La liste des 23
Gardiens de but : Jack Butland (Stoke), Jordan Pickford (Everton), Nick Pope (Burnley).
Défenseurs : Kyle Walker (Manchester City), Trent Alexander-Arnold (Liverpool), John Stones (Manchester City), Harry Maguire (Leicester), Phil Jones (Manchester United), Gary Cahill (Chelsea), Kieran Trippier (Tottenham), Danny Rose (Tottenham), Ashley Young (Manchester United).
Milieux de terrain : Eric Dier (Tottenham), Dele Alli (Tottenham), Jesse Lingard (Manchester United), Jordan Henderson (Liverpool), Ruben Loftus-Cheek (Crystal Palace), Fabian Delph (Manchester City).
Attaquants : Jamie Vardy (Leicester), Marcus Rashford (Manchester United), Raheem Sterling (Manchester City), Harry Kane (Tottenham), Danny Welbeck (Arsenal).
Sélectionneur : Gareth Southgate
Le onze typePickford – Walker, Stones, Maguire – Trippier, Dier, Rose – Alli, Lingard – Kane, Sterling.
L’analyse tactiquePourquoi tourner en rond comme des nigauds plus longtemps ? Un quart de finale serait déjà une belle prise pour une troupe aussi inexpérimentée et talentueusement indécise. Rassurez-vous : Gareth Southgate et la FA ne semblent pas s’être préparés à autre chose (oui, l’Angleterre serait enfin devenue raisonnable), et le dompteur des
Three Lions a déjà annoncé à plusieurs reprises que son objectif était avant tout de préparer une équipe étirable sur trois tournois. Reste qu’après plus de vingt mois de boulot, la patte Southgate est déjà visible : l’utilisation d’une défense à trois têtes, l’installation de
ball playing defender, soit des mecs capables de participer à la mise à mort du
long ball, et du jeu, enfin. Aujourd’hui, l’Angleterre ne cherche plus à fouiller dans les affaires des autres et avance très bien : les récentes virées face à l’Allemagne (0-0), le Brésil (0-0), au Pays-Bas (0-1), contre l’Italie (1-1), et les matchs de préparation contre le Nigeria (2-1) et le Costa Rica (2-0) ont montré que la mixture avait de bonnes saveurs, le tout confirmant notamment la belle solidité défensive montrée lors d’une phase de qualification que la bande de Southgate a ficelé dans le costume de co-meilleure défense de la zone Europe.
La stat à la con : 449
Soit le nombre de sorties internationales cumulées des 23 types qui ont posé leurs valises en Russie. Ce qui donne, en moyenne, une vingtaine de sélections par joueur, ce qui est peu, mais ce qui reflète parfaitement l’identité d’un groupe qui sera le troisième plus jeune de l’histoire du pays pour une Coupe du monde après celui envoyé en Suède en 1958 et celui qui s’est vautré en Allemagne en 2006 (26 ans, 18 jours).
Ce que Poutine dirait de cette équipe :
«
L’Angleterre est un pays qui me croit encore capable de faire empoisonner des types sur son sol à l’aide du saint esprit chimique. Elle ne veut pas que la Russie l’aide à faire la lumière sur l’empoisonnement de Sergueï Skripal ? Qu’elle reste dans son coin, on s’en cogne, mais je vous le dis : la guerre froide n’est pas terminée. N’oubliez pas qu’en son temps, Hitler aussi voulait mettre à mort la Russie. Vous connaissez la chute ? Ce pays n’est qu’une miette, on l’a déjà battu dans la course à l’organisation de cette Coupe du monde, et vous savez ce qu’on fait des miettes ? On les balaye. »
Il aurait pu être russe, mais il est né à… Sheffield
Jamie Vardy aime la crasse, les terrains flingués et la bouteille. La preuve ? En 2011, l’attaquant de Leicester file avec son vieux pote, Ian, à Magaluf et se rend compte, un soir, que ce dernier n’est pas dans le salon de l’hôtel : «
Là, il m’a retrouvé dans ma piaule avec une bouteille de vodka. Il m’a alors dit : « Allez, debout, tu viens avec nous ! – Non Jamie, j’en ai eu pour mon compte, c’est bon… – Helli
(le nom de famille de Ian est Helliwell, N.D.L.R.), si tu ne viens pas avec nous, je te vide cette bouteille dans la gorge ! »
Un instant plus tard, Jamie avait sauté sur mon lit et me versait de la vodka dans le bec. Il en a foutu partout. Il ne voulait pas s’arrêter, et la seule solution, c’était que je me lève. Forcément, ça a été une super soirée ! » Un type qui ne ferait pas tache à Vladivostok, donc.
