La liste des 23
Gardiens : Bialkowski (Ipswich Town), Fabiański (Swansea), Szczęsny (Juventus)
Défenseurs : Bednarek (Southampton), Bereszynski (Sampdoria), Cionek (SPAL), Glik (AS Monaco), Piszczek (Borussia Dortmund), Jędrzejczyk (Legia Varsovie), Pazdan (Legia Varsovie)
Milieux de terrain : Błaszczykowski (Wolfsburg), Goralski (Ludogorets), Grosicki (Hull), Krychowiak (West Bromwich Albion), Kurzawa (Gornik Zabrze), Linetty (Sampdoria), Peszko (Lechia Gdansk), Rybus (Lokomotiv Moscou), Zieliński (Naples)
Attaquants : Kownacki (Sampdoria), Lewandowski (Bayern Munich), Milik (Naples), Teodorczyk (Anderlecht)
Le onze type
Szczęsny – Piszczek, Kaminski, Pazdan – Błaszczykowski, Linetty, Krychowiak, Rybus – Zieliński, Lewandowski, Grosicki
L’analyse tactique
«
Je sais que parfois, je dois faire le sale boulot pour le bien de l’équipe. Nous devons être prêts à profiter des failles des équipes adverses qui ne seront concentrées que sur moi. » Lucide capitaine d’équipe au micro enregistreur du site d’informations polonais Wirtualna Polska, Robert Lewandowski est conscient de ce qui l’attend. Car la tactique polonaise repose essentiellement sur les petits pieds du meilleur buteur des éliminatoires européens (avec seize buts, soit un de plus que CR7). La défense à trois instaurée par Adam Nawałka ayant ses défauts (quatorze buts encaissés en dix matchs du groupe E des éliminatoires, la plus mauvaise défense pour un premier de poule), le bonhomme est tout de même responsable de 57% des buts de son pays. La Pologne s’avance surtout avec un jeu très décentré basé sur les débordements. Et une inconnue : en quelle forme seront ses piliers ? Błaszczykowski a passé la moitié de la saison blessé, Krychowiak ne s’est jamais réellement imposé à West Brom, et Milik n’a joué que quinze matchs de Serie A… Pas vraiment rassurant.
La stat à la con : 579
Comme le nombre de machines à sous présentes au casino de Sotchi, soit 579 chances de faire retomber Kamil Grosicki dans ses travers. Le gamin avait suivi fin 2007 une cure de désintoxication à Hawaï afin de calmer son addiction au jeu, alors qu’il était à l’époque joueur du Legia Varsovie. Et comme Sotchi, où se situe l’équipe polonaise, est l’une des rares villes russes à autoriser les jeux d’argent…
Ce que Poutine dirait de cette équipe
«
J’adore Thomas Pesquet. Quoi ? Pourquoi je vous dis ça ? Je ne sais pas, probablement parce que vous me demandez mon avis sur un état satellite. »
Il aurait pu être russe, mais il est né à… Poznań
Jouer pour le Lech Poznań en étant un gamin de la ville, c’est connaître l’avertissement : jamais, ô grand jamais on ne doit passer en pavillon ennemi. Et ici, le grand méchant à la gueule balafrée est le Legia Varsovie. Une règle qui passe sacrément au-dessus du crâne de
Bartosz Bereszyński, attaquant de formation aujourd’hui latéral droit à la Sampdoria, et qui a traversé le pont maudit à l’intersaison 2012-2013. Surtout, après avoir décroché le titre de champion de Pologne avec le Lech en 2010, il renouvelle l’expérience en 2013 avec le Legia alors qu’il était arrivé en janvier, devançant au classement… son ancien club. Et comme tout spectateur assidu de James Bond sait déjà qu’un diplomate russe cache souvent un agent double, le fameux épisode du « Legia-Celtic » , match de troisième tour de qualification à la C1 lors de laquelle il était entré sur le terrain alors qu’il était suspendu, ne surprendra finalement personne.
