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Coupe du monde 2019 : ce qu’il faut savoir du groupe B
Place au groupe qui pourrait être le plus relevé de la compétition. Parce que l'Allemagne est toujours au rendez-vous, mais aussi que la Chine et l'Espagne nourrissent quelques ambitions et que l'Afrique du Sud est un novice excitant. Miam.
Le gros morceau : l’Allemagne
Eh ouais, comme chez les hommes, l’Allemagne vient rarement faire du tourisme dans les compétitions internationales. Et ne venez pas pinailler en ressassant leur triste élimination en quarts de finale du dernier Euro, cela ne change rien : les Allemandes feront encore partie des favorites au Mondial. Rien à voir avec la Grosse Bertha, mais la Mannschaft aime faire des dégâts en étrillant ses adversaires en phase de poules, c’est une tradition. Puis, il suffit de jeter un coup d’œil au palmarès pour se faire une petite frayeur pour nos Françaises : huit victoires au championnat d’Europe, deux Coupes du monde au compteur (2003 et 2007) et un premier titre olympique en 2016. Boum, rien que ça. Et si certaines cadres ont quitté la sélection, il ne faudra pas sous-estimer la bande d’Alexandra Popp et Dzsenifer Marozsan, qui voudra certainement chiper la première place de sa poule afin d’éviter de retrouver les États-Unis dès les huitièmes de finale. En tout cas, la sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg s’est montrée très satisfaite après le succès de ses pouliches contre le Chili (2-0), jeudi dernier. Comprendre : elles sont fin prêtes pour le grand rendez-vous, comme d’habitude.
Le cadeau surprise : l’Afrique du Sud
Une première participation à un événement comme la Coupe du monde, c’est forcément excitant. Surtout que c’est plus que mérité pour la sélection dirigée par l’éternelle Desiree Ellis, 56 piges et pionnière dans son pays (elle avait participé au premier match officiel des Banyana Banyana en 1993). Si elle fera figure de novice au Mondial, l’Afrique du Sud s’est déjà fait un nom sur le continent africain avec cinq médailles d’argent à la Coupe d’Afrique des nations. Pas encore de victoire finale, même si les Sud-Africaines s’étaient inclinées avec les honneurs contre le Nigeria, l’ogre du continent, aux tirs au but lors de la dernière édition en 2018. Pour déjouer les pronostics en France, elles pourront compter sur la jeune pépite Thembi Kgatlana (23 ans, meilleure joueuse et meilleure buteuse de la dernière CAN) pour faire trembler les filets. Puis, elle pourront avancer en toute sérénité dans la compétition, la question des primes étant déjà réglée avec un mot d’ordre : l’égalité (ou presque) hommes-femmes. « Les primes pour la participation à la Coupe du monde dames sont quasiment les mêmes que les bonus des Bafana Bafana (la sélection masculine) » , précisait récemment Dominic Chimhavi, le porte-parole de la Fédération sud-africaine de football. Et pourquoi ne pas taper l’Espagne dès la première journée pour fêter ça ?
La joueuse frisson : Wang Shuang
Non, elle ne va pas se retrouver sur le devant de la scène uniquement parce qu’elle a eu le privilège de signer au PSG l’été dernier. L’attaquante de 24 ans n’a pas eu besoin de débarquer dans la capitale française pour être une star au pays. Depuis toute jeune, elle est considérée comme un véritable joyau et elle compte déjà pas loin de 90 sélections avec les Roses d’acier. Une pointe de vitesse redoutable, un pied gauche à faire rougir Lionel Messi – il paraît qu’elle est jugée comme sa version féminine en Chine – et une envie d’en découdre très rapidement, comme en témoigne sa praline en lucarne après dix-sept secondes contre Montpellier cet hiver. Pour sa première saison sur le sol européen, Wang Shuang affiche déjà un bilan statistique remarquable (7 buts et 8 passes décisives en 18 matchs de D1), en plus d’avoir pu étoffer sa palette. « J’ai beaucoup progressé sur les duels, en Asie on est moins fort sur les confrontations physiques, développait-elle dans la web-série que lui a consacrée le PSG. Et si elle débutera à Rennes, le 8 juin contre l’Allemagne, elle retrouvera son Parc des Princes dès le 13 juin, pour y affronter l’Afrique du Sud. Attention les yeux, ça va régaler.
