- CAN 2023
- 8es
- Sénégal-Côte d'Ivoire (1-1, 4-5 TAB)
Côte d’Ivoire : du cimetière aux cimes ?
Contre le favori sénégalais, la Côte d'Ivoire d'Émerse Faé s'est réconciliée avec son peuple au terme d'un acte de bravoure, qui est sans doute aussi l'acte fondateur de sa Coupe d'Afrique. Gare à ne pas avoir enterré le pachyderme précipitamment.
Les Éléphants avaient un pied dans la tombe. Ce mardi aux alentours de minuit, ils ne se sont jamais sentis aussi vivants. La faute à une soirée sertie d’émotions ultimes vécue lors de son huitième de finale face au Sénégal ? Moquée par toute l’Afrique, d’Alexandrie au Cap de Bonne-Espérance, depuis une bonne semaine et l’humiliation subie contre la Guinée équatoriale, la Côte d’Ivoire ne tenait sa présence à ce tour qu’à la générosité du Maroc et au black-out du portier ghanéen. Sauf que cette CAN 2023 est là pour bousculer toutes nos certitudes. Le Sénégal, auréolé de son 9 sur 9 en phase de poules, se voyait presque déjà sur la voie royale pour se succéder et asseoir tout doucement sa mainmise sur le continent. Mais la bête blessée dans son orgueil, cet Éléphant aux défenses si prisées par les braconniers de tous horizons, a chassé le lion frileux de son territoire. Morale : il ne faut jamais relâcher sa proie.
La ruée des Éléphants
Ils seront toujours une minorité, ceux qui auront le droit à une seconde chance après une cagade en mondovision sur leurs terres. Pour que la Côte d’Ivoire ne soit pas aussi liquéfiée que face au Nzalang Nacional, il fallait provoquer un électrochoc. Promu à la tête des Éléphants à la suite de l’éviction de Jean-Louis Gasset, Émerse Faé a d’abord dû gérer la rumeur complètement lunaire d’un « prêt » de deux semaines d’Hervé Renard, pourtant sélectionneur des Bleues, sur le banc du pays hôte. Comment préparer un tel choc quand le climat est aussi délétère ? Ses mots, ses choix et son coaching ont été au niveau : en titularisant Max-Alain Gradel, comme un clin d’œil à la CAN 2015 et à… Hervé Renard, en réaffirmant sa confiance au très décrié capitaine Serge Aurier ou en sortant Jean Michaël Seri de la naphtaline, pour une performance de très haute volée à la relance et à la récupération, Faé a montré qu’il avait un plan. La présence tant réclamée dans le onze de départ d’Odilon Kossounou, qui a ramené de la sérénité à une défense aux abois lors du premier tour, s’inscrit aussi dans cette logique. Un des tout meilleurs bancs d’Afrique, mal utilisé jusqu’ici, a apporté son grain de sel : impassible, clinique et méchant, Franck Kessié a rallumé la flamme du point de penalty (86e) avant de clouer le bec des hommes d’Aliou Cissé aux tirs au but ; Sébastien Haller, qui disputait enfin ses premières minutes, a été un poison pour l’arrière-garde sénégalaise, avant de répondre présent comme tous les autres tireurs. Qui aurait d’ailleurs pu prédire que Nicolas Pépé, Christian Kouamé et Serge Aurier allaient faire preuve d’autant de force de caractère face au champion d’Afrique en titre ?
Sur le terrain de Yamoussoukro, l’entame cauchemardesque et le sang-froid sénégalais ont peu à peu laissé place à des débats équilibrés, marqués également par un arbitrage presque aussi douteux que celui d’Irak-Jordanie (carton rouge gentiment évité à Sadio Mané, penalty oublié sur Ismaïla Sarr – par compensation ? –, révision VAR nécessaire pour accorder le penalty à Nicolas Pépé). Longtemps stériles ou peu menaçants, les Ivoiriens n’ont jamais rien lâché, piquant peu à peu par phases, avec une fierté retrouvée. Seko Fofana, un des rares fidèles au poste depuis le début de la compétition, a encore une fois été de tous les combats. À la différence près que cette fois, il n’était plus seul. « On a de nouveau joué avec nos principes et nos valeurs. Malgré les épreuves, une fois qu’on a su qu’on était qualifiés, on a réussi à switcher mentalement », a livré l’ancien roc lensois en zone mixte, quant à la préparation de la rencontre. Mais pour que la rédemption soit complète et que la fête s’éternise vraiment, il ne faut pas s’arrêter à cette soirée mémorable. Face au Mali ou au Burkina Faso, la Côte d’Ivoire sera de nouveau attendue, de nouveau favorite, une position qui peut toujours la déstabiliser. À force de rêver, d’imaginer la CAN parfaite, cousue de fil blanc, la Côte d’Ivoire a déclenché un feu de forêt, prenant son temps avant de sortir des flammes le glaive à la main. Les Éléphants seront-ils capables d’aller au bout des exigences de leur peuple pour brandir le trophée, haut dans le ciel d’Abidjan ? Une chose est sûre, plus personne ne réclamera encore le grand banni, Wilfried Zaha, si « le coup du marteau » s’avère total.
@so_foot A priori, ça ne sera pas encore pour cette année, le Ballon d’or de Rayan Cherki… Par contre ce supporter ivoirien est déjà la star de la Coupe d’Afrique des nations 2023 ! #meme #CAN #CAN2023 #CAN2024 #can23 #can24 #coupedafrique23 #coupedafrique #coupedafrique24 #coupedafrique2023 #coupedafrique2024 #coupedafriquedesnations23 #coupedafriquedesnations24 #coupedafriquedesnations2023 #coupedafriquedesnations2024 #memetiktok #trend #trendtiktok #trending #fyp #foryouparty #foryou #pourtoi #pourtoipage #video #viral #humour #humor #coupedafriquedesnations
Par Alexandre Lazar