- Copa América 2015
- Deuxième journée
- Bilan
Copa América : les enseignements de la seconde journée
Des matchs au couteau, des coups de folie et des gros qui déçoivent un peu. La Copa América paraît plus ouverte que jamais.
Glacial Santiago
Santiago ne s’enflamme pas encore pour sa Roja. Loin de la folie qui s’était emparée de la ville lors de la Coupe du monde, le Chili a du mal à se chauffer. Le capitaine Claudio Bravo a d’ailleurs critiqué, en personne, le manque de soutien de l’Estadio Nacional. Les raisons sont difficiles à comprendre, mais pragmatiquement, il faut aller chercher du côté de la météo. Les soirées sont glaciales en ce moment à Santiago, et les bars de Bellavista – le quartier des fêtards – étaient quasiment vides en ce début de semaine. Ajoutez à cela une situation politique compliquée avec des scandales en pagaille, des manifestations importantes et un « fan fest » mal branlé, situé dans un mall en périphérie de la ville ! Un ensemble de facteurs qui font que l’ambiance de la Copa América n’est pas vraiment palpable à Santiago. D’autant que les supporters des pays voisins sont très peu présents dans la capitale. Heureusement, les communautés colombiennes et péruviennes très présentes à Santiago se chargent de réchauffer un peu le tout. Le débarquement éventuel des Uruguayens et des Argentins devrait définitivement foutre le feu.
Neymar et le Brésil frustrés
Est-ce le pire Brésil de l’histoire, comme la question s’est posée ? Sans doute pas, d’autant que depuis le retour de Dunga, le Brésil n’avait jamais perdu. N’empêche que les critiques justifiées du coach de la Canarinha à l’encontre de l’arbitre Enrique Osses ne suffisent pas à démasquer la défaillance de Neymar et ses potes, ni le faible niveau du milieu brésilien. Fred est presque aussi mauvais que son homonyme de Fluminense, et Elias n’est guère plus brillant. Poussive face au Pérou, l’Auriverde s’est tout simplement montrée sans ressources contre des Colombiens plus mordants.. Côté cafetero, il faut souligner le match touffu de Carlos Sánchez, qui a littéralement étouffé Neymar. Lequel a fini par craquer et recevoir un rouge sévère, mais évitable après la fin du match. Alors que le Pérou a battu le Venezuela (1-0), tout est ouvert dans un groupe où les quatre pays sont à égalité.
La Bolivie enfin
Loin de l’altitude salvatrice de la Paz, la Bolivie n’avait pas gagné depuis 1995. Mais au terme d’un match fou, d’une intensité remarquable, et aux forceps, la Verde est enfin allée chercher une victoire. Un succès 3-2 contre l’Équateur qui lui permet avec 4 points, d’être déjà presque qualifiée pour le second tour. Un vrai exploit pour une équipe qui sera remontée comme une pendule face au Chili. En conflit diplomatique avec le pays de Michelle Bachelet, à qui la Bolivie réclame un accès à la mer, les Andins joueront un peu plus qu’un match de football face au pays hôte. D’ailleurs, les journalistes de la chaîne nationale ont commencé leur travail de sape au centre de presse de l’Estadio Nacional en faisant poser les journalistes des autres pays avec une pancarte « Mar para Bolivia » .
L’Argentine bien lancée
L’Albiceleste avait laissé une impression mitigée lors de sa première sortie. Impériale en première mi-temps, laxiste en seconde face au Paraguay. Mi-figue, mi-raisin. Dans un derby toujours au couteau face à l’Uruguay, les hommes de Tata Martino ont prouvé qu’ils en avaient sous le capot. Sans réaliser un match exceptionnel, les Argentins ont affiché une certaine solidité et ont remporté un duel important au cours duquel Javier Pastore est apparu en forme. De bon augure avant les quarts que l’Argentine devrait aborder en tant que première de son groupe. A priori, la faible Jamaïque ne suffira pas pour lui barrer la route.
Le coup de folie de Vidal
Mais quelle mouche l’a piqué ? Telle était en substance la question que se posait tout le Chili au lendemain de l’accident de voiture subi – ou provoqué ? – par un Vidal en état d’ébriété. Profitant de la clémence de son sélectionneur Jorge Sampaoli, le Juventino est resté dans l’équipe. Se mettant à dos une bonne partie de l’opinion publique, le Chilien a pourtant, sportivement parlant, fait preuve de bon sens. Car l’homme à la Ferrari rouge est sans doute le meilleur joueur de ce début de Copa. Déjà auteur de 3 buts et d’une passe décisive, Vidal porte à lui seul, sur ses épaules, une équipe pas encore tout à fait réglée. Reste à voir si ses coéquipiers, qui affichaient une unité de façade, vont accepter le passe-droit qui lui a été accordé. À Vidal de continuer à briller sur le terrain, ou la suite risque d’être bien plus difficile.
Par Arthur Jeanne, au Chili