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Coupe du monde 2018 : la fiche de la Tunisie
Par Ali Farhat
5 minutes
De retour sur la scène mondiale pour la première fois depuis douze ans, les Aigles de Carthage n'ont pas de grosses individualités, mais une grande force collective. Et comptent bien faire douter leurs adversaires. Car la Tunisie, c'est peut-être petit, mais c'est surtout costaud.
La liste des 23
Gardiens de but : Aymen « Balbouli » Mathlouthi (Al-Batin), Farouk Ben Moustapha (Al-Shabab), Mouez Hassen (LB Châteauroux)Défenseurs : Ali Maâloul (Al Ahly), Syam Ben Youssef (Kasımpaşa), Hamdi Nagguez (Zamalek SC), Yassine Meriah (CS Sfaxien), Rami Bedoui (ES Sahel), Oussama Haddadi (Dijon FCO), Dylan Bronn (KAA La Gantoise), Yohan Benalouane (Leicester City)Milieux de terrain : Ferjani Sassi (Al-Nasr), Mohamed Amine Ben Amor (Al-Ahli Djeddah), Ghailene Chaalali (ES Tunis), Ellyes Skhiri (Montpellier HSC), Saïf-Eddine Khaoui (Troyes), Ahmed Khalil (Club africain)Attaquants : Saber Khalifa (Club africain), Wahbi Khazri (Stade rennais), Fakhreddine Ben Youssef (Al Ettifaq), Naïm Sliti (Dijon FCO), Anice Badri (ES Tunis), Bassem Srarfi (OGC Nice)
Le onze type
Hassen – Bronn, S. Ben Youssef, Meriah, A. Maâloul – Ben Amor, Skhiri, Sassi – Sliti, Badri – Khazri
L’analyse tactique
La Tunisie est une équipe à réaction plus que d’action. Autrement dit, elle se fait d’abord surprendre avant de prendre les choses en main. Cela s’est vérifié face à la RD Congo et la Guinée lors des qualifications ainsi que contre le Portugal et la Turquie en amical. Chaque match de poule étant une finale pour les Aigles de Carthage, Nabil Mâaloul devrait opter pour une formation plutôt compacte, avec Ellyes Skhiri juste devant une défense à quatre. La sentinelle de Montpellier serait alors elle-même soutenue par deux autres milieux, à savoir Mohamed Amine Ben Amor et Ferjani Sassi. Devant, les électrons libres Sliti et Badri seront chargés d’alimenter le larron situé en pointe. Reste à savoir si Wahbi Khazri sera remis à 100% pour aller planter des cacahuètes dont lui seul à le secret.
La stat à la con : 1
Comme le nombre de victoire pour la Tunisie en Coupe du monde. Et ce, lors de sa toute première participation, en 1978. Quatre décennies que les Aigles de Carthage rêvent de réitérer cet exploit réalisé lors de leur toute première rencontre en mondovision face au Mexique. Menés 1-0 à la mi-temps, les Tunisiens étaient parvenus à inverser la tendance pour s’imposer 3-1 grâce à Ali Kaabi, Néjib Ghommidh et Mokthar Dhouib. Une victoire hautement symbolique puisqu’il s’agit là du tout premier succès d’une équipe africaine en phase finale de Coupe du monde.
Ce que Poutine dirait de cette équipe
« J’aime la Tunisie. Si je suis aussi bien habillé, c’est grâce au créateur Riadh Bouaziz. En toute logique, je ne vais pas me gêner pour tailler un costard aux Anglais juste avant leur match contre les Aigles de Carthage. »
Il aurait pu être russe, mais il est né à Tunis
Un rouquin aux yeux bleus dans un pays de bruns aux yeux marrons : c’est peu dire si Fakhreddine Ben Youssef détonne. Fort de son mètre 92, l’ailier tunisien ne passe pas inaperçu. S’il remonte son arbre généalogique, il trouvera peut-être un(e) de ces Russes qui s’est établi(e) à Bizerte à la suite de la fuite de la Flotte de l’Armée blanche devant la révolution bolchevique à la fin de l’année 1920.
Le joueur frisson : Naïm Sliti
En l’absence de Youssef Msakni, le feu follet de Dijon est à coup sûr l’un des joueurs phares de cette équipe de Tunisie. Il n’y a qu’à voir ce qu’il a réalisé cette saison en Ligue 1 : sept buts et six passes décisives en 31 apparitions, et beaucoup de dribbles et de décalages pour les copains. En équipe nationale, c’est pareil : Naïm court partout et donne le tournis aux défenses. Attention quand même à ne pas trop garder le ballon et à exagérer, comme ce fut parfois le cas lors des matchs de préparation.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Saïf-Eddine Khaoui
Alors oui, le joueur prêté par l’Olympique de Marseille a réalisé une saison de bonne facture avec Troyes malgré la descente. Oui, il pourrait apporter quelque chose dans cette équipe de Tunisie. Mais pour l’instant, Saïf-Eddine Khaoui donne surtout l’impression d’être un peu perdu dans le onze. Et puis, avec seulement 68 kg sur la balance, c’est le genre de joueur qui risque de se faire bouger au milieu du terrain. Voire de s’envoler.
Le grand absent : Youssef Mskani
Un genou qui pète, et c’est tout un pays qui pleure. La sale blessure de Youssef Msakni lors de la dernière journée de la Qatar Stars League a plongé la Tunisie dans un désarroi profond. Compréhensible, en même temps : le trublion est le meilleur joueur que la République de Carthage ait vu ces dernières années. Capable de gestes dingues et de frappes soudaines, Msakni aurait posé de nombreux problèmes à ses adversaires. Malheureusement, il ne sera pas du voyage. Pas grave : quand la Tunisie remportera le Mondial, Wahbi Khazri pourra toujours se prendre en photo avec le maillot de Msakni, comme Götze avec la liquette de Reus en 2014.
S’ils étaient un tube de l’été
I will survive. C’est l’état d’esprit à adopter quand on a les Three Lions et les Diables rouges dans sa poule.
Pourquoi ils vont… battre l’Angleterre, mais se faire éliminer quand même
Harry Kane, Raheem Sterling, Dele Alli… bof. Les Tunisiens n’ont cure des grands noms. Dans un match épique d’une violence inouïe et digne des joutes du football anglais des années 1980, la Tunisie s’impose grâce à un penalty de Wahbi Khazri, qui bat sans aucun problème Jordan Pickford, son ancien coéquipier à Sunderland. Après un match d’une telle intensité, la défaite 3-0 contre la Belgique est tout à fait logique. Reste alors le Panama, corrigé par les Three Lions (3-0). Une nation que la plupart des Aigles de Carthage ne savent même pas placer sur une carte. Un adversaire sous-estimé, comme l’Arabie saoudite en 2006. Et ce qui devait arriver arriva : menée 1-0 à la suite d’un but de l’éternel Blas Pérez, la Tunisie va cravacher toute la rencontre et finir par égaliser dans les arrêts de jeu par l’intermédiaire d’Anice Badri. Trop tard : l’Angleterre, qui a battu la Belgique 2-1, accompagne les Diables rouges en huitièmes. La Tunisie n’a plus que ses yeux pour pleurer.
Le calendrier
Tunisie-Angleterre
Lundi 18 juin, 20h, à Volgograd
Belgique-Tunisie
Samedi 23 juin, 14h, à Moscou
Panama-Tunisie
Jeudi 28 juin, 20h, à Saransk
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