Le joueur frisson : Ruben Loftus-Cheek
22 ans et enfin une grosse saison dans les pattes au plus haut niveau. Où ça ? Dans les eaux de Crystal Palace, où Chelsea avait décidé de le prêter cette saison et où le filou a répondu aux attentes, au point de voir plusieurs courtisans (Tottenham, West Ham, Everton) se mettre à lui tourner autour. Loftus-Cheek verra ça après le Mondial, car oui, le voilà dans les plans de Southgate pour la Russie : loin dans la hiérarchie, mais là quand même. Au moment d’évoquer sa convocation, RLC a alors joué la carte du mec qui n’a rien à perdre : «
Je suis prêt. Je ne suis pas le genre de personnes qui se laisse submerger par la pression.[…]
Je n’ai pas peur de la compétition et je ne vais pas être intimidé par les autres joueurs de l’équipe. C’est fondamental dans le foot si vous voulez vous en sortir. Je vais à la Coupe du monde avec cet état d’esprit. » Et avec quelques envies de surprises dans le sac, sans aucun doute.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Danny Welbeck
Pourquoi ? Parce que si l’attaquant d’Arsenal possède l’avantage, et le désavantage, de pouvoir être trimbalé un peu partout sans broncher, il reste, à 27 ans, une énigme. Et si les
Gunners cherchent actuellement à s’en débarrasser, ce n’est pas tout à fait un hasard. Car aujourd’hui, on ne sait pas vraiment quel est le vrai poste du natif de Manchester, et ce dernier semble aussi être le symbole de tout ce dont Southgate cherche à se débarrasser. Rassurez-vous : on ne devrait pas beaucoup le voir en Russie.
Le grand absent : Jack Wilshere
Sans aucun doute, lui qui se sera donc fait tirer sa place dans la file par des joueurs comme Loftus-Cheek et Lingard, plus frais. Dur à avaler, d’autant que le milieu d’Arsenal a retrouvé ces derniers mois une condition physique optimale et a livré plusieurs copies plus qu’intéréssantes qui auraient pu le mener jusqu’en Russie, lui qui n’avait disputé qu’un match pour rien au Brésil, en 2014, face au Costa Rica (0-0). Reste que Southgate ne peut prendre le risque d’emmener un mec fragile au Mondial, le capitaine du navire anglais connaissant très bien cette histoire : en 1998, il avait dû quitter ses potes de sélection au bout de deux matchs.
S’ils étaient un tube de l’été…
Ooops… ! I dit it again, tube phare de l’été 2000 et
masterpiece de Britney Spears.
Pourquoi ils vont (enfin) remporter une séance de tirs au but
On connaît le souci : depuis 1990, l’Angleterre a joué sept séances de tirs au but et n’en a remporté qu’une (contre l’Espagne, en 1996). Dans les chiffres, on parle de 14% de réussite pour les footballeurs du pays, et, dans les faits, d’un spectre qui hante encore les nuits d’un Gareth Southgate lui-même posé dans la position du mis à l’échec en demi-finales de l’Euro 1996 face à l’Allemagne. Il faut donc trouver le vaccin idéal : depuis quelques mois, la FA a ainsi popularisé la pratique du golf, l’essayant notamment avec les U20 lors de la Coupe du monde de la catégorie jouée en Corée du Sud en 2017 (que l’Angleterre a remporté au passage).
En Russie, les petits lions sortent ainsi logiquement deuxièmes du groupe G derrière une Belgique arrivée en tête à la différence de buts après un joli bouquet final entre les deux européens (0-0, à dix derrière, du flan et des larmes pour le public). Pour tuer le temps entre les deux tours, Southgate décide d’organiser une soirée costumée, où Nick Pope débarque en Robin des Bois et Phil Jones en Petit Jean. Au milieu de la boum, une flèche tirée par Pope tape dans la pomme que s’apprête à manger Southgate. Déclic. Le lendemain, une séance de tir à l’arc est organisée pour bosser sur la concentration des joueurs et préparer une éventuelle séance de tirs au but face au Japon, en huitièmes de finale. Une rencontre qui est surtout un remake de l’épreuve mixte des championnats du monde de tir à l’arc 2017 où les Japonais s’étaient écrasés face aux Britanniques. L’exercice est un succès, et en huitièmes, Southgate fait installer en secret une pomme derrière le but japonais où se déroule la séance. Phil Jones vise le trognon et donne la victoire à l’Angleterre : la malédiction est levée.
Le programme
Tunisie – Angleterre
Lundi 18 juin, 20h, à Volgograd
Angleterre – Panama
Dimanche 24 juin, 14h, à Nijni Novgorod
Angleterre – Belgique
Jeudi 28 juin, 20h, à Kaliningrad
L’Angleterre pleure un champion du monde 1966