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OM : une saison sans saveur ?

Par Clément Gavard, au Roazhon Park

Avec son élimination en Coupe de France à Rennes, l'OM paye la construction d'un effectif plombé par les départs à la CAN. Nous sommes fin janvier et le spectre d'une saison blanche et sans saveur plane au-dessus de Marseille, à la traîne en championnat et qui devra sortir le Shakhtar Donetsk en Ligue Europa.

OM : une saison sans saveur ?

L’OM a encore perdu une séance de tirs au but, ou à la loterie, c’est selon, ce dimanche soir au Roazhon Park dès les seizièmes de finale de la Coupe de France, une compétition qui lui échappe depuis maintenant 35 ans. «  Les aléas du foot », regrettait Gennaro Gattuso quelques minutes plus tard en conférence de presse. Pau López n’aura sorti aucune des neuf tentatives rennaises, ne parvenant même pas à effleurer au moins l’une d’elles, alors qu’il avait sorti brillamment celle de Benjamin Bourigeaud à la fin de la première période. « Parfois, tu l’arrêtes, parfois tu ne l’arrêtes pas, c’est la vie, rejouait le gardien espagnol en zone mixte. Les tirs au but, c’est aussi un peu de la chance, il faut surtout voir ce qu’on peut améliorer pendant le match. »

C’est vrai aussi, même si cela aura souvent été une histoire de tirs au but ces derniers mois à Marseille, entre l’élimination contre Annecy la saison dernière au stade des quarts de finale (2-2, 6-7 TAB) et bien sûr celle contre le Panathinaïkos en août sur la route de la Ligue des champions (2-1, 3-5 TAB). C’était il y a cinq mois, avec un autre entraîneur, Marcelino. C’était il y a une éternité, en fait, et cela rappelle que l’OM traverse une saison compliquée et sans grande saveur, sans trop savoir où le club va ni ce qu’il doit viser cette saison. Une tentative de réponse de Jordan Veretout : «  Il faut vite se remettre la tête à l’endroit. En championnat, on est à la traîne aussi (7e). Il reste deux compétitions, à nous de faire le taf en Ligue Europa pour aller le plus loin possible. » Avant de recevoir à Monaco et de se déplacer à Lyon, Marseille compte six points de retard sur le podium, et se rapproche d’une double confrontation contre le Shakhtar Donetsk en barrages de C3 dont il faudra sans doute sortir gagnant avant les tirs au but.

Un casse-tête permanent

Le déroulé de la séance de dimanche soir a dû défiler dans les têtes marseillaises quand les joueurs sont allés saluer les 1 300 supporters présents en parcage, éteints par l’enchaînement du loupé de Samuel Gigot et de la balle de match transformée par le jeune Mahamadou Nagida. « On a quand même fait un bon match, tenait à souligner Gattuso. On a eu des occasions, on a subi sur certaines phases, on a été un peu en souffrance après le 1-1, mais on a su se relever. Malheureusement, ce sont les tirs au but. » L’OM n’aura pourtant pas été brillant ni rassurant dans une rencontre plutôt équilibrée, mais que les Rennais auraient pu remporter en concrétisant leur temps fort au retour des vestiaires. Il y a eu un début de complicité entre Pierre-Emerick Aubameyang et Vitinha sur un petit numéro en première période, sans lendemain dans ce match où les Phocéens n’auront cadré que deux de leurs quatorze tirs. Solide à défaut d’être dangereux, Marseille a manqué de créativité, de folie et de vie, comme lors de ses dernières sorties, ce qu’a concédé le technicien italien.

Je ne suis pas ici pour me plaindre. Je sais qu’il y a des joueurs qui manquent, mais ce n’est pas le thème de la soirée.

Gennaro Gattuso

On peut reprocher à Gattuso de ne pas amener de progression majeure quatre mois après son arrivée, à l’image de son 3-5-2 plus sécurisant qu’emballant. Il aurait pu le faire évoluer après avoir perdu Michael Murillo et Bilal Nadir sur blessures dans la première demi-heure. Il n’a rien touché, faisant entrer la recrue Ulisses Garcia et le revenant Luis Henrique à un poste qui n’était pas le sien. Le coach marseillais peut avoir l’excuse des évènements contraires (Ruben Blanco était malade, par exemple) et de l’impact de la CAN sur son effectif que l’OM aura été incapable d’anticiper. Le club doit pourtant faire sans Amine Harit, Azzedine Ounahi, Iliman Ndiaye, Ismaïla Sarr et Chancel Mbemba, des joueurs qui se montrent plutôt à leur avantage en Côte d’Ivoire ce mois-ci. « Je ne suis pas ici pour me plaindre, balayait Gattuso. Je sais qu’il y a des joueurs qui manquent, mais ce n’est pas le thème de la soirée. » C’est peut-être le thème de la saison et même celui de l’ère Pablo Longoria, un président plus habile pour déconstruire un effectif tous les six mois que pour le construire pour une saison pendant l’été.

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Par Clément Gavard, au Roazhon Park

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