- Coupe du monde 2014
- Finale
- Corée du Nord/Portugal (5-3)
Corée du Nord bat Portugal !
Non, la finale de la Coupe du monde 2014 n'opposait pas l'Allemagne à l'Argentine, mais la Corée du Nord au Portugal. Une information émanant de la toujours très dépendante télévision nord-coréenne. Depuis, le fake a été démasqué. Mais qu'aurait pu donner cette finale si elle s'était vraiment disputée…
Corée du Nord bat Portugal : 5-3 (après prolongation)
Buteurs : Ri Il-jin (15e et 115e), Pak Song-chol (60e), Ro Hak-su (73e), Jong Il-gwan (103e) pour la Corée du Nord ; Ronaldo (43e), Eder (81e) et Postiga (88e) pour le Portugal.
Cristiano Ronaldo présente le visage fermé des mauvais jours. À la veille du match le plus important de sa carrière, le capitaine portugais dissimule mal son inquiétude. « Bien sûr que la Corée est favorite, explique-t-il en conférence de presse. Elle a gagné tous ses matchs par quatre buts d’écart et sa victoire 8-1 contre le Brésil prouve qu’on est en présence d’une équipe en confiance. » S’il omet la belle résistance chinoise au premier tour (défaite 2-0), CR7 n’exagère pas le rapport de force. Depuis le début de ce Mondial brésilien, les Chollimas déploient une force collective et individuelle « qui me rappelle mon Brésil 70 » , va jusqu’à dire un Pelé qui a déjà prévu de se rendre à Pyongyang à l’invitation de son nouvel ami, Kim Jong-un. Dilma Rousseff n’a pas souhaité accueillir ce dernier malgré les demandes répétées du président de la FIFA, Sepp Blatter au nom « de la paix dans le monde » .
Entre l’ancien colon et l’équipe qui a humilié leur Seleção 8-1, les Brésiliens prennent parti pour les premiers. « Des types qui bouffent des chiens ne vont quand même pas gagner notre Coupe du monde » , s’emporte le député Romário. Et les Portugais ont bien besoin de ce soutien, eux qui reviennent de loin. Qualifiés par miracle pour les huitièmes malgré leur fiasco inaugural face à l’Allemagne, ils ont ensuite compté sur la réussite de leur avant-centre Eder pour éliminer la Belgique, l’Argentine et les Pays-Bas trois fois 1-0. « Eder est en pleine réussite, mais il a aussi bénéficié du bon travail de Cristiano » , assure le sélectionneur Paulo Bento, coupant court aux rumeurs de mésentente entre les deux stars de l’équipe.
Double vengeance pour la Corée du Nord
Les Nord-Coréens ne connaissent pas ces problèmes. Malgré leurs 25 buts inscrits depuis le début du tournoi, personne n’est pour l’instant vraiment parvenu à retenir les noms de leurs différents auteurs. À part peut-être Jean-Michel Larqué qui s’était étonné que « le dénommé Kim court plus vite que ce noir de Ramires » . Pour les partenaires de Pak Kwang-ryong (auteur de huit réalisations et qui vient de refuser une offre de Monaco), cette finale tient surtout d’une double revanche face à un pays contre lequel leurs aînés ont chuté en 1966, sans oublier bien sûr le 7-0 il y a quatre ans de cela. « On a bien sûr une pensée pour notre sélectionneur de l’époque qui nous a malheureusement quittés peu de temps après » , confie Ri Chol-myong.
Fidèle à son 2-4-1-2-1 plébiscité par Pep Guardiola, la Corée étouffe d’entrée les Portugais. Comme l’avait craint José Mourinho dans sa chronique pour Yahoo!, le duo Park-Park dicte sa loi au milieu de terrain. Ri Il-jin (à moins que ça ne soit Pak Song-chol) ouvre le score dans le premier quart d’heure. Les Portugais s’en remettent alors à Cristiano Ronaldo. Peu avant la mi-temps, la 38e tentative du natif de Madère dans ce tournoi est enfin la bonne. La sanction ne tarde pas à tomber pour le gardien Kim Myong-gil qui avait mal évalué le coup franc de la star du Real. Son sélectionneur le remplace sur le champ et lui demande de rédiger sur le banc une lettre d’excuse à la nation.
À moins que ça ne soit son frère jumeau
Après la pause, les Chollimas reprennent leur domination. « Figurez-vous Arsène que ce John Gand Wing a un frère jumeau qui est né le même jour que lui » , rappelle Christian Jeanpierre qui se demande pourquoi « aucun club de Ligue 1 ne s’était intéressé à lui auparavant » . En toute logique, la Corée reprend l’avantage sur une frappe lointaine de Pak Song-chol (à moins que ça ne soit Ri Il-jin) et creuse même l’écart dans la foulée par « ce diable de Ha-ri-Co » s’époumone CJP. Paulo Bento ose alors l’impensable : aligner le duo Elder-Postiga et reculer Ronaldo en meneur de jeu. Surpris par cette audace tactique, les Coréens cèdent par deux fois dans les dix dernières minutes. Eder reprend de la tête un centre de Nani et Postiga transforme d’une panenka (comme face à l’Angleterre à l’Euro 2004) un penalty que Ronaldo « ne sentait pas trop » .
Alors qu’on commence à assister à des scènes de liesse du côté de Lisbonne, Villiers et Séoul, l’arbitre autorise la sélection de Corée du Nord à regagner le vestiaire avant la prolongation. Les Portugais, eux, restent dans le rond central à attendre le retour de leurs adversaires. Alors qu’ils semblaient accuser le coup en fin du temps réglementaire, les Nord-Coréens retrouvent une certaine vigueur physique. La 146e équipe au classement FIFA repasse devant grâce à « John Gand Wing » (à moins que ça ne soit son frère jumeau né le même jour que lui). Un Cristiano Ronaldo hors de lui vient alors déposer une réserve technique auprès des officiels.
Ronaldo dénonce une supercherie
Le capitaine de la Selecção jure que « ces communistes » ont profité de leur passage aux vestiaires pour remplacer sept de leurs joueurs. Photos à l’appui sur son smartphone, le Portugais cherche à démontrer la supercherie. Mais l’arbitre ne reçoit pas ses arguments et Ri Il-jin (à moins que ça ne soit Pak Song-chol) inscrit le but du break. Quarante-huit minutes après, la Corée du Nord prend sa revanche face au Portugal sur ce même score de 5-3. « GREAT JOB CHINA » , félicite sur son Twitter Rihanna, alors que les Portugais refusent, eux, de venir récupérer leur médaille de finalistes. « J’ai encore plus mal au cul qu’en 2004 face à la Grèce » , synthétise un Ronaldo qui annonce sa retraite internationale dans la foulée. Au même moment, la télévision nord-coréenne prend l’antenne pour diffuser le début de la demi-finale face au Brésil. Prière de ne pas spoiler sur Twitter.
Par Alexandre Pedro, au stade