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Correa : « J’ai envie de revenir dans le système »

Propos recueillis par Mathias Edwards
Correa : « J’ai envie de revenir dans le système »

Épuisé après neuf saisons aux commandes de l'AS Nancy-Lorraine, Pablo Correa s'est légitimement octroyé des vacances bien méritées. Ses accus rechargés, le coach à l'accent inimitable se dit prêt à remettre le couvert.

Pablo Correa, vous allez bien ?Très bien. Très très bien, même.

Vous faisiez quoi dans les tribunes de Santiago Bernabeu samedi dernier, lors de Real Madrid-Betis Seville ?Je voulais voir un football différent de celui dont on a l’habitude en France. Vous m’avez vu ce week-end à Bernabeu, mais vous auriez aussi bien pu me voir il y a quinze jours en Italie devant Inter-Naples ou Juventus-Milan. Tout simplement, aujourd’hui j’ai le temps de me déplacer pour voir ces matchs.

Vous n’êtes pas en stage avec José Mourinho ?Non, mais vous savez, tout est bon à voir quand vous observez un match : le comportement des joueurs, de l’arbitre, des entraîneurs. Il y a beaucoup à apprendre. Il y a aussi beaucoup à lire dans la presse du matin, de la veille du match, les analyses du lendemain… Je prends du plaisir à découvrir comment fonctionne la presse dans les différents pays, comment cela se passe au niveau de la communication. Il y a des choses à apprendre à tous les niveaux. On n’a pas la chance de rentrer dans les têtes des entraîneurs, ce serait ça le top, faire des genres de stages comme vous dîtes. Mais ils ne veulent pas être dérangés quand ils travaillent, c’est normal.

Comment avez-vous fait pour dégoter une accréditation pour le match du Real ?Je me débrouille, on va dire. Mais quand je suis allé voir Novara-Catane dimanche dernier (le 2 octobre, ndlr) j’ai payé ma place comme tout le monde.

Vous confirmez l’excellente réputation du buffet servi à la mi-temps au stade Santiago Bernabeu ?Je n’y vais pas forcément pour cela. Mes origines sont forcément un peu espagnoles, donc par nostalgie je me rattrape déjà bien assez en ville avant le match. Je n’ai pas besoin du buffet du Real Madrid, même si c’est vrai qu’il est très bon, parce que suis arrivé à Madrid vendredi soir donc j’ai eu l’opportunité de me mettre à jour avec la gastronomie locale.

Vous en profitez pour repérer des joueurs prometteurs lors des nombreux matchs auxquels vous assistez ?Il y a toujours des joueurs à voir, même si là il s’agit de joueurs qui évoluent déjà à un certain niveau. Mais peut-être que demain, ils joueront à un autre niveau, à cause de leur âge ou autre. On ne sait jamais où on va se retrouver. C’est sûr qu’on n’apprend rien sur des joueurs comme Kaka, mais quand on observe précisément le Betis Séville, on découvre beaucoup de jeunes joueurs qui commencent à percer à haut niveau, comme Vadillo qui était observé par beaucoup de monde autour de moi. Il a joué vingt minutes et puis il s’est blessé. C’est un gamin (de 17 ans, ndlr) qui a failli partir en Italie cet été donc c’est intéressant de le voir. Alors c’est sûr, on peut le voir à la télé mais c’est pas pareil, depuis le stade on peut analyser ses déplacements, voir comment tout le groupe se comporte. Par exemple, je suis allé voir Naples qui joue avec un système à trois défenseurs et Lavezzi devant, qui se démarque de manière superbe en se débrouillant pour toujours recevoir le ballon derrière le défenseur qui s’occupe de lui. Il y a beaucoup de choses à voir, en plus du match en lui-même. C’est vraiment une passion.

Pourquoi privilégiez-vous les matchs à l’étranger ?On a une connaissance du football étranger grâce à la télévision, mais en se déplaçant, on voit d’autres choses. Je pourrais n’aller voir des matchs qu’en France, je connais pas mal les équipes, je regarde les matchs à la télé, j’en enregistre, mais bon… Par exemple je ne suis allé voir qu’une seule fois Nancy jouer. Je sais que l’équipe est en difficulté donc je ne veux pas que ma présence, même si c’est moi qui ai décidé de partir, perturbe les gens en place. Cela laisserait la place à des non-dits, ferait travailler l’imagination des gens…

« Lyon est étonnant »

Justement, que pensez-vous de la situation actuelle de l’ASNL ?C’est une situation délicate, bien évidemment, mais il faudra qu’ils s’en sortent quoi qu’il arrive. Je leur souhaite beaucoup de chance, sachant qu’à un moment ou un autre, ils trouveront la solution.

