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Copa Libertadores : La lutte finale pour Gignac

Par Thomas Goubin, au Mexique
5 minutes
Copa Libertadores : La lutte finale pour Gignac

Le grand jour est arrivé pour André-Pierre Gignac. Un peu plus d'un mois après son arrivée au Mexique, il va disputer la finale aller de la Copa Libertadores face au River Plate de Marcelo Gallardo, Lucho González et Javier Saviola. L'ambiance sera immense, et le match promet entre deux des meilleures équipes d'Amérique latine.

Il n’existe qu’un précédent. Avant André-Pierre Gignac, seul un joueur français avait inscrit un but en Copa Libertadores. Pas un aventurier comme APG, mais l’Argentin de naissance, David Trezeguet. C’était en 2014 avec Newell’s Old Boys, le club cher au cœur de Marcelo Bielsa. Mercredi soir, André-Pierre Gignac entrera cette fois seul dans l’histoire, pour être le premier Français à disputer une finale de Copa Libertadores. Ce sera à domicile, au Volcan, le surnom du stade des Tigres, qu’APG avait fait entrer en éruption la semaine dernière en ouvrant le score lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions sud-américaine face à l’Internacional.

Face à la bande à Gignac, l’immense River Plate, légende continentale, aurait pu arriver à Monterrey les mains dans les poches. Non pas que les « Super Tigres » , comme on commence à les appeler au Mexique depuis leur dernière campagne de recrutement tapageuse, ne soient pas équipe à craindre, mais pour les hommes de Marcelo Gallardo, le billet pour le Mondial des clubs est déjà en poche avant même le coup d’envoi. La raison ? La Copa Libertadores est une compétition CONMEBOL, que le Mexique joue, depuis 1998, en tant que pays invité. La générosité d’hôte de la Fédération d’Amérique du Sud a ses limites, comme de ne pas céder sa place à un représentant d’une autre confédération, même s’il remporte l’épreuve. Les Tigres disputeront d’ailleurs à partir du mois d’août la médiocre Ligue des champions de la CONCACAF, pour tenter d’accrocher leur sésame pour le Mondial des clubs 2016.

Retour vers le futur

Mondial des clubs ou pas, la Copa Libertadores fait fantasmer toute l’Amérique latine, et les deux clubs ont de grandes raisons de se battre jusqu’au dernier souffle pour l’arracher. Pour les Tigres de Gignac, dominer River les ferait entrer dans l’histoire comme le premier club mexicain à s’adjuger la Ligue des champions sud-américaine. Pour les Millonarios, avec seulement deux Copa Libertadores au compteur (1986, 1996), il s’agit de rendre plus conforme son palmarès continental à son immense popularité et, surtout, de refaire une partie du gouffre qui le sépare de son grand ennemi, Boca Juniors, qui a remporté à six reprises la compétition. Pour se donner les moyens de ses ambitions, River s’est activé cet été sur le marché des transferts, en rapatriant l’ex-Marseillais, Lucho González, Javier Saviola et Pablo Aimar, même si ce dernier a finalement décidé de mettre un terme à sa carrière, le 15 juillet dernier. « C’est une coupe après laquelle on court depuis des années » , a déclaré Gallardo, mardi soir, en conférence de presse. La dernière fois que River a remporté la Libertadores, Marcelo Gallardo se trouvait déjà sur le banc, mais en tant que remplaçant, d’où il pouvait admirer Francescoli, Ortega, Crespo, et consorts. Lucho González, lui, avait quinze ans. Deux fois champion d’Argentine avec River (Torneo Clausura 2003 et 2004), l’ex-Marseillais désire plus que tout lever le plus prestigieux trophée d’Amérique avec le club où il s’est révélé aux yeux du monde.

Depuis que Marcelo Gallardo a repris River en mains il y a exactement un an, les Millonarios sont en pleine bourre. Lauréat de la Copa Sudamericana (équivalent de la Ligue Europa) et vice-champion d’Argentine, le club à la diagonale rouge veut rentabiliser au maximum son grand moment en raflant aussi la Libertadores. Du côté des Tigres, un succès inédit dans la compétition constituerait un beau retour sur investissement après les efforts consentis à l’inter-saison. Outre Gignac, le club de Monterrey a aussi recruté les internationaux mexicains Jurgen Damm et Javier Aquino (forfait pour le match aller) et l’international nigérian Ikechukwu Uche. Du lourd pour une équipe déjà bien armée avec des joueurs de la dimension d’Egidio Arévalo, pilier de la Celeste, ou du gardien argentin Nahuel Guzmán, doublure de Sergio Romero lors de la Copa América. Sans oublier une petite poignée d’internationaux mexicains de bon aloi, dont Jorge Torres Nilo et Jésus Dueñas, qui viennent de rejoindre le groupe après avoir remporté la Gold Cup, dimanche dernier.

Ennemis intimes

Que cette finale oppose deux des meilleures équipes d’Amérique latine ne fait aucun doute. La confrontation mexicano-argentine promet d’ailleurs sur le papier entre deux équipes qui aiment bien traiter le ballon. Reste que River aurait bien pu vivre un nouvel épisode de son histoire douloureuse avec la Libertadores sans la collaboration des… Tigres. En phase de poules, où les deux clubs cohabitaient, les Mexicains ont eu à deux reprises la possibilité d’éliminer les Argentins, mais ont oublié de se montrer impitoyables. Les Auriazules menaient ainsi 2-0 à domicile face à River lors du cinquième match de poule, un résultat qui éliminait la bande à Gallardo, avant de se faire reprendre dans les cinq dernières minutes. Déjà qualifiés, les Tigres auraient aussi pu lâcher leur dernier match de la première phase sur le terrain des Péruviens de Juan Aurich, mais les Mexicains ont fait le boulot (4-5). Un résultat qui a permis à River d’arracher sa qualification avec sept petits points. Comble de l’histoire, les Tigres, deuxième meilleur club de la première phase, seront contraints de jouer la finale retour à l’extérieur. La raison ? Le règlement de la compétition stipule que la finale retour se joue sur le continent sud-américain, et pas à trois heures de route de la frontière américaine, là où se trouve Monterrey. Quoi qu’il en soit, vivre une finale retour de Libertadores au Monumental, voilà encore un autre rendez-vous exaltant à l’horizon pour André-Pierre Gignac…

So Foot consacre un hors-série aux numéros 9

Par Thomas Goubin, au Mexique

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