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Coupe du monde 2018 : La fiche de la Serbie

Par Florian Cadu
Coupe du monde 2018 : La fiche de la Serbie

De la puissance à toutes les lignes, un joyau appelé Sergej Milinković-Savić, des joueurs à la réputation solide qui répondent aux noms de Nemanja Matić ou Branislav Ivanović et un minimum d’ambition. Voilà ce qui constitue la Serbie, parée pour réussir sa Coupe du monde.

La liste des 23 Gardiens : Vladimir Stojković (Partizan Belgrade), Predrag Rajković (Maccabi Tel Aviv), Marko Dmitrović (Eibar)Défenseurs : Aleksandar Kolarov (AS Roma), Branislav Ivanović (Zénith St. Petersburg), Duško Tošić (Guangzhou R&F), Antonio Rukavina (Villarreal), Milos Veljković (Werder Bremen), Milan Rodić (Red Star Belgrade), Uroš Spajić (Krasnodar), Nikola Milenković (Fiorentina)Milieux de terrain : Nemanja Matić (Manchester United), Luka Milivojević (Crystal Palace), Sergej Milinković-Savić (Lazio), Marko Grujić (Liverpool), Adem Ljajić (Torino), Dušan Tadić (Southampton), Filip Kostić (Hamburg SV), Andrija Živković (Benfica), Nemanja Radonjić (Red Star Belgrade)Attaquants : Aleksandar Mitrović (Newcastle United), Aleksandar Prijović (PAOK Salonika), Luka Jović (Benfica)

Le onze type Stojković – Rukavina, Tošić, Ivanović, Kolarov – Ljajić, Matić, Milivojević – Tadić, Mitrović, Kostić

L’analyse tactique Mais bon sang, pourquoi Sergej Milinković-Savić n’est-il pas (encore) un indiscutable de cette équipe ? Tout simplement parce que cette Serbie s’est construite sans la pépite de la Lazio Rome, encore à moitié boycottée de la sélection il n’y a pas si longtemps (quand Slavoljub Muslin était aux manettes). Du coup, le pays se base sur un onze expérimenté, solide, et dont la puissance physique prend le pas sur le reste. Capable d’évoluer avec trois ou quatre défenseurs, la formation alignée varie en fonction des éléments présents et se repose sur une colonne vertébrale Vladimir Stojković-Branislav Ivanović-Aleksandar Mitrović épaulée par les fidèles Adem Ljajić et Aleksandar Kolarov. Équilibré, mais pas forcément sexy. Enfin, tout dépend de ce qu’on attend du football. Mladen Krstajić, lui, a choisi.

La stat à la con : 3 Soit le minuscule nombre d’éléments présents dans la liste évoluant dans le championnat national. Pas si surprenant, puisque 460 footballeurs professionnels serbes évoluent à l’étranger. Ce qui fait de la nation le quatrième pays le plus exportateur au monde.

Ce que Poutine dirait à cette équipe Avant le début de la compétition, lors de la présentation officielle des équipes : « Messieurs, nous ne sommes pas voisins, mais les noms de nos pays respectifs riment et comptent six lettres chacun, dont quatre communes. Suffisant pour que l’on se supporte mutuellement. Pour me prouver votre fidélité, je ne vous demanderais qu’une chose : imiter le choix capillaire de votre compatriote. »

Il aurait pu être russe, mais il est né à Sremska Mitrovica Il a la gueule d’un Russe, le regard d’un Russe, la carrure d’un Russe, le comportement d’un Russe, la sobriété d’un Russe, les relations d’un Russe (salut à toi, Roman Abramovitch) et l’amour de la Russie. La carrière d’Ivanović, qui a évolué au Lokomotiv Moscou entre 2006 et 2008 (vainqueur de la Coupe de Russie en 2007) puis au Zénith Saint-Pétersbourg entre 2017 et aujourd’hui, le prouve : le défenseur central-arrière droit kiffe le plus grand pays du monde. C’est pourtant à Sremska Mitrovica, en Yougoslavie, qu’une maman a gémi de douleur pour faire apparaître l’ancien joueur de Chelsea le 22 février 1984. Depuis, nombreux sont ceux qui ont cru que Branislav était de la même nationalité que Sremska Mitrovica. Heureusement que son nom se termine en -ić.