Le joueur frisson : Piotr Zieliński
Il avait quitté l’Euro 2016 à la mi-temps d’un anonyme troisième match de poule contre l’Ukraine, rentrant en pleurs dans les vestiaires polonais après une première période indigente. Lui, le futur «
Kevin De Bruyne » , comme le surnomme Maurizio Sarri, son entraîneur au Napoli ? Lui, le futur créatif de la nation ? On parle là d’un type qui a touché le moins de ballons de toute son équipe en 45 minutes – Fabiański excepté. Alors, soyons sérieux. Sauf que deux ans plus tard, le petit oisillon que Klopp veut attirer à Liverpool a délivré six passes décisives lors des six derniers matchs de qualification des Rouge et Blanc, et s’est installé dans le XI titulaire de l’équipe nationale. Après une saison à 47 matchs en tant que meneur de jeu reculé et quasi sentinelle, il évoluera dans une position bien plus avancée avec la sélection. C’est-à-dire comme pendant droit de Kamil Grosicki, qui le décrivait récemment comme un «
joueur d’échecs » . Avant d’ajouter : «
Moi, je cours peut-être très vite, mais lui pense encore plus vite. »
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Rafal Kurzawa
Une homonymie évidente qui n’est pourtant la conséquence d’aucun lien de parenté, et c’est tout. Rafał Kurzawa, pas frère de Layvin donc, est une arme bien plus létale que son patronyme ne pourrait le suggérer. Avec le Gornik Zabrze en première division polonaise, le bonhomme culmine cette saison à 18 passes décisives en 36 matchs – ce qui facilite le calcul du pourcentage d’efficacité –, et a vu sa valeur marchande quasi quadrupler en un an (il vaudrait désormais 800k selon Transfermarkt). Adam Nawałka ne s’en sert d’ailleurs pas autrement qu’en fusil aérien, le faisant le plus souvent entrer à cinq minutes du terme. Bref, une vraie arme d’assaut. Rien de très étonnant lorsqu’on s’appelle Rafał.
Le grand absent : pas Kamil Glik
On a longtemps craint que le bonhomme loupe le premier Mondial de son existence à cause d’une foutue chute lors d’un tennis-ballon. Le gag est finalement repoussé à 2022. «
Gravement » blessé à l’épaule à la suite d’une entorse acromio-claviculaire, le défenseur de l’AS Monaco s’est finalement remis plus vite que prévu en soins intensifs, puis en soins tout court, puis en soins de rien du tout. «
Le dossier médical est partagé entre la sélection polonaise et l’AS Monaco, qui a donné son autorisation » , a déclaré le club français. Ouf.
S’ils étaient un tube de l’été…
Qui a volé l’orange ? L’occasion de se rappeler l’existence de ce bon Michal, ÉVIDEMMENT casté pour le rôle du voleur.
Pourquoi ils vont… sauver la Russie d’une crise économique
Au lendemain du drame, une unique photo fait l’ouverture des matinales télé. Ce cliché, pris par un spectateur de Pologne-Sénégal et revendu à prix d’or aux médias, est le seul sur lequel on peut apercevoir Michał Padzan en gros plan : son visage y est tordu par la rage, et le reste de son corps est tout occupé à tenir bon en position du panda au sommet de l’un des projecteurs du stade Olympique de Moscou. Car après avoir sauvé une journaliste de l’agression d’un panneau LED lors d’une interview récente, le dérangé défenseur polonais a en effet développé une aversion toute particulière pour les luminaires. Le matin même, il avait déjà écrasé du poing les deux petites lampes de chevet de sa chambre d’hôtel, décidant cette fois sur un coup de sang de détruire à la main les quatre projecteurs de l’enceinte en plongeant la foule dans le noir le plus complet. Heureusement, l’appareil photo du spectateur était équipé d’un mode nuit.
Pazdan réitérera la folie lors de chacun des matchs de la Pologne, permettant ainsi à sa sélection d’enchaîner les tours en profitant de l’égarement de ses adversaires. Robert Lewandowski, parfaitement nictalope, terminera meilleur buteur de la compétition après un quintuplé en finale face au Brésil, tandis que Pazdan se verra infliger une sanction financière équivalente au PIB du Panama pour couvrir les frais de réparation de l’intégralité des sources lumineuses du pays qu’il avait massacrées. Les impôts russes en bénéficient, l’économie repart, et Poutine annonce fièrement quelques mois plus tard avoir amorti les frais d’organisation du Mondial en remettant les clés de la capitale au sauveur national. On retrouvera plus tard ledit trousseau dans une poubelle moscovite, et Pazdan, sommé de s’expliquer, lâchera à la télévision ces phrases restées dans l’histoire : « Je suis très attaché à l’esthétique. Et je m’excuse, mais ces clés-là, elles étaient trop LED. »
Le calendrier
Pologne-Sénégal
Mardi 19 juin, 17 heures, à Moscou
Pologne-Colombie
Dimanche 24 juin 20 heures, à Kazan
Japon- Pologne
Jeudi 28 juin, 16 heures, à Nijni-Novgorod