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Coupe du monde 2018 : La fiche de l’Iran
Par Nicolas Jucha
Comment survivre avec l'Espagne et le Portugal ? Cet été en Russie, l'équipe d'Iran fait plus qu'une Coupe du monde, elle se fait une saison de Koh Lanta. Avec une préparation chaotique pour se mettre en confiance, histoire de pimenter le challenge.
La liste des 23
Gardiens : Alireza Beiranvand (Persepolis), Rashid Mazaheri (Zob Ahan), Amir Abedzadeh (Maritimo)Défenseurs : Majid Hosseini (Esteghlal), Milad Mohammadi (Akhmat Grozny), Mohammad Khanzadeh (Padideh), Morteza Pouraliganji (Alsaad), Pejman Montazeri (Esteghlal), Ramin Rezaeian (Ostende), Roozbeh Cheshmi (Esteghlal)Milieux de terrain : Ehsan Haji Safi (Olympiakos), Karim Ansarifard (Olympiakos), Masoud Shojaei (AEK Athènes), Mehdi Torabi (Saipa), Omid Ebrahimi (Esteghlal), Saeid Ezatolahi (Amkar Perm)Attaquants : Alireza Jahanbakhsh (AZ Alkmaar), Ashkan Dejaghar (Nottingham Forest), Mehdi Taremi (Al-Gharafa), Reza Ghoochannejhad (Heerenveen), Saman Ghoddos (Ostersunds), Sardar Azmoun (Rubin Kazan), Vahid Amiri (Persepolis)
Le onze type
Beiranvand – Mohammadi, Montazeri, Pouraliganji, Rezaeian – Haji Safi, Shojaei, Dejagah – Taremi, Azmoun, Jahanbakhsh
L’analyse tactique
Anciennement adepte du jeu direct en contre, l’Iran de Carlos Queiroz s’est frayé un chemin jusqu’au Mondial russe avec un jeu quelque peu plus offensif et dominateur. Il faut dire que le technicien dispose d’une belle génération offensive, emmenée par Alireza Jahanbakhsh, brillant en Eredivisie avec Alkmaar. Si problèmes et inquiétudes il y a, ils se situent plutôt dans les lignes arrière du 4-3-3 envisagé. Sur les dernières sorties, la Team Melli a surtout souffert de la porosité défensive due à certaines erreurs individuelles, comme celle de son gardien Alireza Beiranvand. De quoi inquiéter alors que le sélectionneur portugais a beaucoup expérimenté pendant la préparation et que de son aveu, il y a une grande uniformité de préparation physique entre les joueurs basés en Europe et ceux qui évoluent au pays.
La stat à la con : 40Ou la durée de préparation, en jours, que Carlos Queiroz juge nécessaire pour ses éléments évoluant dans le championnat iranien. Des joueurs jugés hors de forme selon celui qui quittera ses fonctions après le Mondial.
Ce que Poutine dirait de cette équipe « Vous tristes plus avoir Renault françaises et donuts américains. Vladimir consoler vous avec belles Lada et bons vatrushkas. »
Il aurait pu être russe, mais il est né a Shiraz
Masoud Shojaei aurait pu ne pas voir la Russie. La faute à une suspension en équipe nationale, finalement annulée, pour avoir osé jouer un match de Ligue Europa avec le Panionios face au Maccabi Tel Aviv. Or en Iran, jouer contre un représentant d’Israël est un outrage à la Nation selon les autorités. Mais grâce au soutien populaire, Shoajei et son coéquipier Haji Safi ont finalement été réintégrés. Et le milieu de terrain désormais à l’AEK Athènes s’est défendu d’une réplique d’un lyrisme à faire fondre le petit cœur de Vladimir Poutine : « Je suis un enfant de la guerre, et je viens d’une ville du sacrifice et de la résistance » , en référence au conflit irano-irakien des années 1980.
Le joueur frisson : Saman Ghoddos
Si Ostersunds a été la révélation de la Ligue Europa, elle le doit un peu à Saman Ghoddos. Ou beaucoup, si l’on se place du point de vue iranien. Au pays, le milieu offensif d’origine suédoise est devenu un chouchou des supporters, si bien qu’en dépit de sa faible expérience internationale, beaucoup l’espèrent titulaire. Doué d’une belle technique et adroit devant le but, il pourrait s’imposer en cours de compétition.
Le joueur qu’on a pas du tout envie de voir : Alireza Beiranvand
Originaire d’une famille nomade, Alireza Beiranvand a une histoire et une gueule atypiques. Il a dû quitter sa famille à l’âge de 12 ans pour tenter sa chance à Téhéran, où il voulait devenir footballeur quand son père pensait qu’il ne s’agissait en rien d’un métier. Après avoir dû dormir dans la rue, le gardien de l’Iran a donc réussi à percer. Mais l’époque n’a pas de cœur, et sa belle histoire personnelle ne compense pas ses récentes bourdes dans les cages de la Team Melli, si bien qu’au pays, il n’est plus aussi indiscutable, bien que Queiroz, jusque-là, lui accorde sa confiance.
Le grand absent : Jalal Hosseini
Très populaire en Iran, le défenseur central fait partie des choix forts de Carlos Queiroz. La défense du Portugais est bancale depuis plusieurs matchs, alors qu’avec sa centaine de sélections, le joueur de Persepolis pouvait faire office d’alternative expérimentée. Si l’arrière-garde iranienne craque de manière trop criante, la presse perse pourrait rebalancer à la figure de Queiroz son choix de laisser le vétéran (36 ans) à la maison.
S’ils étaient un tube de l’étéAlors on danse de Stromae, car c’est ce que la Team Melli risque de faire contre l’Espagne. 90 minutes de souffrance face à une équipe qui pourrait se régaler dans une défense qui va multiplier les pas de danse aléatoires pour compenser les trous béants créés par une défense trop faible.
Pourquoi ils vont se faire claquer en poules
Le 15 juin, l’Iran ouvre sa compétition contre le Maroc. Un adversaire à sa mesure, et contre lequel les Iraniens ont tout intérêt à gagner. Car la suite du programme s’avère dantesque face à une équipe d’Espagne de retour au sommet et une sélection du Portugal championne d’Europe en titre, et soucieuse de faire honneur à ce titre. La préparation chaotique comme les incertitudes sur l’après-Queiroz n’inspirent pas grand-chose de positif aux supporters de la Team Melli.
Le calendrierVendredi 15 juin : Maroc-IranMercredi 20 juin : Espagne-IranLundi 25 juin : Iran-Portugal
La comparaison de gros beauf de l'entraîneur de Gijón
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