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  • Copa América 2015
  • Ce qu'il fait retenir de la 3e journée

Copa América : les enseignements de la troisième journée

Par Ruben Curiel, à Santiago de Chile
4 minutes
Copa América : les enseignements de la troisième journée

La Colombie à l'arrache, le Brésil qui s'en sort difficilement sans Neymar, et tout le Chili qui se prend à rêver d'un sacre, tels sont les enseignements de la troisième journée de la Copa América.

Colombie, entre déception et soulagement

Se qualifier sans briller en quarts de finale de la Copa América peut ouvrir la voie d’une finale. Le Paraguay de Tata Martino, finaliste malheureux de la dernière édition sans avoir gagné un seul match – dans le temps réglementaire – en est le parfait exemple. La Colombie peut donc se permettre de rêver, malgré une qualification bien plus compliquée que prévu. Alors qu’on attendait une sélection imposant son statut de favori, les joueurs dirigés par José Pékerman ont déçu. D’abord, James Rodríguez, auteur d’une saison exceptionnelle sous les ordres de Carlo Ancelotti, semble totalement perdu. Lors du Mondial brésilien, le numéro 10 colombien pouvait tranquillement se reposer sur des milieux à l’abattage défensif conséquent, comme Aguilar, Guarín ou Sánchez. Lors de cette phase de poules, Valencia et le joueur d’Aston Villa (jusqu’ici le plus convaincant des Cafeteros) se sont montrés incapables de faire vivre le toque qui avait fait de la Colombie l’une des équipes les plus attractives de la Coupe du monde. Après un horrible match nul arraché face à de vaillants Péruviens, la Colombie va affronter l’Argentine en quarts de finale. Pour cette rencontre, Sánchez (accumulation de cartons jaunes) et Valencia (blessé) seront indisponibles. Un nouveau casse-tête pour Don Pékerman qui doit gérer la transparence de Falcao, l’intermittence de Cuadrado et les absences défensives de ses latéraux. Le seul rayon de soleil colombien se nomme Jeison Murillo. Le défenseur central qui évoluera à l’Inter Milan la saison prochaine s’impose comme l’un des meilleurs de cette Copa. Mario Yepes peut dormir tranquillement.

Brésil, les balbutiements de Dunga

Alors que la Seleção gérait tranquillement son match face au Venezuela, Dunga a décidé d’offrir une seconde chance à la Vinotinto. L’entrée de David Luiz a totalement chamboulé le match. Coincé entre un poste de libéro et de milieu défensif, le chevelu parisien a – sans le vouloir – déréglé le schéma tactique de son équipe. Les entrées conjuguées de Marquinhos et de Diego Tardelli finiront de convaincre les Vénézuéliens que la qualification était bel et bien possible. Résultat, un quart d’heure de panique coté brésilien. Pourtant, sans Neymar, et avec un Robinho des grands soirs, le Brésil avait livré l’une de ses partitions les plus convaincantes, depuis le début de cette Copa América. Alors pourquoi Dunga a-t-il décidé de tout changer ? Frilosité tactique ? Envie contre-nature à sa philosophie de contrôler le match ? Désormais, le Brésil va se frotter au solide Paraguay de Ramón Díaz. Certainement pas l’adversaire qui va se ruer à l’attaque dont rêvait Dunga.

Le Chili s’enflamme enfin

Tout un pays est derrière lui. Il le savait, lui qui avait même prévenu le policier « qu’il allait se mettre à dos le Chili » . Mais Arturo Vidal le sait aussi. Son expiation se déroulera sur le terrain. L’ovation de l’Estadio Nacional pour son milieu tatoué est exceptionnelle. Jorge Sampaoli offre 45 minutes au joueur de la Juventus, qui se mettra en scène à la fin du match aux cotés du président de la Fédération chilienne et de la présidente Michelle Bachelet. Mais la manita chilienne offre d’autres enseignements que le pardon accordé à Vidal. Le premier but de Sánchez d’abord. Le récital de Valdivia ensuite. Puis la confirmation que Charles Aránguiz ne restera pas longtemps à l’Internacional de Porto Alegre. Aussi, l’écrasante victoire face à la Bolivie a fait renaître les espoirs d’un titre tant désiré. Mais surtout, ce match a enfin permis au public chilien de s’enflammer, lui qui devait se contenter d’un hymne repris a cappella, des rushs d’Alexis et du toucher de balle de Valdivia. La Plaza Italia de Santiago était pleine de rouge, fêtant (avec exagération) une qualification acquise dans le groupe le plus faible de cette 44e édition de la Copa América. En quarts de finale, la Roja va devoir affronter le bloc compact de l’Uruguay. Certainement l’un des oppositions de styles les plus intéressantes de cette année.

Paraguay, l’éternel candidat

Ramón Díaz a déjà fait des miracles. L’homme qui a remis River Plate sur le droit chemin est en poste depuis décembre dernier au Paraguay. En sept mois, « El Pelado » a su transformer une équipe aux résultats décevants ces derniers temps. Les Guaranís s’en sortent sans briller, avec une victoire face à la faible Jamaïque et deux matchs nuls face aux cadors de l’Amérique latine que sont l’Argentine et l’Uruguay. Armé de son duo d’attaque Santa Cruz – Haedo Valdez d’un autre temps, Ramón Díaz peut voir venir le Brésil tranquillement. Seul bémol, la blessure de Nestor Ortigoza, milieu de terrain régulateur du jeu. L’homme en embonpoint est sorti sur civière face à l’Uruguay et devrait manquer l’hypothétique suite de la compétition. En quarts de finale, le Paraguay affrontera le Brésil. En 2011, les joueurs alors dirigés par Tata Martino avaient éliminé le Brésil aux tirs au but. Thiago Silva n’avait pas pleuré, mais avait raté le sien. Les Paraguayens connaissent la recette.

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Par Ruben Curiel, à Santiago de Chile

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