce que Pelé dirait de l’équipe « Je crois que ma fortune personnelle doit avoisiner le PIB du Honduras mais la beauté du football est que même le plus pauvre peut l’emporter. Regardez, moi, je viens d’un milieu humble, et je suis devenu le plus grand de tous. »
* Il aurait pu être brésilien, mais il est né à… CholutecaAndy Najar n’a que 21 ans, mais sa vie a déjà tout du roman à succès, avec happy end à la fin. Né dans un village de pêcheurs de la côte Pacifique, il rejoint à 13 ans ses parents exilés aux États-Unis, en traversant illégalement la frontière à pied. Son aisance technique balle au pied est repérée par la franchise de DC United à Washington, qui lui fait signer un premier contrat pro en 2010. Transféré à Anderlecht il y a un peu plus d’un an, il est l’une des révélations du club récemment titré champion de Belgique. Bon dribbleur, vif, pas très grand, il a tout du footballeur carioca mais va devoir gagner sa place de titulaire au sein d’une sélection appliquée d’abord à bien défendre plutôt qu’à créer du jeu.
* Mais pourquoi il n’est pas venu… Edgar AlvarezIl y a quatre ans en Afrique du Sud, Edgar Alvarez était l’un des cadres de la sélection et l’un des rares à évoluer en Europe (à Bari, après avoir joué notamment sous les couleurs de la Roma). Rentré au pays l’an dernier, il a désormais fait son temps. Âgé de 34 ans, l’ailier droit n’a plus joué pour la sélection depuis octobre dernier et laissé place à son successeur Andy Najar.
* Pourquoi ils vont se ramasser au premier tourParce que le Honduras est dernier au classement des parieurs pour cette Coupe du monde, avec une cote de victoire finale estimée à 3000 contre 1. Même avec l’Argentin Jorge Valdano en motivateur de luxe, on imagine assez mal cette sélection devancer au moins deux équipes de ce groupe E. Une victoire serait déjà beau, étant donné qu’elle n’y est jamais encore parvenue en Coupe du monde.
* Coefficient de résistance à la vie en favela100 %. Le Honduras est réputé pour être le pays le plus violent au monde, avec une moyenne d’un meurtre toutes les 75 minutes. Sur une population de 8 millions d’habitants, ça donne un sacré ratio. Alors n’allez pas emmener la sélection hondurienne en sortie dans une favela en croyant lui filer des sensations, elle sait déjà trop bien ce qu’engendrent la misère et la narcotrafic.
* S’ils étaient un tube de l’été…À écouter la chanson de soutien de la sélection, on se dit que La Compagnie Créole serait bien inspirée de s’intéresser au marché hondurien, il doit y avoir moyen de séduire quelques fans.
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Par Régis Delanoë, avec Thomas Goubin