- International
- CAN 2015
- Groupe B
- RD Congo/Tunisie (1-1)
Coup double pour la RDC et la Tunisie
Pour la première fois depuis 1974, il y aura deux Congo en quarts de finale de la CAN. Au bout du suspense et après avoir été menée au score par la Tunisie, la République démocratique du Congo est venue accrocher son troisième match nul de la compétition (1-1). Suffisant pour accrocher la deuxième place d'un groupe B peu relevé.
Il y a 24 heures, l’Estadio de Bata était à la fête. Normal, les Équatoguinéens venaient de décrocher leur qualification pour les quarts de finale. Une ambiance de feu, des supporters en liesse dans et en dehors du stade, il y avait ce mélange de passion et d’ivresse. Ce soir, au moment du coup de sifflet final du Gambien Bakary Papa Gassama, il n’y avait que le son répété de quelques vuvuzelas dispersées tristement aux quatre coins d’un stade désert pour célébrer la qualification conjointe de la Tunisie et de la République démocratique du Congo. Une ambiance cafardeuse qui permettra d’ajouter aux images de joies traditionnelles une pointe de scepticisme. Une qualification n’efface pas toujours les stigmates d’un premier tour dans l’ensemble douloureux pour deux sélections bien difficiles à cerner.
Tunisie inquiétante et séduisante à la fois
Dans un fauteuil après deux matchs d’une qualité parfois médiocre, la Tunisie avait encore tout à perdre ce soir dans la tiédeur de Bata. Encore en course après deux prestations manquant sérieusement de mordant, la RDC était, elle, déjà bien contente de se retrouver dans une arène aux trois quarts vide pour tâcher de décrocher sa qualification pour les quarts de finale. Le climat autour de ce qui ressemblait malgré tout à un choc n’était donc pas forcément une ode au football ambitieux. C’est donc une entame de match angoissante et nerveuse que se livrent 22 gladiateurs manifestement un brin paralysés par l’évènement. Auréolés d’un avantage mathématique non négligeable, les hommes de Leekens finissent toutefois par sortir de leur torpeur. D’abord en apprenant à gaspiller des occasions – une première dans cette CAN – via le double raté maladroit de Sassi, puis quelques secondes plus tard de Chikhaoui. Ensuite en développant enfin un football chatoyant et percutant. Chikhaoui, encore lui, passe une nouvelle fois tout près de l’ouverture du score suite à un joli mouvement en triangle, mais bute sur cette pieuvre de Kidiaba. Quelques minutes de flottement et puis le coup de bambou. Sur une tête plongeante d’Akaichi, l’invité-surprise de la sélection tunisienne, les Aigles de Carthage venaient de mettre entre parenthèses les trop faibles feulements des Léopards.
RDC : Le plaisir de conduire
La suite allait pourtant être beaucoup moins drôle pour la Tunisie. Consciente d’avoir déjà un pied à la maison, et sans doute au courant des difficultés du Cap-Vert à prendre le jeu à son compte dans l’autre match, la RDC allait apprendre à faire le jeu. En oubliant de défendre par moment, mais en jouant crânement sa chance. Encore une fois pris dans le piège du hors-jeu au retour des vestiaires, Chikhaoui continue d’être le seul moteur d’une attaque tunisienne depuis trop longtemps dépendante des seuls faits d’armes de l’attaquant du FC Zurich. Le manqué incompréhensible de Wahbi Khazri peu après l’heure de jeu en est sans doute la plus belle des démonstrations. Des occasions ratées en contre-attaque d’un côté, une domination de plus en plus manifeste de l’autre, il ne manquait plus à la RDC qu’un but pour s’offrir une place en quart. Celui-ci arrivera finalement par l’entremise de Bokila, tout juste entré en jeu, à la suite d’une bonne déviation aérienne de Dieumerci Mbokani. Un but et un petit point qui offre une double qualification souvent synonyme de fin de matchs un peu terne. Bingo : il n’y aura finalement jamais de but à Ebebiyin entre le Cap-Vert et la Zambie. La RDC peut respirer, ses trois matchs nuls auront suffi pour accrocher la qualif’.
Par Martin Grimberghs