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Coupe du monde 2018 : La fiche de l’Égypte
Par Nicolas Jucha, avec Eslam Magdy
Mohamed Salah ou pas ? Qu'importe, il n'y a pas que l'attaquant de Liverpool pour soutenir la pyramide égyptienne. Plongée dans les profondes structures de l'installation.
La liste des 23
Gardiens de but : Essam El Hadary (Al-Taawoun), Mohamed El-Shennawy (Al-Ahly), Sherif Ekramy (Al-Ahly).Défenseurs : Ahmed Fathy (Al-Ahly), Saad Samir (Al-Ahly), Ayman Ashraf (Al-Ahly), Mahmoud Hamdy (Zamalek), Mohamed Abdel-Shafy (Al-Fateh), Ahmed Hegazi (West Bromwich Albion), Ali Gabr (West Bromwich Albion), Ahmed Elmohamady (Aston Villa), Omar Gaber (Los Angeles FC).Milieux de terrain : Tarek Hamed (Zamalek), Mahmoud Abdul Razek « Shikabala » (Al-Raed), Sam Morsy (Wigan Athletic), Mohamed Elneny (Arsenal), Ramadan Sobhi (Stoke City), Mahmoud Hassan « Trezeguet » (Kasımpaşa), Amr Warda (Atromitos), Hossam Ashour (Al-Ahly), Moamen Zakaria (Al-Ahli Jeddah).Attaquants : Marwan Mohsen (Al-Ahly), Mohamed Salah (Liverpool).
Le onze type
El-Shennawy – Ashraf, Hegazi, Gabr, Fathi – Hamed, Elneny – El Said, Trezeguet, Salah – Hassan
L’analyse tactique
Avec Héctor Cúper, les Pharaons ont leurs petites habitudes : un 4-2-3-1 immuable avec une tondeuse à gazon – Hamed – pour récupérer des ballons et un milieu relayeur – Elneny – associés dans l’entrejeu. L’idée consiste à défendre bas et opérer en contres, avec des milieux offensifs qui permutent éventuellement avec l’avant-centre. Le facteur X Mohamed Salah est en général excentré côté droit, et ses potes n’aiment pas trop conserver le ballon. Pas tant pour raisons philosophiques que pratiques : quand ils tentent de construire patiemment, les Égyptiens n’arrivent à rien. Ou presque. Alors, sans forcément faire du long ball façon football anglais de la première moitié du XXe siècle, les hommes de Cúper misent sur la verticalité. La meilleure manière, jusqu’à preuve du contraire, d’éviter de faire une grosse connerie juste à côté de ses buts.
La stat à la con : 30%
Comme le nombre de joueurs avec le patronyme Hassan dans le top 10 des Égyptiens les plus capés de l’histoire. On en compte deux dans la pré-liste : Mahmoud Hassan « Trezeguet » et Ahmed Hassan « Kouka » .
Ce que Poutine dirait de cette équipe
« Avec Vladimir, c’est Sergio Ramos qui se serait démis l’épaule. Et Vladimir l’aurait achevé d’une balle dans la nuque. »
Il aurait pu être russe, mais il est né au Caire
Il joue à Zamalek, on dit de lui en Égypte qu’il a la « grinta » . Une manière distinguée de dire qu’il en a de grosses dans le slip. Et son rôle consiste à détruire le jeu adverse. Tarek Hamed est le guerrier du onze pharaon. Un garçon né au Caire, mais qui aurait survécu à l’aise au fond de la Sibérie, à clasher des ours à mains nues.
Le joueur frisson : Mohamed Salah
Il a claqué une saison sur les bases de CR7 et Leo Messi sous le maillot rouge de Liverpool. Alors forcément, on a envie de le voir à 100% au Mondial. Mohamed Salah a été un monstre toute la saison, avant de redevenir un petit garçon fragile lors d’un atelier judo avec Sergio Ramos. Vu ce qu’il a mis à Manchester City sur une seule jambe, on espère quand même que le protégé de Jürgen Klopp saura faire la même en Russie avec un bras en écharpe. La belle histoire serait qu’il mette la misère à son bourreau de finale de Ligue des champions dans la phase à élimination directe. Sauf que ce salaud de Ramos serait bien capable de lui flinguer l’autre bras…
Le joueur qu’on a pas du tout envie de voir : Ahmed Hassan « Kouka »
L’Égypte n’a pas une équipe de méchants, de bouchers ou de vicelards. Difficile donc d’en ressortir une tête à claques. En revanche, si vous aimez les dribbles chaloupés, les remises en une touche, ou les passes millimétrées, vous pourriez modérément apprécier les performances d’Ahmed Hassan « Kouka » . Entre tenter un crochet ou pousser son adversaire direct avec son cul, l’avant-centre du Sporting Braga choisit clairement la seconde solution. Opiniâtre, généreux dans l’effort, le numéro 9 n’est pas un peintre. Ou alors en bâtiment.
Le grand absent : Hussain Al Shahat
Dans une sélection très homogène où Cúper a même galéré pour sa pré-liste, Hussain Al Shahat aurait largement pu prétendre à un visa russe. Rapide, polyvalent sur les postes offensifs – il peut même dépanner arrière droit à l’occasion – et à l’aise techniquement, le milieu offensif d’Al Ain aurait fait un remplaçant idéal pour les Pharaons. Car outre sa capacité à assumer différents rôles, il fait partie des Égyptiens les plus à l’aise dans la surface adverse. L’anti-Rabiot.
S’ils étaient un tube de l’été
Man Down de Rihanna, dans le cas improbable où Sergio Ramos aurait culpabilisé après avoir étalé Mohamed Salah en Mondovision.
Pourquoi ils vont… sortir des poules
Depuis que Sergio Ramos a rencontré Mohamed Salah, la confiance du peuple égyptien a été légèrement ébranlée. Car à la base, avec l’un des meilleurs joueurs du monde dans le onze, les Pharaons se sentaient logiquement capables de taper l’Arabie saoudite, voire la Russie, et ainsi voir le top 16. Avec un virtuose esquinté en revanche, cela apparaît beaucoup plus improbable. Au moins, Cúper et ses hommes éviteront l’excès de confiance. Et se sublimeront sans leur meilleur joueur en mode Portugal de la finale de l’Euro 2016, qui sait. Ils réussiront donc l’exploit de sortir de leur poule, ce qui serait déjà un événement au Caire.
Le calendrier
Vendredi 15 juin : Égypte-UruguayMardi 19 juin : Égypte-RussieLundi 25 juin : Arabie saoudite-Égypte
Dans cet article :
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Par Nicolas Jucha, avec Eslam Magdy