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Coupe du monde : la fiche de l’Algérie
L'Algérie ne vient pas au Brésil pour se raconter d'histoire. D'une, parce que coach Vahid déteste ça. De deux, parce qu'elle n'a pas les moyens de faire autre chose que survivre avec des choses simples : bien défendre, s'appliquer et prier.
* Le onze typeMohamed Lamine Zemmamouche – Aïssa Mandi, Madjid Bougherra, Carl Medjani, Faouzi Ghoulam – Mehdi Mostefa, Nabil Bentaleb, Saphir Taïder – Sofiane Feghouli, El Arbi Hillel Soudani – Islam Slimani. Sélectionneur : Vahid Halilhodžić.
* Analyse tactiqueLorsqu’il débarque en 2011 à la tête de la sélection algérienne, il suffit d’un stage de préparation à coach Vahid pour expliquer sans vaseline que le chemin sera long : « J’ai noté sur un carnet deux pages entières sur les faiblesses défensives et offensives de l’équipe, envoie le Bosnien. Il y a un vrai problème de discipline tactique, les joueurs gardent trop la balle. » Adepte du 4-2-3-1, l’Algérie joue en 4-3-2-1 depuis sa CAN foirée en Afrique du Sud. Une formation qui offre la possibilité au technicien de solidifier sa défense, son secteur défaillant, et d’augmenter la présence à la récupération, offrant au jeune Bentaleb une place dans le onze. Un bloc défensif renforcé dans l’axe donc, mais qui peut prendre l’eau face à une équipe capable de changer rapidement le jeu avec l’apport de latéraux offensifs. En clair, Mandi et Ghoulam devront avoir la caisse. Offensivement ? Les matchs amicaux indiquent que l’équipe s’applique à remonter la balle proprement. Rien ne dit qu’elle le fera quand ça se corsera…
* Le portrait-robot– 30% de souk
– 20% de périphs bouchés- 20% berbère
– 10% barbu- 10 (%) de La Castellane
– 8% de l’OPEP- 2% du ventre de Marion Maréchal-Le Pen
* La stat à la con0. Le nombre de fois que l’Algérie a passé le premier tour, en trois participations.
* Trois bonnes raisons de les supporter– Les klaxons dans Paris en cas de match nul contre la Corée.
– Quand les débats du moment opposent le football vertical au toque, le football algérien continue d’être impulsif, excessif, passionné, désordonné. Le football algérien est l’un des derniers footballs identitaires.
– Coach Vahid.
* Trois bonnes raisons de les détester– Les klaxons dans Paris en cas de match nul contre la Corée.
– Ils sont (un peu) susceptibles.- Ils ont éliminé le Burkina Faso en barrages.
* Ce que Pelé dirait de l’équipe « Les Algériens me rappellent le football africain à son stade prénatal. Des mecs techniques incapables de faire une équipe ou alors une équipe d’incapables… »
* Il aurait pu être brésilien, mais il est né à…Sofiane Feghouli, né à Levallois-Perret, le 26 décembre 1989. Le meilleur joueur de l’équipe algérienne est donc un binational né dans les Hauts-de-Seine, chez les Balkany, au bout de la ligne 3 (la verte, tiens).
* Mais pourquoi il n’est pas venu…La jeune carrière Ishak Belfodil est pour l’instant l’histoire d’un énorme rendez-vous manqué. À Lyon, il passe en quelques années du statut de jeune crack, remplaçant programmé de Karim Benzema, à celui d’attaquant nonchalant, emprunté et surtout muet en Ligue 1. En Italie où il s’exile ensuite, mis à part un transfert à l’Inter récompensant quelques bons matchs à Parme, le scénario est le même : plus de banc de touche et d’infirmerie que de matchs et de buts. Résultat des courses : une saison toute naze à Livourne et une place pour la Coupe du Monde qui lui file sous le nez.
* Pourquoi ils vont créer la surprise (puis faire n’importe quoi) Et si cette quatrième participation était enfin la bonne, vingt-deux ans après l’oubliable Autriche-Allemagne ? Récit d’un braquage programmé : avec un match nul contre la Belgique en ouverture (but de crevard d’entrée de Bougherra + à dix derrière, sauve qui peut !), une petite victoire 1-0 contre la Corée du Sud (centre-but de Ghoulam + à dix derrière, sauve qui peut !) et un nouveau nul heureux 0-0 face à la Russie de Fabio Capello et Vladimir Poutine (à dix derrière, sauve qui peut !), les petits soldats d’Halilhodžić atteignent, pour la première fois de leur histoire, les huitièmes de finale de la compétition. La liesse populaire est fabuleuse. Mais de courte durée. Harassés par les méthodes militaires façon Full Metal Jacket de coach Vahid et les marches forcées à 5h du mat’, les Fennecs abordent le match de leur vie contre l’Allemagne complètement cramés. Comme Ronaldo en 98, Sofiane Feghouli fait une crise d’épilepsie dans le vestiaire et passe totalement à travers. Juste avant la mi-temps, Mehdi Mostefa – désigné par ailleurs sosie officiel de Michael Vendetta – cisaille Müller et prend un rouge un peu sévère. Madjid Bougherra s’excite, exclu aussi ! L’impitoyable Allemagne gâche la fête et l’emporte 4-0. C’est loupé pour le concert de klaxons.
* Coefficient de résistance à la vie en favela : 35%Le bled, c’est la débrouille. Alors que 25% de sa tranche d’âge est au chômage, le jeune Algérien connaît la galère. Pas forcément le binational. La preuve, Aïssa Mandi est né à Châlons-en-Champagne, Sofiane Feghouli à Levallois-Perret, Faouzi Ghoulam à Saint-Priest-en-Jarez, Mehdi Lacen à Versailles, Saphir Taïder à Castres…
* S’ils étaient un tube de l’été…Il y a pile-poil 10 ans, 113 & Magic System nous faisaient bouger avec Un Gaou à Oran. Cessa kié la vérité !
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