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Futsal : quand la France s’attire un parquet d’ennui
Qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde, les Bleus du futsal sont empêtrés dans une sale affaire de match arrangé. Ils sont accusés d’avoir volontairement perdu la dernière rencontre de phase de groupes face à l’Iran pour tomber dans une partie de tableau plus simple. Ciblés de toutes parts, ils restent pour l’instant dans leur bulle.
Si le travail a été fait en amont, le troisième match de poule d’une compétition internationale n’a jamais grand intérêt. Pour sa première participation à une Coupe du monde, l’équipe de France de futsal avait justement tout mis de son côté pour éviter quelques sueurs froides face à l’Iran lors de cette dernière rencontre en ayant préalablement roulé sur le Guatemala (6-3) et le Venezuela (7-3). Déjà assurés de la qualification en huitièmes de finale, les Bleus ont livré une bien pâle copie face à la quatrième nation mondiale, à tel point que la défaite (1-4) a fait surgir de nombreuses accusations d’arrangements, rappelant presque la tristement célèbre rencontre entre l’Allemagne de l’Ouest et l’Autriche 50 ans plus tôt, qui avait conduit la FIFA à planifier par la suite ces matchs couperets au même moment.
Au contraire de l’Algérie lors du Mondial 1982, le résultat n’a entraîné l’élimination d’aucune équipe, mais a rebattu les cartes pour les tours suivants. Vendredi, en huitièmes, les coéquipiers de Kevin Ramirez, dixièmes du classement mondial, vont affronter la Thaïlande, neuvième, dans la partie haute du tableau, tandis que l’Iran devra battre le fer face au Maroc, sixième. En cas de qualification pour les quarts, les Bleus peuvent affronter le Paraguay, treizième, ou l’Afghanistan, trentième. En terminant premiers de la poule, les Français auraient alors croisé… le Brésil, premier du classement mondial et principal favori de la compétition, déjà qualifié pour les quarts après une nette victoire (5-0) face au Costa Rica.
« Match clairement arrangé » et « honte mondiale »
Pour réussir à être reversée du bon côté, l’équipe de France n’a pas affiché la moindre adversité contre l’Iran, à l’image du gardien Thibaut Garros, qui a concédé l’ouverture du score sans montrer de réelle volonté de stopper le ballon. Buteur lors de la deuxième journée, Abdessamad Mohammed, lui, avait volontairement enlevé son maillot pour être suspendu au dernier match de la phase de groupes. Les Bleus ne sont pour autant pas les seuls coupables de cette bouillie, puisque les Iraniens comptaient également prendre la deuxième place du groupe. « Le match était clairement arrangé dès la première minute pour être 0-0. Les joueurs regardaient le chrono, perdaient du temps, tiraient à côté et prétendaient avoir fait une erreur », a fustigé le légendaire Falcaõ, quand Miguel Rodrigo, sélectionneur de la Thaïlande, estime que les deux pays « ont déshonoré » le futsal avant de les qualifier de « honte mondiale ».
Côté tricolore, le sélectionneur Raphaël Reynaud juge que « c’était aux Iraniens de faire le jeu » et que l’objectif français était « de ne surtout pas prendre de cartons et ne pas se blesser ». Les plaintes déposées par la Libye et le Paraguay par principe (les deux équipes n’étant en rien lésées) ont été consultées par la FIFA, mais elles ne devraient pas aboutir à une exclusion, d’après Ouest-France. Pour l’heure, le groupe assure ne pas être affecté par cette affaire. Staff et joueurs préparent, depuis la reprise de l’entraînement mardi après un repos nécessaire pour les corps et les têtes, un événement d’ores et déjà historique. Sur X, le sélectionneur de la Thaïlande a déjà lancé le huitième : « Nous attendons la France à bras ouverts. » Si l’équipe asiatique est vexée d’être considérée comme l’adversaire le plus abordable, les Bleus, eux, peuvent profiter d’avoir fait du sang frais pour continuer leur parcours dans un tableau qu’ils ont savamment choisi.
Par Enzo Leanni