- Ligue 1
- J15
- Bordeaux-PSG (2-2)
Cornelius, grand prince du Nord
Il est grand, international danois, plus souvent sur le banc... Et pourtant, Andreas Cornelius restera comme celui qui a fait perdre au PSG ses deux premiers points de la saison.
Qu’on se le dise : au moment de penser à leurs attaquants, ce n’est pas le nom d’Andreas Cornelius qui sort en premier de la bouche des supporters bordelais. Il faut avouer qu’avec Jimmy Briand, Yann Karamoh, François Kamano ou encore Nicolas de Préville, les places sont chères. Mais mine de rien, il ne serait pas étonnant que son blase progresse de quelques rangs dans la hiérarchie des attaquants aimés en Gironde après le match nul obtenu face à Paris (2-2). Car il fallait y aller, sur ce centre de Maxime Poundjé, disputer le ballon à Thiago Silva et obliger Areola à commettre une faute de main à quelques minutes de la fin. Pour que Bordeaux fasse trébucher Paris pour la première fois de la saison, d’abord. Mais aussi pour que Cornelius prouve qu’il est bien une réelle (et utile) alternative aux trois fusées bordelaises alignées au coup d’envoi.
Bien grandir avant tout
C’est dans les dernières heures du mercato, le 31 août dernier, qu’Andreas Cornelius est prêté par l’Atalanta Bergame aux Girondins. Une arrivée tardive à un moment où toute la structure girondine tanguait et dont l’entraîneur principal Gustavo Poyet était tout proche de la sortie. Pas un problème pour Cornelius, habitué à s’adapter en toutes circonstances. Aux voyages, d’une part : à 25 ans, celui qui a planté 43 pions en 116 matchs de Superligaen avec le FC Copenhague a aussi passé six mois à Cardiff en Premier League avant de s’exiler à Bergame en 2017.
Dans son jeu, d’autre part : Cornelius n’a en effet pas toujours été un point d’appui bon de la tête sur lequel se reposer : « Je n’ai pas toujours été grand. Enfant, j’étais plutôt petit. Je jouais alors à tous les postes. Je marquais quand même, mais après seize ans, il a fallu que je m’adapte à mon corps et que je change mon jeu. Au lieu de dribbler et de faire toutes ces petites fantaisies techniques que j’appréciais, il a fallu que je sois plus physique » , racontait-il à Sud Ouest. Un profil dont se servait par moment Gian Piero Gasperini à l’Atalanta l’an dernier (35 matchs disputés au total) et qui plaît aussi à Éric Bédouet : « Andreas Cornelius apporte une solution supplémentaire au jeu de l’équipe. Ces joueurs d’ancrage apportent une solution différente. Cela ne veut pas dire que le jeu avec Jimmy Briand n’est pas bien. Au contraire, c’est différent. »
Là dans les moments importants
Différent n’est pas synonyme de moins bien, et Cornelius en est conscient. S’il a admis depuis un moment qu’il ne serait pas un titulaire en puissance en Gironde, il se goinfre des bouts de temps de jeu qui lui sont offerts. « Bordeaux ? C’est une superbe ville, un lieu vraiment agréable. Je suis très content, car la Ligue 1 est d’un bon niveau. C’est le bon lieu pour moi actuellement » , rappelait à la BBC l’attaquant danois en marge d’un Pays de Galles-Danemark en novembre dernier. D’autant que s’il n’a pour le moment marqué que deux buts sous ses nouvelles couleurs, ces deux-là se sont révélés déterminants. Qui plus est lors de grosses affiches : avant Paris, c’était au Parc OL et du pied gauche que Cornelius avait offert un point précieux aux Girondins. Marquer durant les matchs importants ? Peut-être est-ce sa destinée. Pas de doute que Bédouet et son staff signeraient de suite si cette théorie se vérifiait jusqu’à la fin de la saison.
Par Andrea Chazy