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Corentin Jean, le contre-exemple
Depuis l'été 2014 et la vente record de James Rodriguez au Real Madrid, l'AS Monaco entretient l'image d'une machine à valoriser les joueurs. Sauf que pour un Bernardo Silva ou un Benjamin Mendy, la direction monégasque consomme quelques échecs. À l'image d'un Corentin Jean « lâché » pour 3,5 millions d'euros à Toulouse cet été, et qui retrouve son ancien employeur ce vendredi à Louis II. Cette fois-ci comme titulaire.
Bernardo Silva. 50 millions. Tiémoué Bakayoko. 45 millions. Benjamin Mendy, 57,5 millions. Des chiffres à donner le tournis, dans la droite lignée des ventes de James Rodriguez ou Anthony Martial, prochainement balayés par Kylian Mbappé qui devrait rapporter au moins 180 millions d’euros à l’AS Monaco. De quoi entretenir cette image de cash machine princière depuis 2014 et le transfert de James Rodriguez au Real Madrid après une Coupe du Monde de haute volée. Mais dans cette galaxie de plus-values juteuses, Monaco est bien loin de faire 100% de bonnes affaires dans son recrutement. Depuis 2013, pas mal de mauvaises pioches : Lacina Traoré, Vagner Love, Ivan Cavaleiro, Farès Bahlouli, Nicolas Isimat-Mirin ou encore Lucas Ocampos, annoncé comme un futur grand avant d’être bradé à l’OM. Corentin Jean appartient depuis cet été à cette caste de ratés du casting monégasque. Recruté à Troyes à l’été 2013 contre 4 millions d’euros et un prêt d’un an, le natif de Blois est reparti cet été pour 500 000 euros de moins à Toulouse, où il était prêté depuis janvier.
Derrière Saint-Maximin ou Rony Lopes
Une perte sur investissement dérisoire et noyée dans les autres recettes transferts de l’ASM, mais qui souligne que signer sur le Rocher n’est pas toujours une garantie de progression. Pour Corentin Jean, l’affaire est d’autant plus frustrante qu’il n’a jamais vraiment eu sa chance sous les ordres de Leonardo Jardim : cinq matchs, dont un sans enjeu en Ligue des champions (sixième journée de poules, à Leverkusen pour une défaite (3-0), avant un prêt à Toulouse car Bernardo Silva était intouchable. Jean n’est pas passé à côté, il n’avait simplement pas l’étoffe pour s’imposer l’an passé. Et pour compenser le départ du virtuose portugais à City cette année, la direction monégasque n’avait que l’embarras du choix entre Allan Saint-Maximin, Rony Lopes ou encore Gabriel Boschilia. Corentin Jean dans tout ça ? Pas taillé pour le rôle, alors qu’à Toulouse, son profil de « bon joueur de Ligue 1 » a convaincu Pascal Dupraz. Dès le mois de janvier, l’international espoirs, bien conscient d’avoir des perspectives réduites en Principauté, avait promis de se mettre minable au profit du TFC, avant d’affirmer haut et fort en avril vouloir y rester.
Titulaire en Ligue 1 plutôt que des miettes en Ligue 2
Un souhait accompli assez rapidement durant ce mercato et qui permettra à l’attaquant polyvalent de reprendre sa progression, à un rythme qui lui convient mieux : pas en Ligue des champions mais avec l’assurance d’enchaîner les matchs comme titulaire en Ligue 1. Avec un point d’amélioration qu’il a déjà bien identifié lors d’une interview pour le site officiel du TFC : « Avoir plus de stats » , et notamment « atteindre la barre des dix buts » . Il est clair que malgré de bonnes prestations et quatre penalties provoqués en six mois, son unique but et ses deux passes décisives en six mois dans la Ville Rose ont incité l’ASM à se montrer « flexible » au moment de négocier avec les Violets. Jean n’a d’ailleurs pas oublié de remercier son ancien employeur sur Twitter au moment de sa signature. Un cas qui souligne que Monaco, à défaut de toujours avoir raison dans ses choix de recrutement, sait ne pas persévérer dans ses erreurs.
Par Nicolas Jucha