Vous avez pris une année sabbatique par choix, ou parce que vous n’avez pas donné suite à certaines sollicitations ?C’est un choix. Lors de la dernière intersaison, j’ai expliqué, sans leur manquer de respect, aux équipes qui m’ont sollicité que j’avais besoin de vacances plus longues que les trois semaines habituelles. Trois semaines qui ne sont pas des vacances, d’ailleurs, parce que c’est trop court pour « couper ». Si j’avais voulu m’impliquer de nouveau tout de suite dans un projet, je n’aurais pas abandonné Nancy puisque j’étais sous contrat. J’avais vraiment besoin de vacances. J’ai eu des contacts à l’étranger, les derniers remontant à deux-trois semaines, mon téléphone sonne régulièrement. Aujourd’hui, j’ai envie de revenir dans le système. J’attends juste la bonne opportunité. A aucun moment je ne voulais prendre une année sabbatique, j’avais simplement besoin de vacances et le système ne le permet pas. Aujourd’hui, ça commence à « monter », je le sens quand je me rends dans les stades. Mais je suis prêt à attendre parce que je sais que mon avenir dépend de la décision des autres, pas de la mienne. Une chose est sûre, c’est que je serai prêt lorsque la bonne opportunité se présentera.

Vous pourriez donc entraîner à nouveau avant la fin de la saison…Oui, oui. J’avais fixé une date d’arrêt, mais je ne peux pas fixer une date de reprise étant donné que cela ne dépend pas de moi. J’ai entraîné la même équipe pendant dix ans en atteignant à chaque fois les objectifs fixés. C’est fatigant. J’ai arrêté parce que mon corps et surtout ma tête m’ont fait signe qu’il fallait couper. Je n’ai pas eu de problèmes de santé, je vous le dis parce qu’on me l’a souvent demandé, mais tout simplement, je pense qu’à un moment il faut dire « stop ». En ce moment, je me recharge.

Un championnat vous attire plus que les autres ?Je veux rester en Europe, tout simplement. J’aurais pu retourner en Uruguay, mais le meilleur football se joue en Europe.

Quel bilan tirez-vous des dix premières journées de Ligue 1 ?Le Paris Saint-Germain n’a pas encore vécu dans la difficulté, il faudra voir comment ils surpasseront cela. De là à les voir déjà champions, il me semble qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir… Après, je pense que Marseille reviendra, même s’ils sont loin aujourd’hui et que cela risque d’être un peu juste. Lyon est étonnant, il faut dire la vérité, leur niveau de jeu me surprend. Ils ont des piliers qu’on ne pouvait pas imaginer, comme Koné en défense. Ils seront parmi les équipe de tête à l’arrivée. Ensuite, il y a un championnat qui se joue à cinq-six en bas de classement, dans lequel il faudra être très fort physiquement et mentalement pour se battre jusqu’à la fin.

Parmi ces cinq-six équipes, vous incluez Marseille et Bordeaux qui n’ont gagné qu’un seul match ?Non, non. Vous savez, Bordeaux c’est un peu spécial. Marseille cela leur arrive en ce moment mais l’année dernière c’était différent. Bordeaux a déjà eu de grands moments de vide la saison passée même si au final certains résultats lui ont permis de terminer dans la première partie de tableau. Sans faire de comparaisons, la saison passée, avec Nancy, on a perdu beaucoup plus de matchs que Bordeaux parce qu’on a fait très peu de matchs nuls. Par contre, on a gagné plus de matchs qu’eux. Mais on termine 13e, et eux 7e. Donc je suis moins surpris pour Bordeaux que pour Marseille. Dans tous les cas, je ne pense pas que ces deux équipes seront dans le lot, et si jamais elles y sont, cela sera vraiment difficile pour les autres. Bordeaux a le potentiel pour faire un peu mieux, et Marseille bien évidemment beaucoup mieux.

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Propos recueillis par Mathias Edwards

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