Trois bonnes raisons de suivre ce groupe :
Parce qu’il faudrait être stupide pour s’intéresser à cette Coupe du monde sans se poser devant le fameux groupe de la mort, non ? Pour constater qu’on peut être ingénieure en aéronautique et pratiquer le foot au haut niveau. Demandez à Celia Jiménez, le défenseur espagnol de 23 ans s’est lancé dans ce domaine parce qu’elle était visiblement intriguée par la possibilité de défier la gravité. Cela vous pose une femme. Parce qu’il faut espérer voir l’Allemagne et l’Espagne se faire taper. Ah, le chauvinisme à la française…Trois bonnes raisons de n’en avoir rien à cogner :
Parce que les branlées, tu préfères les prendre (ou les mettre) au Five avec les copains, donc les quatorze pions de l’Allemagne en trois matchs, non merci. Parce que deux rencontres se joueront au Havre. Et le spectacle au stade Océane, c’est plutôt rare. Parce que vous n’avez pas envie d’entendre les commentateurs parler d’Invictus ou du film sur Nelson Mandela avec Idris Elba à chacun des matchs de l’Afrique du Sud, ça suffit à la fin.Mais pourquoi elle n’est pas venue ?
L’Espagne ne pourra pas compter sur l’expérimentée Vero Boquete pour l’aventure en France. Pourquoi ? Tout simplement parce que Jorge Vilda, le sélectionneur, a choisi de ne pas l’appeler, préférant miser sur un groupe très jeune (la joueuse la plus âgée a 29 ans). Exit, donc, le milieu de terrain de 32 piges, connu pour avoir été la première Espagnole à remporter la Ligue des champions en 2015 (avec Francfort). Son absence était plutôt attendue au pays, mais elle a fait naître des polémiques et une certaine incompréhension. La raison ? L’ancienne joueuse du PSG a côtoyé le plus haut niveau chez les Utah Royals – où elle a signé cet hiver – qui comptent dans leurs rangs plusieurs championnes du monde et où elle a eu un temps de jeu conséquent. « Nous suivons de près ce qu’elle fait aux États-Unis, s’est récemment justifié Vilda face à la presse. Elle a fait de bonnes performances, et elle comme tout autre joueuse ayant un passeport espagnol peut prétendre à une place dans ce groupe. Mais je suis convaincu que les vingt-trois appelées sont celles qui nous rapprocheront le plus de la victoire. » C’est ce qu’on appelle botter en touche.
L’inexpertise de François, responsable marketing aux « Roses Anciennes André Eve », à Chilleurs-aux-Bois (45170)
« La sélection chinoise se fait surnommer les Roses d’acier ? L’acier comme le métal ? C’est bizarre, je ne comprends pas pourquoi elles se font appeler comme ça. Ce n’est pas très cohérent tout ça, nous on fait des roses naturelles, on ne fait pas des roses en acier… Attendez, je vais demander à mon collègue s’il connaît cette association.(…)Bon, il n’en sait pas plus que moi, aucune idée de ce que cela peut signifier. Mais les Chinoises ne pourront de toute façon pas avoir le monopole des roses, on en trouve partout, dans tous les pays. Surtout dans ceux tempérés. Sous les tropiques, il y en a un peu moins. En Afrique du Sud ? Oui, bien sûr, je pense qu’on en trouve aussi, tout comme en Espagne ou en Allemagne. Partout, quoi. Et s’il y a évidemment différents types de roses, je ne pense pas qu’on puisse définir un de ces pays comme le meilleur dans ce domaine. Ça va être un groupe très serré. »
La stat’ à la con :
960,8 – Comme le nombre de kilomètres à parcourir pour l’Allemagne pour rallier Valenciennes à Montpellier entre ses rencontres face à l’Espagne et l’Afrique du Sud. Merci pour le bilan carbone.
Si ce groupe était un tube de l’été :
Par Clément Gavard