Le joueur frisson : Nemanja Matić Certes, Milinković-Savić mériterait amplement de figurer dans cette catégorie. Mais comme évoqué précédemment, le bonhomme n’est même pas certain de faire partie du onze de départ. Alors, autant diriger ses globes oculaires sur le milieu de terrain de Manchester United, assuré quant à lui de diriger l’entrejeu serbe. Pas forcément orgasmique au premier coup d’œil, Matić est toutefois capable de réaliser des gestes décisifs sortis de nulle part. Passons sur sa qualité technique ou ses passes parfois jouissives, et concentrons-nous sur sa frappe de balle. Il suffit de demander à n’importe quel fan de Chelsea ou de MU pour se faire une idée de la bestiole : en forme ou pas, Nemanja envoie régulièrement des parpaings d’un esthétisme absolu au fin fond des filets, quand ils ne testent pas la solidité des montants. Et en plus, il sait même faire ça. Même si ça date de 2015…

Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Aleksandar Mitrović Déjà, il n’est pas forcément agréable à regarder jouer. En tout cas, le style de l’attaquant ne fait pas l’unanimité. Pas le plus technique des avants-centres, Mitrović privilégie son coup de tête, son immense gabarit et son placement pour se muer en finisseur efficace. Ce qui ne plaira pas à tout le monde, et sûrement pas aux gosses ayant grandi en applaudissant des joueurs bien plus complets que par le passé. Mais le véritable argument fait suite à la provocation de son homonyme – dont le prénom est Stefan et qui vient de signer à Strasbourg – le 15 octobre 2014. Ce jour-là, la Serbie affronte l’Albanie, un drone portant un drapeau albanais survole le terrain – réveillant des affaires géopolitiques entre les deux pays – et Mitrović ne trouve rien de mieux à faire que d’arracher l’objet polémique, provoquant des échauffourées et faisant monter d’un cran la tension. Si les intentions en elles-mêmes (que souhaitait-il vraiment faire ?) ne sont pas forcément à accuser, le geste montre que le garçon n’a rien fait pour calmer la situation. Dans le doute, on préférerait donc amener zéro Mitrović en Russie.

Le grand absent : Matija Nastasić Miralem Sulejmani, onze buts en 28 titularisations de championnat avec le Berner Sport Club Young Boys, n’est pas là. Mais l’absence qui fait le plus tache, c’est celle de Matija Nastasić. Le défenseur central semblait enfin avoir trouvé son rythme de croisière à Schalke 04. Bim : l’ex de Manchester City se déchire le ligament croisé postérieur au genou droit mi-avril, et doit déclarer forfait pour plusieurs mois. Trop long pour espérer faire partie du voyage. Toujours pas de compétition majeure pour l’arrière de 25 piges, qu’on présentait pourtant comme un talent précoce il fut un temps…

S’ils étaient un tube de l’été… Paklene godine de Mile Kitić. Personne ne connaît ? Il s’agit pourtant de la reprise de Désolé de Sexion d’Assaut. Un titre à écouter lorsque la Serbie va tomber dès le premier tour, donc. Pas une raison pour laisser parler sa violence, hein…

Pourquoi ils vont… faire pleurer le Paris Saint-Germain et l’AC Milan Vendredi 22 juin 2018. Après un match nul sans but contre le Costa Rica, la Serbie décide de la jouer à la dure. Au bout de douze minutes de jeu, et alors que les hommes de Krstajić ont déjà reçu deux avertissements, Kolarov délaisse son côté gauche et traverse tout le terrain en diagonale pour faucher Ricardo Rodríguez. Poussé par son élan, le Romain emporte tout sur son passage, et surtout le tibia du latéral milanais. Carton rouge, victoire 2-0 de la Natien supériorité numérique… et six mois d’indisponibilité pour Rodríguez. Déjà dans la mouise financièrement, les dirigeants de son club sont ravis. Mercredi 27 juin. Désormais dans l’obligation de l’emporter contre le Brésil pour sauver leur peau, les Aigles blancs croient à l’exploit. Mais sont très vite remis sur le chemin de la réalité puisque la Seleção mène 3-0 à la pause. À l’heure de jeu, Neymar, qui doit être remplacé incessamment sous peu, kiffe son dernier ballon et se permet de tenter un arc-en-ciel déjà essayé en amical. Évidemment, Duško Tošić, sur les nerfs, n’apprécie pas et se venge. Sa cible ? La cheville du Parisien, bien entendu. Bilan : une élimination d’un côté, neuf mois de soins de l’autre. Ah, s’il avait été vendu avant la compétition…

Le calendrier Costa Rica – Serbie Dimanche 17 juin, 14 heures, à Samara Serbie – Suisse Vendredi 22 juin, 20 heures, à Kaliningrad Serbie – Brésil Mercredi 27 juin, 20 heures, à Moscou
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